Scandales financiers, poursuites en justice de cadres du ministère des Travaux publics, surfinancement, malfaçons, déficit d’équipements et, récemment, tout un axe (Lakhdaria-Bouira) à réhabiliter : le «projet du siècle» se singularise par bien des tares. Zoom région par région.
Blida. Entre nids-de-poule et replâtrage
En sortant des bretelles blidéennes, l’autoroute est souvent fermée, en partie, vers Alger ou bien vers Oran. Les usagers sont obligés de partager, dans les deux sens, l’unique voie livrée à la circulation. Des embouteillages répétés sont constatés dans les deux sens ; des centaines de voitures circulant sur plusieurs voies sont contraintes d’emprunter des goulots d’étranglement constitués d’une seule voie. Des kilomètres de ralentissement sont enregistrés entre El Affroun et Boufarik, principalement. Aux environs de La Chiffa, de grands travaux de creusement sont effectués, des tonnes de déblais s’amoncellent sur les bas-côtés, de gros engins sont engagés. «Il ne s’agit plus de travaux ordinaires de maintenance mais de reprise à zéro de certains tronçons» constatent les automobilistes, obligés de slalomer entre les nids-de-poule. Sayed Ali
Aïn Defla. Des risques d’accident à tous les tournants
La Protection civile a enregistré 171 accidents responsables de 420 blessés et 8 décès au premier semestre 2012. Les deux tiers des accidents de la circulation dans la wilaya se produisent sur l’autoroute Est-Ouest, en particulier sur la partie est, au niveau du tronçon Khemis Miliana-El Hoceinia et sur les bandes d’arrêt d’urgence – faute d’aires de repos aménagées. Des défauts techniques étaient apparus quelque temps après la mise en service de ce segment. Un glissement de terrain survenu au niveau du PK3 avait par ailleurs aggravé la situation. Des sources proches du dossier s’inquiètent du risque toujours présent d’affaissement et de terrassement et rappellent le caractère accidentogène des quelque 8 km de pente de 7% à 10%. Tailler dans les montagnes au sol instable à certains endroits au lieu de construire des tunnels comme proposé par le consortium chinois (Citic/CRCC) serait à l’origine de cette situation. Le directeur des travaux publics nous a annoncé qu’une aire de services est en cours de réalisation à Tiberkanine. Celle prévue à Djelida attend toujours. Les chantiers de celles de Zeddine (en double) et Boumedfaâ (en simple) devraient être lancés avant la fin de l’année. D’autres structures annexes devaient être opérationnelles dès le début de cette année, dixit Amar Ghoul. Aziza. L
Chlef. Des glissières défoncées restent en l’état
L’autoroute Est-Ouest traverse la wilaya de Chlef sur 52 km, en passant par cinq communes, dont Oued Fodda, Chlef et Boukadir. Si le tapis en bitume a pu tenir le coup jusqu’à maintenant, les services d’accompagnement restent quasiment inexistants. Contrairement à l’axe reliant la wilaya voisine de Aïn Defla à celle de Blida, la section de l’autoroute desservant la capitale du Cheliff, est relativement correcte. Elle n’a subi ni dégradation ni glissement de terrain, même si des glissières de sécurité endommagées suite à des accidents de la circulation, sont abandonnées en l’état. Cela s’explique par l’absence de travaux de maintenance et d’entretien. La voie réalisée par des entreprises chinoises, reste dépourvue de passages pour piétons et d’équipements publics. Deux aires de repos et deux stations-services sont prévues sur le tronçon en question, à mi-chemin entre Alger et Oran. Selon nos informations, les sites retenus pour ces projets attendent le visa d’une institution financière en vue du lancement des travaux de viabilisation et d’aménagement. A. Yechkour
