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Ils renouent avec les études...11 ans plus tard

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  • Ils renouent avec les études...11 ans plus tard

    Ils sont salariés, ils ont entre 20 et 40 ans (du moins pour ceux que nous avons interrogé). La plupart avaient interrompu leurs études à l’âge de 14 ans (9 ème année) parce qu’ils n’aimaient plus l’école ou pour des raisons familiales.

    Ils ls décident de renouer avec les études 10 ,11 ans…plus tard. Ils relèvent le défi de perfectionner leur niveau afin de s’assurer une meilleure évolution sur le marché du travail avec ce qu'on appelle l'enseignement par correspondance. C'est la période des inscriptions, qui se terminent le 31 octobre.

    Nous sommes le 12 septembre, il est 10h, nous nous trouvons à la rue Mohamed Mada (1er Mai à Alger). La rue est inhabituellement animée, de jeunes gens qui se comptent par dizaine se ruent à l’entrée du centre d’orientation annexée à l’Office National d’Enseignement et de formation à distance (ONEFD). Ils sont venus se renseigner sur les modalités d’inscription ou de réinscription pour étudier par correspondance.

    « Notre pays est loin d’être parfait mais les études demeurent un passeport »
    :

    Redouane.A à 29 ans. Il a interrompu ses études à l’âge de 16 ans. Il se rappelle l’année lorsqu’il a quitté l’école. « Cette année là mon père venait de décéder. Depuis j’ai accumulé les petits boulots : peintre, charpentier, réceptionniste dans un hôtel… ». Il insiste pour dire que « ce n’est pas la mort de mon père qui m’a contraint de quitter l’école. C’est que je détestais d’aller à l’école ».

    Mais alors, pourquoi renouer avec les études après 11 ans? « Mon niveau, (9 ème année en l’occurrence) me limite professionnellement parlant. Je suis mal à l’aise car on me confie que les tâches difficiles. Du coup physiquement, je suis très épuisé à chaque fois ».

    Redouane travaille à plein temps dans une société étatique comme agent de sécurité, habitant à Ruisseau (Alger), aujourd’hui il est venu accompagné de son ami pour retirer un formulaire de réinscription via Internet dans un cybercafé qui travaille conjointement avec le centre de l’ONEFD.

    Son ami travaille aussi, il est âgé de 33 ans. L’ami de Redouance poursuit également ses études par correspondance, il est en 2 ème année secondaire dans la branche : Lettres et Langues tout comme Redouane. « Les débuts ont été difficiles. Je n’avais pas la volonté. Petit à petit j’ai commencé à aimer et avoir du courage… », nous confie Redouane.

    Notre interlocuteur se remémore: « comme tous les jeunes de mon âge, j’avais l’obsession de quitter le pays et le préalable que j’avais, selon lequel l’Algérie est un mauvais pays m’empêchait d’aller de l’avant. Aujourd’hui je me rends compte que même si je désire quitter l’Algérie, je dois au moins avoir le niveau requis pour bien me retrouver sous d’autres cieux ».

    En 2011, ils étaient 311.912 candidats de l’enseignement à distance à s’être présentés à l’examen national. Ces candidats passent un seul examen par année, au mois de mai. Ils paient à chaque rentrée 2700 da pour les frais d’inscription et des livres. Tout au long de l’année, les candidats doivent accomplir des devoirs qu’ils doivent remettre dans une enveloppe au niveau du centre de l’ONEFD.

    Notre deuxième interlocuteur est une jeune femme qui s’appelle Lamia.H. Elle est née en 1972. Elle a passé son baccalauréat l’année dernière par correspondance mais elle ne l’a pas eu. Cette année elle décide de le refaire.

    Je veux enseigner au primaire »

    Enseignante pour adultes illettrés, Lamia veut repasser son bac pour accéder à l’université et trouver un travail dans une école primaire afin d’améliorer sa situation professionnelle. Elle nous raconte ses débuts difficiles. « J’ai débuté en 2002 comme enseignante bénévole dans un centre pour illettrés où je travaille toujours. Il y a quatre ans seulement que j’ai été titularisée ». Toutefois, le salaire que perçoit Lamia n’est pas très « satisfaisant » selon elle « seulement 18 000 da » nous précise-t-elle. Mais elle est convaincue qu’en poursuivant les études, elle pourra améliorer sa situation.

    Par Hamida Mechaï, El Watan
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