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Allocution Du President Devant La City

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    Aps 12/7/06] Londres - Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a prononcé mercredi une allocution devant la City (centre financier) de Londres. En voici le texte intégral.
    "Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    Je voudrais, d'emblée, me réjouir du niveau appréciable atteint par les échanges entre l'Algérie et le Royaume-Uni et par la qualité des liens d'amitié qui unissent nos deux pays. Si nos relations bilatérales ne sont assombries par aucun nuage, ni pesanteur liées au passé, ni, encore moins, par un quelconque contentieux, elles n'en demeurent pas moins séculaires et une vieille tradition les fait remonter à 1580, date à laquelle les premières relations diplomatiques ont été établies entre la Régence d'Alger et le Royaume-Uni, alors que le premier accord conclu entre nos deux pays remonte à 1682.

    Nos relations bilatérales sont marquées par l'entente et la coopération et inscrites dans une oeuvre qui n'a pas épuisé tout son potentiel, mais dont la dynamique nouvelle est porteuse de promesses.

    Ainsi également et au plan régional, l'Accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne qui est entré en vigueur en septembre dernier, scelle la communauté de destin entre l'Algérie et un ensemble auquel vous appartenez également.

    Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    L'Algérie est passée par des années très difficiles et très douloureuses, des années qui ont mis sa volonté et ses capacités de résistance et de redressement à rude épreuve face, simultanément, à une crise économique sévère, une crise politique grave, et une déferlante terroriste particulièrement meurtrière et destructrice de vies humaines et de biens matériels.

    Nous avons fini par juguler le terrorisme par une politique pondérée de paix et de réconciliation nationale, entérinée par le peuple algérien lors du référendum du 29 septembre dernier. Il s'agit d'une réconciliation des Algériens avec eux-mêmes et avec leur pays, dans l'attachement à leur identité nationale et l'ouverture sur l'universalité et la modernité.

    Sur le plan politique, l'Algérie a pleinement restauré ses institutions constitutionnelles dans le cadre d'une démocratie pluraliste, au moyen d'élections libres et régulières.

    La dernière élection présidentielle en 2004 a consacré le programme que j'ai proposé au peuple algérien, et qui constitue aujourd'hui le plan de travail du gouvernement et de toutes les institutions de l'Etat.

    Dans le domaine économique, l'Algérie a renoué avec la croissance et avec le développement. Elle se situe aujourd'hui parmi les marchés les plus attractifs des pays du Sud. C'est là le fruit d'une action volontariste qui n'a pas été facile et dont les effets ont été difficile pour de larges segments de la société algérienne.

    Nous avons en effet été soumis à un dur programme d'ajustement structurel pendant les années 1994 à 1998 au milieu d'une flambée terroriste dévastatrice. La mise en oeuvre de ce programme a été menée avec suffisamment d'efficacité pour qu'il n'ait pas été nécessaire de proroger les conditionnalités du FMI comme c'est généralement le cas en la matière.

    L'Algérie a également engagé un processus d'adaptation de ses lois et règlements aux normes de l'économie de marché. Ce processus de réforme législative a été entamé durant la phase de l'ajustement structurel, puis poursuivi dans le cadre de la négociation de l'Accord d'association avec l'Union européenne. Il est à présent parachevé dans le cadre des préparatifs de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce.

    Nous sommes ainsi passés d'une économie dirigée à une économie de marché, ouverte au capital, comme le confirme le fait que l'essentiel de ses importations annuelles soit réalisé par des opérateurs privés et le fait que près de 70 % de sa croissance économique annuelle hors hydrocarbures soit dû au secteur privé. Dans ce même contexte, l'Algérie a ouvert son économie à l'investissement privé national et étranger, en fondant ce processus sur un code des investissements jugé parmi les plus avantageux et les plus attractifs par les institutions internationales. Ce dispositif a été prolongé par l'adhésion aux conventions internationales relatives à l'arbitrage et à la garantie de l'investissement.

    Ce code va être encore revu pour faciliter encore davantage les investissements et octroyer plus aisément les avantages fiscaux et autres à tous ceux qui veulent avoir une place dans l'économie algérienne.

    Avec le Royaume-Uni, une convention bilatérale d'encouragement et de protection des investissements est en voie de finalisation, alors qu'un accord évitant la double imposition va être bientôt mis sur le chantier pour renforcer les garanties et sécuriser les investisseurs.

    Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    L'Algérie engage de très grands moyens pour la relance de son développement économique. D'ici 2009, c'est, en effet, près de 100 milliards de $ US qui vont être dépensés à travers le plan de soutien à la relance économique, le programme spécial pour le Sud et le programme spécial pour les Hauts Plateaux.