Sidi Belabbès. La route plutôt que l’autoroute
Le tronçon autoroutier qui traverse neuf communes de la wilaya de Sidi Bel Abbès sur 71 km souffre depuis son ouverture à la circulation d’un manque flagrant de commodités. Résultat : pour être sûr de croiser un restaurant, un café, un dépanneur, de nombreux automobilistes empruntent les anciennes routes. Selon le directeur des travaux publics de la wilaya, la réalisation d’une aire de service aurait commencé dans la commune de Sidi Yagoub et une autre devrait suivre à Makedra. Une station-service mobile a été ouverte à Sidi Ali Boussidi. Une autre station est prévue à Aïn El Berd. Deux aires de repos devant être réalisées ultérieurement dans les communes de Sidi Hamadouche et Hassizahana. M. Habchi
Mascara. Toujours aucune aire de repos
Sur le tronçon qui traverse sept communes de la wilaya de Mascara sur 81 km, aucune aire de repos n’a été aménagée. Les boutiques, cafétérias et stations sanitaires restent inexistantes. Une seule station essence a été mise en service, en juin 2011, par le groupe privé Pétroser, spécialisé dans la commercialisation des produits pétroliers et dérivés, à Zaghloul (Zahana) à 65 km de Mascara. Les responsables de ce groupe ont présenté un projet d’extension de leur station pour la réalisation du projet Raha-route. «Un village touristique comprenant des espaces dont des centres d’hébergement, des aires de repos, salle de soins, infrastructures de restauration et centres commerciaux.» Les usagers attendent que se concrétisent les propos de Amar Ghoul, qui, lors de sa dernière visite à Mascara, a annoncé que «tous les moyens et autres commodités conçus pour assurer le confort aux usagers de l’autoroute Est-Ouest seront mises en place par les pouvoirs publics». A. Souag
Sétif. Pas d’entretien, pas d’éclairage, pas d’aires de repos
Mis en exploitation depuis presque deux années, le tronçon de l’autoroute Est-Ouest de Sétif, long de plus de 55 km, ne bénéficie d’aucun entretien. Abîmées par des chocs engendrés par des poids lourds, des bordures séparant les deux voies ne sont même pas restaurées. En l’absence de signalisation réfléchissante, emprunter l’autoroute la nuit s’avère dangereux. Le gravier meuble les extrémités d’une partie du tronçon. Promises par Amar Ghoul, les aires de repos, les gares d’entretien, les postes de sécurité et de protection, demeurent 27 mois après, au stade des bonnes intentions. A la sortie des grandes agglomérations, notamment du côté des échangeurs de Sétif et El Eulma, point d’éclairage public. Entre Sétif et Constantine, les plaques de signalisation devant orienter les usagers de la route se comptent sur les doigts d’une seule main… Kamel Beniaiche
Constantine. Des retards liés «à la nature du sol»
Le tronçon de Constantine (65 km) devrait être ouvert à la circulation en octobre. Cela a été confirmé par l’ANA. Les travaux de réalisation ont atteint un taux d’avancement de plus de 95% sur les 30 km inachevés de ce tronçon. De fait, 35 km ont déjà été ouverts à la circulation vers la fin de l’année 2010, depuis Aïn Smara à El Merridj dans celle d’El Khroub. Un retard considérable a été constaté sur le tronçon en voie d’achèvement : plusieurs difficultés rencontrées seraient liées «à la nature du sol». Deux tunnels parmi les plus difficiles à réaliser se trouvent dans cette région : il s’agit de ceux de djebel El Ouahch (1909 m) et d’El Kantour (2 500 m). Dans la même région, un autre tunnel, de Kessar El Kalala, (295 m) a été creusé complètement. Les responsables du projet ont assuré que le rythme des travaux a été accéléré pour rattraper le retard causé par la nature géologique difficile et les dernières intempéries. Ratiba B.
