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Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie de Nordine Grim

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  • Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie de Nordine Grim

    Nordine Grim publie un nouvel ouvrage intitulé Entrepreneurs, Pouvoir et Société en Algérie qui sera disponible au stand de Casbah-Editions à l’occasion du Salon international du livre d’Alger (SILA) qui se tiendra du 20 au 29 septembre au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex).

    Le livre traite de la problématique centrale des relations, pour le moins tumultueuses, qu’entretiennent depuis l’indépendance à ce jour les autorités politiques et la société algérienne avec les entrepreneurs aussi bien publics que privés. Qu’ils appartiennent au secteur public ou au secteur privé, les chefs d’entreprise ont, en effet, toujours évolué dans une société souvent méfiante à leur égard et sous étroite surveillance des autorités politico-administratives, suspicieuses et promptes à la sanction.

    Si les entrepreneurs publics, qui ont souvent fait les frais de ces malveillances à coups de limogeages et parfois même d’emprisonnements, ne dérogent pas à cette règle, ce sont surtout les entrepreneurs privés qui payeront le plus lourd tribut.

    La marginalisation, les fréquents procès d’intention, les mises sous la coupe forcée de certains personnels politiques et administratifs, le chantage à l’octroi de commandes publiques, les redressements fiscaux et les anathèmes sournoisement distillés pour ternir leur image de marque, constituent aujourd’hui encore de redoutables instruments de mise au pas pour les entrepreneurs privés. Cette perception peu gratifiante dont souffrent les entrepreneurs privés algériens a en réalité pris racines dès l’indépendance du pays avec, notamment l’éviction par Ahmed Ben Bella des premiers capitaines d’industrie algériens et la marginalisation quelques années plus tard des «privés exploiteurs» par Houari Boumediene, et ne s’est en effet jamais estompée malgré les divers trains de réformes destinés à associer les patrons au développement économique du pays.

    En dépit de tout ce qui plaide pour une fructueuse et cordiale entente, l’entrepreneur, le pouvoir politique et la société algérienne ne sont jamais parvenus, en réalité, à faire bon ménage avec les entrepreneurs et cohabiter harmonieusement avec ces acteurs censés créer de la richesse et de l’emploi dans un pays qui en a cruellement besoin.
    Nordine Grim montre à quel point l’Algérie a pâti de ce stupide clivage entre privé et public qui, en définitive, n’a servi ni l’un ni l’autre, tous deux s’en trouvent au contraire fortement affaiblis.

    L’auteur décrit avec force détails les mesures multiformes engagées par les pouvoirs publics depuis la promulgation de la Constitution de 1989, pour faire admettre l’utilité de l’entrepreneuriat privé et sa complémentarité avec le secteur public, tous deux devant être au service du développement économique et social du pays. Si les réticences de certains cercles du pouvoir à l’égard du privé n’ont à l’évidence pas réussi à entraver l’essor quantitatif de l’entrepreneuriat privé (plus 600 000 sociétés ont été créées au cours de ces 20 dernières années), ce dernier, par contre, a beaucoup pâti au plan qualitatif.

    Le climat des affaires délétère dans lequel les entreprises sont contraintes d’évoluer n’est, en effet, pas du tout propice à la performance productive et encore moins à la modernisation managériale. Intéressante à plus un titre, la présentation rédigée par Arezki Idjerouidène, président du Groupe Gofast-Aigle Azur, montre à l’évidence que l’échec de nombreuses initiatives entrepreneuriales en Algérie n’est pas, comme on pourrait le croire, dû à une prétendue tare congénitale des Algériens, mais à l’insuffisance, voire même l’absence totale de catalyseurs de l’entrepreneuriat que sont, à titre d’exemples, la liberté d’entreprendre, la stabilité juridique et le droit des affaires. Pour cet entrepreneur de génie, la preuve de la capacité des Algériens à entreprendre est incontestablement donnée par de nombreux compatriotes de l’émigration, qui ont réussi à créer de belles affaires à l’étranger et plus précisément dans les pays où l’environnement juridique et institutionnel est le plus favorable.

    Ce n’est pas un hasard, affirme-t-il, si des compatriotes émigrés, qui ne sont jamais parvenus à monter la moindre affaire dans leur pays d’origine, ont réussi à créer plus de 100 000 entreprises uniquement en France. La préface très inspirée de Boualem Aliouat, professeur d’économie à l’université de Nice est, quant à elle, un poignant cri du cœur à l’adresse des pouvoirs publics et la société algérienne, qui ont tout à perdre du rejet schizophrénique des entrepreneurs qui a, comme on peut le constater, considérablement amenuisé la production de richesses et d’emplois, mais aussi et surtout beaucoup réduit l’aptitude du pays à assurer sa propre subsistance et le développement de son économie au moyen de ses entreprises.

    En parfait connaisseur des rouages de l’économie algérienne, le professeur Boualem Aliouat dresse un constat sévère mais néanmoins réaliste de l’état des lieux peu reluisant de l’entrepreneuriat en Algérie, qu’il décrit comme un véritable cas d’école où, dit-il «il n’y a rien de plus stable que l’instabilité, rien de plus présent que le passé et rien de plus dépassé que le présent, rien de plus normal que l’anormalité des règles, rien de plus rationnel que l’irrationalité fiscale, rien de plus lourd que la légèreté des engagements politiques, rien de plus léger que la lourdeur des procédures administratives, rien de plus juste que l’injustice socio-économique, rien de plus précaire que la nomination des élites décisionnaires… et si le paradoxe était un pays, nous serions sans conteste celui-là».

    Intéressant à plus d’un titre, Entrepreneurs, Pouvoir et société en Algérie est recommandé à un large éventail de lecteurs, parmi lesquels les entrepreneurs, les autorités politico-administratives et le plus large public (société) qui constituent l’objet même de l’ouvrage de Nordine Grim. Les universitaires, les associations syndicales patronales et ouvrières ainsi que les ambassadeurs de pays entretenant d’importants courants d’affaires avec l’Algérie trouveront également intérêt à lire cet ouvrage.

    Par El Watan

  • #2
    D'après mes conclusions personnelles tirées de la lecture de ce texte : les entrepreneurs peuvent, s'ils ont la liberté de travailler, devenir de puissants concurrents au pouvoir en place.

    Le pouvoir politique ne fait qu'importer de la marchandise, eux veulent créer des richesses, ce qui fait que le pouvoir n'aura que peu de choses à importer, ainsi ses tares seront éclairées au grand jour !

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    • #3
      Le prix Nobel en économie Amaryta sen a trouvé la clé de réussite pour les pays en développement ,dont son pays l'inde ,pour sortir du sous-développement,c'est la liberté, qui libère la créativité

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