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CRISES DU SAHEL ET DE LA SYRIE L'Algérie glisse à travers deux mailles

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    CRISES DU SAHEL ET DE LA SYRIE

    L'Algérie glisse à travers deux mailles


    Par Brahim TAKHEROUBT - Mercredi 12 Septembre 2012 -
    «Deux organisations terroristes clairement identifiées, le Mujao et Aqmi»
    «Le Mnla et Ansar Eddine ne sont pas des organisations terroristes. Ce sont des mouvements targuis qui ont la légitimité de faire des revendications sociales et économiques»
    Le bling-bling entre Carla Sarkozy et la famille royale au Qatar a fait un blessé grave: le Monde arabe. Arrivée sur «les lieux de l'accident», la nouvelle majorité dirigeante en France, a décidé de changer d'attelage. Pour les besoins de sa politique arabe, l'Elysée substitue au couple Qatar-Maroc hérité de l'ère Sarkozy, le duo Algérie-Arabie Saoudite. «Cette nouvelle orientation de la politique arabe de la France nous conforte au plus haut point en ce sens qu'elle desserre l'étau imposé à l'Algérie par l'ex-président français Nicolas Sarkozy en collusion avec d'autres lobbys», soupire un haut responsable algérien parlant sous l'anonymat. Les intrusions répétées et inexpliquées du Qatar dans la région du Sahel ont vite irrité les nouveaux dirigeants de la France. En l'espace de quelques jours, les Qataris ont effectué deux visites de haut niveau en France. Le 22 août, l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a été reçu par le président Hollande qui a également reçu, avant-hier, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem al-Thani. Officiellement, c'était le dossier de la Syrie qui a été abordé mais la question du Sahel a pris une part importante durant ces rencontres. Le Qatar ne vient-il pas contredire le plan sécuritaire de la France qui, par ailleurs, ambitionne d'installer une base militaire dans la région? En plus, les accointances de cet émirat du Golfe avec le terrorisme salafiste font que ce pays devienne un véritable boulet pour la France qui s'en serait, de ce fait, débarrassé. Selon plusieurs titres de la presse française, dont l'hebdomadaire Le Canard enchaîné, la dernière mission «humanitaire» du Qatar au Mali a été encadrée par le Mujao. Cette organisation terroriste largement infiltrée par les services spéciaux marocains pour devenir le croupion du Qatar, n'a à son tableau de chasse qu'un seul pays. Toutes les actions ont été menées contre l'Algérie. «L'assassinat, il y a quelques jours, du vice-consul, Tahar Touati n'avait d'autre but que d'entraîner l'Algérie dans le guêpier d'une intervention militaire au Sahel», soulignent des sources diplomatiques algériennes. «Or, la position algérienne est très claire: il n'est pas question d'une intervention militaire étrangère. Et si cette dernière devait se faire, ce sera d'abord dans le cadre des pays du champ et ensuite contre deux organisations terroristes clairement identifiées que sont le Mujao et Aqmi», ajoutent les mêmes sources. Ainsi, pour l'Algérie, Ansar Eddine et le Mnla ne sont pas des organisations terroristes. «Le Mnla et Ansar Eddine sont des mouvements targuis qui ont la légitimité de faire des revendications sociales et économiques qui doivent être traitées dans le cadre d'un dialogue politique et dans le cadre indiscutable de l'Unité du Mali». Au moment où le Qatar accentue la pression pour une intervention étrangère, l'Algérie freine des quatre fers et glisse entre cette maille. La même position est adoptée par l'Algérie dans le dossier syrien.
    «Nous ne soutenons pas le régime d'Al Assad. Nous sommes entièrement d'accord pour les aspirations légitimes du peuple syrien au changement et à la démocratie et nous les soutenons à ce qu'elles s'affirment mais encore une fois sans l'intervention de forces étrangères», soutient la même source diplomatique. En effet, nombreux sont les observateurs qui font une tout autre lecture de la crise syrienne. Une lecture différente que celle colportée à satiété par les médias acquis à l'Occident et au Qatar. Ils estiment que sur la revendication du changement du peuple syrien sont venus se greffer d'autres objectifs géostratégiques inavoués. D'abord, le Qatar veut installer un régime qui lui sera redevable comme c'est le cas en Libye et à un degrés moindre en Tunisie. Il y va de la survie de ce petit émirat qui bénéficie à présent du soutien des puissances occidentales, mais convaincu que ce soutien n'est que conjoncturel. Il fallait donc assurer ses arrières à très long terme. Ensuite, pour les Occidentaux, le but est de faire sauter le verrou syrien pour isoler l'Iran, cette future puissance nucléaire menaçante. Il faut dire que l'Iran a été le premier bénéficiaire de la chute de Saddam, puisqu'il bénéficie désormais du couloir irakien qui est à 60% peuplé de chiites. L'Iran est également le premier bénéficiaire de la chute des taliban en Afghanistan puisqu'il n'a plus à se soucier du danger sunnite largement maté par les Américains. Les enjeux dépassent donc la crise syrienne. Une autre maille par laquelle échappe l'Algérie. Mais ce n'est pas fini.
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