Skikda. Le plus grand tunnel tarde à être livré
Les dates de livraison du tunnel T4, qui relie les wilayas de Skikda et Constantine n’ont cessé, depuis une année déjà, d’être avancées ici et là, alors que les travaux sont toujours en cours. A en croire les dernières déclarations faites par Amar Ghoul, la réception de l’ouvrage est prévue courant 2013, un délai que plusieurs techniciens du chantier jugent «improbable» et préfèrent plutôt fixer au premier trimestre 2013. Le tunnel, composé de deux tubes longs de 2,5 km chacun dont 1,5 km dans le territoire skikdi représente le plus grand ouvrage d’art de l’autoroute Est-Ouest. Sa confection a été sujette à de multiples contraintes techniques liées essentiellement à la nature du sol. D’ailleurs la jonction entre les deux parties de Constantine et de Skikda n’a été achevée qu’en avril dernier. «Le sol est essentiellement composé d’argilite, connue pour être des plus délicates au monde», explique un technicien de l’ANA. Et d’ajouter que cette contrainte a grandement perturbé l’avancée des travaux et amené les japonais de Cojaal à engager des travaux de renforcement du sol en vertical et en horizontal. K. Ouahab
(à suivre)
Blida. Entre nids-de-poule et replâtrage
En sortant des bretelles blidéennes, l’autoroute est souvent fermée, en partie, vers Alger ou bien vers Oran. Les usagers sont obligés de partager, dans les deux sens, l’unique voie livrée à la circulation. Des embouteillages répétés sont constatés dans les deux sens ; des centaines de voitures circulant sur plusieurs voies sont contraintes d’emprunter des goulots d’étranglement constitués d’une seule voie. Des kilomètres de ralentissement sont enregistrés entre El Affroun et Boufarik, principalement. Aux environs de La Chiffa, de grands travaux de creusement sont effectués, des tonnes de déblais s’amoncellent sur les bas-côtés, de gros engins sont engagés. «Il ne s’agit plus de travaux ordinaires de maintenance mais de reprise à zéro de certains tronçons» constatent les automobilistes, obligés de slalomer entre les nids-de-poule. Sayed Ali
Aïn Defla. Des risques d’accident à tous les tournants
La Protection civile a enregistré 171 accidents responsables de 420 blessés et 8 décès au premier semestre 2012. Les deux tiers des accidents de la circulation dans la wilaya se produisent sur l’autoroute Est-Ouest, en particulier sur la partie est, au niveau du tronçon Khemis Miliana-El Hoceinia et sur les bandes d’arrêt d’urgence – faute d’aires de repos aménagées. Des défauts techniques étaient apparus quelque temps après la mise en service de ce segment. Un glissement de terrain survenu au niveau du PK3 avait par ailleurs aggravé la situation. Des sources proches du dossier s’inquiètent du risque toujours présent d’affaissement et de terrassement et rappellent le caractère accidentogène des quelque 8 km de pente de 7% à 10%. Tailler dans les montagnes au sol instable à certains endroits au lieu de construire des tunnels comme proposé par le consortium chinois (Citic/CRCC) serait à l’origine de cette situation. Le directeur des travaux publics nous a annoncé qu’une aire de services est en cours de réalisation à Tiberkanine. Celle prévue à Djelida attend toujours. Les chantiers de celles de Zeddine (en double) et Boumedfaâ (en simple) devraient être lancés avant la fin de l’année. D’autres structures annexes devaient être opérationnelles dès le début de cette année, dixit Amar Ghoul. Aziza. L
Chlef. Des glissières défoncées restent en l’état
L’autoroute Est-Ouest traverse la wilaya de Chlef sur 52 km, en passant par cinq communes, dont Oued Fodda, Chlef et Boukadir. Si le tapis en bitume a pu tenir le coup jusqu’à maintenant, les services d’accompagnement restent quasiment inexistants. Contrairement à l’axe reliant la wilaya voisine de Aïn Defla à celle de Blida, la section de l’autoroute desservant la capitale du Cheliff, est relativement correcte. Elle n’a subi ni dégradation ni glissement de terrain, même si des glissières de sécurité endommagées suite à des accidents de la circulation, sont abandonnées en l’état. Cela s’explique par l’absence de travaux de maintenance et d’entretien. La voie réalisée par des entreprises chinoises, reste dépourvue de passages pour piétons et d’équipements publics. Deux aires de repos et deux stations-services sont prévues sur le tronçon en question, à mi-chemin entre Alger et Oran. Selon nos informations, les sites retenus pour ces projets attendent le visa d’une institution financière en vue du lancement des travaux de viabilisation et d’aménagement. A. Yechkour
Sidi Belabbès. La route plutôt que l’autoroute