    Ces programmes viendront consolider les acquis réalisés durant la période entre 1999 et 2003, au cours de laquelle l'Etat a investi près de 30 milliards de dollars de fonds publics pour la réalisation d'infrastructures et de logements. Pendant la même période, l'investissement privé national a atteint un montant de 6 milliards de dollars, alors que les investissements étrangers, y compris dans le secteur des hydrocarbures, ont atteint plus de 10 milliards de dollars. Au total, la période 1999 à 2004 a vu se réaliser un montant total de 46 milliards de dollars d'investissements provenant de différentes sources. Cet effort a permis une croissance continue du produit intérieur brut, croissance dont le niveau a été de près de 7 % en 2003, et de 6 % en 2004 et 2005.

    Il a débouché également sur la création de plus de deux millions d'emplois, ce qui a ramené le taux de chômage de 29 % de la population active, en 1999, à 15 % en 2005, avec l'ambition de parvenir à un taux de moins de 10 % en 2009. Cette croissance économique s'opère dans le cadre d'un budget public excédentaire et d'une inflation comprise, en fonction de l'année, entre 1,5 et 3 %.

    Sur cette toile de fond, il est permis d'affirmer que l'année 2006 s'annonce sous les meilleurs auspices, puisque les indicateurs à la fin du premier semestre font apparaître:


    Un taux de croissance prévisible du produit intérieur, devant dépasser les 5%,

    Un cadre macro-économique favorable avec un équilibre de tous les fondamentaux de l'économie nationale,

    Un nouveau recul notable du chômage,

    Une réduction de la dette extérieure du pays qui chutera à 7 milliards de $ US avant l'automne, avec le remboursement anticipé de la dette publique rééchelonnée, pour un montant de 7,9 milliards de $ US, négocié, le 11 mai dernier, avec le Club de Paris,

    Des réserves de change évaluées à 64 milliards de $ US, à la fin du mois d'avril,

    Un excédent de la balance commerciale qui pourrait atteindre 25 milliards de $ US, au terme de l'année.
    Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    Nous sommes aujourd'hui engagés dans une oeuvre de renouveau qui inclut la poursuite de programmes ambitieux de réforme des structures et de missions de l'Etat, de modernisation de la Justice et du système pénitentiaire, de refonte de l'école, et de parachèvement de ses réformes économiques et des systèmes bancaire et financier.

    Cette oeuvre nécessite également des efforts considérables visant à renforcer et à moderniser les infrastructures de base, résorber les déficits sociaux, multiplier les créations d'emplois et valoriser pleinement les ressources autres que les hydrocarbures. Pour cela, l'Etat a décidé de poursuivre son effort volontariste de dépenses publiques d'investissement à travers les trois programmes visés ci-dessus, et qui vont mobiliser près de 100 milliards de $ US.

  • #2
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    Parmi ces objectifs, je citerai la construction d'un million de logements et de plus de cinq mille infrastructures pédagogiques, culturelles, universitaires, sportives, de santé et autres. Je citerai également la construction et l'aménagement de ports, d'aéroports, de milliers de kilomètres d'autoroute, de routes et de voies ferrées, des ouvrages hydrauliques, et de bien d'autres projets dans des secteurs et des domaines où la compétitivité, le savoir-faire et l'expérience des entreprises britanniques pourront pleinement s'exprimer.

    Parallèlement à ces dépenses publiques, l'effort national de développement sera amplifié et accompagné par l'investissement du secteur privé national et étranger que l'Etat favorisera et facilitera de façon à ce qu'il prenne progressivement la part prépondérante qui doit être la sienne dans notre économie.

    L'effort de l'Etat s'inscrit dans une phase transitoire à laquelle se substituera de plus en plus le marché libre car les capacités nationales actuelles des entreprises locales ne sont pas suffisantes pour pourvoir, à elles seules, aux financements publics à engager et aux réalisations à effectuer. Ainsi, et alors que le quinquennat précédent a enregistré 30 milliards de dollars de dépenses publiques dans l'investissement de développement, il a vu aussi les opérateurs privés algériens investir plus de 6 milliards de dollars et les partenaires étrangers investir plus de 10 milliards de dollars dans différents secteurs.

    Dès lors, nous escomptons une augmentation des investissements privés nationaux, grâce notamment aux différents mécanismes de garanties destinés à faciliter l'accès des opérateurs au financement bancaire, grâce aux politiques de crédit à la consommation que développent les banques locales et grâce, enfin, aux dispositifs mis en place pour favoriser la création d'entreprises par les jeunes.

    Certains pays, notamment européens, apportent leur contribution aux investissements étrangers hors hydrocarbures par la conversion d'une partie de leurs créances en investissements et grâce à une amélioration sensible continue de la classification du risque Algérie par les caisses de garantie des crédits à l'exportation. Bien évidemment, cette conversion des crédits en investissements, que je viens d'évoquer, ne concerne pas l'ensemble des pays membres du Club de Paris, qui ont accepté le remboursement anticipé de l'intégralité de notre dette publique rééchelonnée.

    Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    Il est indispensable que soit corrigée dans votre esprit l'image de l'Algérie telle qu'elle a pu se présenter pendant les années de violence et de terrorisme. L'Algérie est maintenant un pays en plein développement et qui, ayant dépassé ses difficultés, consacre ses ressources humaines et matérielles à l'édification d'un pays prospère et d'une économie moderne et fondée sur le libéralisme.

