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Le printemps arabe a définitivement échappé à l’Occident, un 11 septembre…

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  • Le printemps arabe a définitivement échappé à l’Occident, un 11 septembre…

    La leçon de Benghazi

    Par Louis Denghien


    Photo du Pauvre M. Christofer Stevens, mort à Benghazi un 11 septembre pour avoir cru pouvoir manipuler indéfiniment les radicaux islamistes



    Ce n’est sûrement pas très original de l’écrire, mais les événements de Benghazi ont une puissante charge symbolique, voire morale. Essayons de faire simple sans faire superficiel.

    Depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan, les États-Unis ont joué la carte tactique de l’Islam révolutionnaire ou politique. Après tout, ils s’appuyaient déjà depuis fort longtemps sur les monarchies wahhabites du Golfe, qui constituaient au fond avec Israël leur mâchoire au Proche-Orient, dans un premier temps pour surveiller contenir le régimes arabes « progressistes » et pro-soviétiques, et puis plus tard l’Iran révolutionnaire chiite.

    Si ça marche avec Addallah et Erdogan…


    La vague des printemps arabes a obligé les Américains à abandonner leurs vieux obligés comme Moubarak et Ben Ali et à changer de monture en vitesse, au moins en Égypte, en tentant d’apprivoiser les Frères musulmans.

    Après tout, les stratèges du Pentagone et du Département d’État avaient sous le yeux depuis quelques années l’exemple turc où les islamistes « modérés » d’Erdogan continuaient à se montrer les meilleurs amis de Washington et de l’OTAN. Les Israéliens n’avaient-ils pas montré la voie eux aussi en encourageant discrètement le Hamas contre le Fatah ?

    Alors pourquoi, en effet, ne pas essayer de s’appuyer sur la force montante du monde arabo-musulman, cet Islam politique conservateur présent et conquérant non seulement en Turquie, en Égypte, au Maroc, en Tunisie, mais aussi en Jordanie, dans toute la péninsule arabique ?

    La subversion de la Libye de Kadhafi a vu la concrétisation violente de cette stratégie de l’Empire : mettre les islamistes au pouvoir pour mieux les domestiquer, se constituer de nouveaux alliés, de nouvelles clientèles. Et par la même occasion mettre les chiites sous influence iranienne au ban du monde musulman, empêcher tout rayonnement de cet islamisme-là ouvertement anti-américain et anti-sioniste, contrairement à sa version sunnite. On sait que ce sont les mêmes préoccupations géostratégiques américaines qui sont à l’origine du plus gros des malheurs actuels de la Syrie.

    C’était finement – et cyniquement – joué de la part d’un puissance qui s’était érigée depuis le 11 septembre en chef de croisade anti-terroriste.

    Mais c’était aussi jouer serré, très serré. Car la frontière entre l’Islam politique plus ou moins modéré à la Frères musulmans et le salafisme-djihadiste à la al-Qaïda est floue, poreuse, dans les sociétés arabes sinon dans leurs état-majors politiques.

    On a écrit ici que l’Islam politique avait sa légitimité, en tant que populisme dirigé contre les élites corrompues et l’arrogance et l’injustice des puissances occidentales.

    Le malheur est que cette protestation a été « achetée » bien souvent par l’or du Golfe et de Washington. Et gangrénée par le wahhabisme, le salafisme, le djihadisme

    Et il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir, selon une loi historique souvent observée, les premiers révolutionnaires confrontés à la surenchère de plus révolutionnaires qu’eux : en Égypte, en Tunisie mais aussi en Syrie, les islamistes classiques faire face à des dissidences salafistes, violentes et influentes. Un homme comme Mohamed Morsi est directement confronté aujourd’hui à ce défi.

    Les limites du cynisme géostratégique


    Revenons à la Libye, puisqu’elle fait l’actualité, et quelle actualité : avec l’inconséquence qu’ils maquillent en grande politique impériale, les Américains ont ouvert la boîte de Pandore djihadiste en renversant par obsession symbolique un Kadhafi qui ne les menaçait plus guère.

