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26 milliards de dollars: forces et faiblesses du système de protection sociale en Algérie

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  • 26 milliards de dollars: forces et faiblesses du système de protection sociale en Algérie

    Le système de protection sociale, en Algérie, dans ses deux composantes contributive et non contributive, mobilise des ressources considérables (près de 1 900 milliards de dinars ou près de 26 milliards de dollars US, correspondant à près de 16% du PIB en 2010). C’est ce que relève l’étude sur la protection sociale attentive aux enfants, initiée par le département de la Prospective et des statistiques dans le cadre de la coopération avec l’Unicef.

    L’étude fait un diagnostic approfondi du système de protection sociale en vigueur en Algérie et de son efficacité dans la prévention et la protection contre certains risques qui affectent les différentes couches de la population algérienne, dont les enfants en particulier. “Ce niveau des ressources et l’ampleur de la population couverte sont de nature à renforcer le lien social, à travers la redistribution horizontale résultant de la logique assurantielle de la sécurité sociale, et à favoriser la redistribution verticale par le biais des transferts et services sociaux, limitant ainsi l'exclusion sociale et le renforcement du capital humain des bénéficiaires, notamment des enfants”, souligne le document. Au plan des points forts qui le caractérisent, le système de protection sociale bénéficie, en premier lieu, d’une dynamique économique favorable, liée aux importants programmes de développement mis en œuvre depuis une décennie et que le plan 2010-2014 devrait consolider. L’intégration des politiques sociales dans le plan de développement du pays est indicatrice de la haute priorité qui leur est accordée.
    Le deuxième point fort est relatif à la consolidation et au développement de mécanismes institutionnalisés en termes de prise en charge des besoins sociaux. L’autre atout concerne les progrès réalisés en matière de participation de la société civile, ce qui a favorisé plus de proximité avec la population (en particulier avec les groupes les plus vulnérables) dans les actions sociales. “Le système de protection sociale fait cependant face à de nombreuses contraintes”, relèvent les auteurs de l’étude. La première est relative à l’insuffisance d’intégration des politiques sociales menées, élaborées davantage selon des nécessités édictées par des considérations de nature conjoncturelle et de manière cloisonnée. Cela a conduit à la mise en place d’une organisation de plus en plus complexe, avec parfois un manque de cohérence de programmes sociaux, et assez centralisée, obérant en toute probabilité leur efficacité et leur efficience. La deuxième limitation se rapporte au rôle prépondérant de l’État à la fois dans le financement et dans la mise en œuvre des programmes sociaux. Le mouvement associatif, bien qu’ayant contribué souvent significativement à la prise en charge de besoins sociaux de catégories très vulnérables, reste un acteur dont l’intervention est encore insuffisante.
    La troisième limitation est relative aux faibles capacités en matière d’ingéniérie sociale des principaux acteurs de la protection sociale, illustrée par le manque d’instruments d’études spécialisés dans la sphère sociale et par un système d’informations statistiques relativement pauvre en données fiables, régulières et accessibles, ce qui ne favorise ni l’élaboration de programmes sociaux en grande adéquation avec les besoins prioritaires, forcément peu maîtrisés, ni l’évaluation de leur mise en œuvre. La quatrième limitation se rapporte au fait que les inégalités d’accès aux programmes sociaux soient encore prégnantes. Les populations travaillant dans l’informel et leurs familles, vivant dans des zones enclavées et pauvres, subissent davantage les contraintes d’accessibilité physique, économique, d’information et de qualité des prestations.
    La cinquième limitation a trait à l’efficacité assez réduite des mécanismes de régulation.
    La dernière limitation concerne la modicité de certaines prestations (particulièrement celles attribuées aux plus démunis, comme l’AFS, l’IAIG, l’aide aux handicapés, l’aide aux familles accueillant des enfants privés de famille) qui, de surcroÎt, sont affectées par une érosion de leur (très faible) pouvoir d’achat, car peu fréquemment réévaluées, contrairement à d’autres soutiens de l’État.
    Il s’agit là d’un manque d’équité manifeste. “L’absence de définition officielle des concepts de pauvreté, vulnérabilité, exclusion et autres notions proches, ne facilite pas la prise en compte de cette situation”, estime l’étude.

    Par Meziane Rabhi
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