Le tronçon autoroutier qui traverse neuf communes de la wilaya de Sidi Bel Abbès sur 71 km souffre depuis son ouverture à la circulation d’un manque flagrant de commodités. Résultat : pour être sûr de croiser un restaurant, un café, un dépanneur, de nombreux automobilistes empruntent les anciennes routes. Selon le directeur des travaux publics de la wilaya, la réalisation d’une aire de service aurait commencé dans la commune de Sidi Yagoub et une autre devrait suivre à Makedra. Une station-service mobile a été ouverte à Sidi Ali Boussidi. Une autre station est prévue à Aïn El Berd. Deux aires de repos devant être réalisées ultérieurement dans les communes de Sidi Hamadouche et Hassizahana. M. Habchi
Mascara. Toujours aucune aire de repos
Sur le tronçon qui traverse sept communes de la wilaya de Mascara sur 81 km, aucune aire de repos n’a été aménagée. Les boutiques, cafétérias et stations sanitaires restent inexistantes. Une seule station essence a été mise en service, en juin 2011, par le groupe privé Pétroser, spécialisé dans la commercialisation des produits pétroliers et dérivés, à Zaghloul (Zahana) à 65 km de Mascara. Les responsables de ce groupe ont présenté un projet d’extension de leur station pour la réalisation du projet Raha-route. «Un village touristique comprenant des espaces dont des centres d’hébergement, des aires de repos, salle de soins, infrastructures de restauration et centres commerciaux.» Les usagers attendent que se concrétisent les propos de Amar Ghoul, qui, lors de sa dernière visite à Mascara, a annoncé que «tous les moyens et autres commodités conçus pour assurer le confort aux usagers de l’autoroute Est-Ouest seront mises en place par les pouvoirs publics». A. Souag
Sétif. Pas d’entretien, pas d’éclairage, pas d’aires de repos
Mis en exploitation depuis presque deux années, le tronçon de l’autoroute Est-Ouest de Sétif, long de plus de 55 km, ne bénéficie d’aucun entretien. Abîmées par des chocs engendrés par des poids lourds, des bordures séparant les deux voies ne sont même pas restaurées. En l’absence de signalisation réfléchissante, emprunter l’autoroute la nuit s’avère dangereux. Le gravier meuble les extrémités d’une partie du tronçon. Promises par Amar Ghoul, les aires de repos, les gares d’entretien, les postes de sécurité et de protection, demeurent 27 mois après, au stade des bonnes intentions. A la sortie des grandes agglomérations, notamment du côté des échangeurs de Sétif et El Eulma, point d’éclairage public. Entre Sétif et Constantine, les plaques de signalisation devant orienter les usagers de la route se comptent sur les doigts d’une seule main… Kamel Beniaiche
Constantine. Des retards liés «à la nature du sol»
Le tronçon de Constantine (65 km) devrait être ouvert à la circulation en octobre. Cela a été confirmé par l’ANA. Les travaux de réalisation ont atteint un taux d’avancement de plus de 95% sur les 30 km inachevés de ce tronçon. De fait, 35 km ont déjà été ouverts à la circulation vers la fin de l’année 2010, depuis Aïn Smara à El Merridj dans celle d’El Khroub. Un retard considérable a été constaté sur le tronçon en voie d’achèvement : plusieurs difficultés rencontrées seraient liées «à la nature du sol». Deux tunnels parmi les plus difficiles à réaliser se trouvent dans cette région : il s’agit de ceux de djebel El Ouahch (1909 m) et d’El Kantour (2 500 m). Dans la même région, un autre tunnel, de Kessar El Kalala, (295 m) a été creusé complètement. Les responsables du projet ont assuré que le rythme des travaux a été accéléré pour rattraper le retard causé par la nature géologique difficile et les dernières intempéries. Ratiba B.
Skikda. Le plus grand tunnel tarde à être livré
Les dates de livraison du tunnel T4, qui relie les wilayas de Skikda et Constantine n’ont cessé, depuis une année déjà, d’être avancées ici et là, alors que les travaux sont toujours en cours. A en croire les dernières déclarations faites par Amar Ghoul, la réception de l’ouvrage est prévue courant 2013, un délai que plusieurs techniciens du chantier jugent «improbable» et préfèrent plutôt fixer au premier trimestre 2013. Le tunnel, composé de deux tubes longs de 2,5 km chacun dont 1,5 km dans le territoire skikdi représente le plus grand ouvrage d’art de l’autoroute Est-Ouest. Sa confection a été sujette à de multiples contraintes techniques liées essentiellement à la nature du sol. D’ailleurs la jonction entre les deux parties de Constantine et de Skikda n’a été achevée qu’en avril dernier. «Le sol est essentiellement composé d’argilite, connue pour être des plus délicates au monde», explique un technicien de l’ANA. Et d’ajouter que cette contrainte a grandement perturbé l’avancée des travaux et amené les japonais de Cojaal à engager des travaux de renforcement du sol en vertical et en horizontal. K. Ouahab
(à suivre)
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