    Ils ont oublié que le cynisme a ses limites en géopolitique : les forces qu’ils ont déchaînées ou encouragées dans l’arc arabo-musulman sont fondamentalement hostiles à tout ce qu’ils représentent.

    L’affaire de ce film satirique sur et contre Mahomet est tellement caricaturale qu’on se demanderait presque – mais nous ne sommes pas conspirationnistes – s’il ne s’agit pas d’une provocation concoctée dans on ne sait quel laboratoire de la CIA – on ne sait à quelles fins : un film dépeignant le Prophète comme un homosexuel libertin concocté par un réalisateur juif israélo-américain, c’est quand même plus « costaud » que les caricatures danoises ou même les « versets sataniques » de Salman Rushdie.

    C’est que, malgré leurs alliances de revers et de circonstance, les États-Unis demeurent, par leur licence culturelle et leur sionisme politique, leur impérialisme sanglant aussi dont l’Irak et l’Afghanistan ont fait les frais, le Grand Satan de tous les radicaux islamistes et aussi de pas mal de musulmans « lambda ».

    L’ambassadeur américain en Libye et trois ou quatre autres de ses compatriotes sont morts pour avoir oublié ou feint d’oublier ces incontournables contradictions.

    La morale se venge parfois du cynisme.


    Des contradictions qui se retrouvent, avec quelle force, en Syrie : dénoncer al-Qaïda tout en appuyant l’ASL, ça aussi c’est jouer serré, tellement serré que ça peut devenir intenable.

    On peut toutefois envisager que Washington – et ses suiveurs européens – soient de plus en plus tentés de lever le pied dans leur aide aux barbus de toutes obédiences qui sévissent au pays de Bachar. Parce qu’entre l’Égypte instable et tentée par le radicalisme, la Libye chaotique, la Jordanie coincée entre l’islamisme et l’alliance israélienne, l’ami israélien commence à avoir chaud. Et ne parlons pas du Yémen rongé par al-Qaïda, et de la Tunisie où les salafistes sont des plus offensifs. Et du baril de poudre bahreini, et, et, et…

    Dans une allocution diffusée aujourd’hui Obama a rendu hommage à son diplomate mort qui s’était tellement investi pour la la cause de la « liberté » libyenne.

    En attendant, son pays est plus détesté que jamais dans ce monde musulman qu’il croyait apprivoiser et instrumentaliser au gré de ses combinazione stratégiques.

    Le printemps arabe a définitivement échappé à l’Occident, .... un 11 septembre…


  • #2
    ils s’appuyaient déjà depuis fort longtemps sur les monarchies wahhabites du Golfe,
    les amerloques sentent maintenant l effet inverse des wahhabites :

    deux 11/ 9 ...entre eux l annonce d avoir tué ben Laden ..

    donc la question qui se pose : que faire ...?
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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    • #3
      Les USA c'est un pays agressif. C'est lui l'agresseur.

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      • #4
        @Louny

        les USA avait utilisé " le wahhabisme " a des fins pour chasser les russes de l Afghanistan

        maintenant , l arroseur arrosé ...
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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        • #5
          En résumé,

          c'est l'histoire d'une gigantesque manipulation et/ou récupération américano-sioniste de ces derniers temps qui n’en finit pas de foirer…

          et çà continue...

          et çà continue...

          Commentaire


          • #6
            Les mollahs étaient aussi considérés pro-américains à la tombée du Shah.

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            • #7
              posté par mackiavel

              Les mollahs étaient aussi considérés pro-américains à la tombée du Shah.
              -Fi Karn Djeddi !!

              Ce fut un temps dans l ère de la guerre froide ..

              Puis une monarchie devenu république ( Iran jadis monarchie )

              et pourquoi pas aussi en ce moment , la Syrie qui va mélanger les cartes des monarchies " CCG " ...a division religieuse ou bien ethnique dans d autre monarchie ..