    Les opérateurs privés, nationaux d'abord, investissent sans cesse et toujours plus, et les partenaires étrangers sont chaque jour plus nombreux à tenter leur chance en Algérie, à l'instar d'un nombre toujours croissant d'entreprises européennes, mais également arabes, américaines ou chinoises. A ce titre et bien avant 1999, année qui a vu les horizons algériens se dégager, l'entreprise britannique BP (British Petroleum) a su anticiper le retour spectaculaire de l'Algérie sur le devant de la scène, en réalisant des investissements très lourds, restés à ce jour inégalés. Cette perspicacité a conféré à BP une longueur d'avance que ses concurrents auront certainement du mal à rattraper.

    Cette dynamique de l'investissement étranger en direction de l'Algérie est appelée à se poursuivre pour toute une série de raisons objectives parmi lesquelles je citerai :


    Premièrement: le code algérien des investissements offre des avantages comparatifs appréciables, appelés à le devenir encore davantage avec les amendements que nous comptons y introduire dans les toutes prochaines semaines pour améliorer encore plus l'environnement de l'entreprise et les incitations d'ordre fiscal et autre qui sont offertes aux investisseurs.

    Deuxièmement: l'Algérie présente une solvabilité financière incontestable, avec des réserves de change estimées à 64 milliards de $ US à la fin du mois d'avril et un excédent quasiment structurel de ses comptes courants, elle offre une main-d'oeuvre qualifiée et peu coûteuse (le salaire garanti étant en Algérie de moins de 120 euros) et elle met à la disposition des investisseurs un important réseau d'infrastructures de base.

    Troisièmement: l'Algérie assure un plan de charge important aux entreprises activant sur son territoire, tout particulièrement en exécution du programme d'investissements publics de soutien à la croissance qui est de 60 milliards de $ US consacrés aux plans spéciaux pour les Hauts Plateaux et le Sud. Le code algérien des marchés publics repose sur l'appel d'offres à la concurrence et sur l'ouverture des plis dans la transparence, ce qui représente un gage précieux en ce qui concerne la loyauté d'octroi des marchés publics aux soumissionnaires qu'ils soient algériens ou étrangers.

    Quatrièmement: le programme de privatisation des entreprises publiques et d'ouverture de leur capital au partenariat englobe un portefeuille de plus de 1.200 entreprises de tailles diverses, et couvre tous les secteurs, à l'exception de la Sonatrach et de la compagnie des chemins de fer (SNTF).

    Cinquièmement: l'Algérie a ouvert également ses infrastructures de base à la concession, y compris les aéroports et les ports, ou la gestion de réseaux telle que la distribution de l'eau.

    Sixièmement: l'important réseau des petites et moyennes entreprises privées algériennes, qui est de près de 300.000 unités et qui est en croissance permanente grâce à des mesures publiques d'encouragement, offre une large gamme de bonnes opportunités permettant aux grosses entreprises de s'entourer d'un ample réseau de sous-traitants locaux pouvant permettre d'optimiser la division du travail.
    Très Honorable Lord Mayor de la City de Londres,

    Excellence, Mesdames et Messieurs,

    Pour les entreprises et les investisseurs britanniques, le champ est largement ouvert en Algérie où les opportunités sont nombreuses pour une présence économique importante en terrain favorable et avec la certitude de gains appréciables. L'Algérie est proche du Royaume-Uni auquel la relient plusieurs vols par semaine. C'est vous en quelque sorte qui avez inventé l'économie moderne et l'entreprise performante depuis deux siècles et qui, à ce titre, pouvez apporter une valeur ajoutée incontestable à l'économie émergente de l'Algérie.

    Vous avez pu vous rendre compte par vous-même, très Honorable Lord Mayor, en janvier dernier lorsque vous vous êtes rendu en Algérie, de l'ampleur des défis que nous devons relever, notamment dans le domaine de la réforme de notre système financier et bancaire et de la constitution d'un vrai marché monétaire et financier. Mais vous avez aussi pu prendre la mesure des atouts de notre économie, avec le dynamisme de notre jeunesse, l'importance de notre marché, l'abondance de notre énergie, la diversité de nos ressources, l'ampleur de nos infrastructures et la qualité des investissements qui y ont été réalisés dans le domaine de la formation.

    L'Algérie vous invite donc à être dès à présent des partenaires dans son décollage économique selon des formules équilibrées et gagnantes pour toutes les parties.

    J'espère par cet exposé, sans doute incomplet, avoir au moins excité la curiosité de certains d'entre vous et que vous serez nombreux à venir sur place réaliser des investissements dont tout le monde vous dira qu'ils seront certainement rentables et profitables, non seulement à l'Algérie et à vous-même, mais également au renforcement de notre amitié et des liens qui unissent nos deux pays.

    Je vous remercie de votre aimable attention".

    [Aps 12/7/06]

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