              "En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c'est ainsi qu'ils agissent. }}
              A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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              • #8
                -Fi Karn Djeddi !!

                Ce fut un temps dans l ère de la guerre froide ..
                __________________
                C'était 10 ans aprés la venue du fou Kadhafeu et 3 ans avant la victoire , qui n'en finit pas, de l'EN contre l'Allemagne.

                Commentaire


                • #9
                  @mackiavel

                  et pourquoi pas aussi en ce moment , la Syrie qui va mélanger les cartes des monarchies " CCG " ...la division religieuse ou bien ethnique dans d autre monarchie ..

                  "En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c'est ainsi qu'ils agissent. }}
                  A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                  Commentaire


                  • #10
                    Pas possible que les US acceptent cet affront et cette humiliation.

                    Une opération False-Flag ou une écran de fumée de la part de la plus grande puissance du monde est urgentissime !

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                    • #11
                      Belle ingratitude pour l’activiste que fut Stevens, qui au dire de certain journaux avait atteint visiblement par le mythe de Lawrence d’Arabie.
                      Il était non seulement l'ambassadeur Améraicain pour le gouvernement provisoire libyen CNT, mais aussi un fin diplomate, un très bon négociateur, et intermédiaire avec les islamistes radicaux lybiens.

                      D'ailleurs, il parait qu'il a beaucoup travaillé dans la levée de mercenaires en Syrie via la Turquie. L' avenir nous le confirmera.

                      Les intégristes libyens ont, sans le savoir, éliminé un de leurs meilleurs amis.

                      Et comme a si bien dit aujourdhui BHL dans le journal le Monde :
                      "Les Américains ont perdu un ambassadeur.
                      Les Libyens ont perdu un compagnon et un ami.
                      Les imbéciles ont gagné.
                      "

                      Et moi, je penses que c'est l'imbécile de BHL qui a vraiment gagné la partie pour ses amis sionistes, pour le court terme du moins.

                      En effet, l’administration Obama elle même ne sait plus vraiment dans quel sens aller.
                      Panique à bord ?
                      Courtes vues ?
                      Calculs à court terme télescopant les projet à long terme ?

                      Bref, politique illisible voire délirante, décérébrée.

                      Sauf coup de théatre (False Flag ou autre), ceci signifie la possible défaite de Barack Obama aux prochaines élections présidentielles américaines. La faction néoconservatrice pro-Netanyahou et soutenant Romney va exploiter à fond « cet incident ».

                      Ca, c'est si on fait une analyse à court terme.

                      Mais, à moyen et long terme, les amerloques ont oser ouvrir la boite de pandore, et plus personne dans ce bas monde ne sait plus maîtriser ce chaos.

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                      • #12
                        US neo coservateurs dans l'impasse ? bientôt vomis par les citoyens americains ?


                        Comment Le Panetta chef de la CIA qui hier encourageait ses agents à accompagner les guerriers wahabites dont certains de Libye pour s'infiltrer en Syrie va t il demain soit disant monter une operation contre les mêmes en Lybie en raison de l'assassinat de l'Ambassadeur ?

                        Soit Y aura rien en Libye de la part des USA ( si ce n'est agitation mediatique ) , soit y aura quelque chose et ce sera un renverement d'approche et donc un 'aveu de faute, de collusion avec des organisations extremistes comme Fateh El Islam en Syrie et un aveu d'echec et la defaite diplomatique , politique , mediatique en rase campagne contre Moscou dans l'affaire syrienne.

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                        • #13
                          Serait-ce une opération américano-américaine, les conservateurs contre les démocrates, jouée sur terre libyenne ou peut-être une affaire de grande envergure émanant de Netanyahoo (comme celle du 911) afin d'empêcher tout rapprochement USA-pays arabes ?
                          Tuer un diplomate sous protection des lois internationales, islamiques et coutumières est un acte très grave qui frappe les esprits et répond à une logique politique et un agenda de quelques intérêts.
                          وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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