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Valerie Plame, ex-agent de la CIA attaque Cheney

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  • Valerie Plame, ex-agent de la CIA attaque Cheney

    L’ancienne agent secret de la CIA , Valerie Plame attaque le vice-président Dick Cheney et demande des réparations pour les dégats encourrus en révélant sa couverture .

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    « J’aurais plutôt préféré poursuivre ma carrière au service de l’Etat qu’en plaignante », a expliqué une jeune femme blonde au micro. Valerie Plame, dont l’activité était encore secrète il y a trois ans, tenait vendredi une conférence de presse pour expliquer les raisons pour lesquelles elle et son mari attaquaient en justice le vice-président américain Dick Cheney et deux hauts responsables du gouvernement Bush.

    Ancienne agent secret de la CIA, elle les accuse, ainsi que dix autres, d’avoir brisé sa carrière et mis sa sécurité en danger en révélant sa couverture à la presse. « Moi et mes anciens collègues faisions confiance au gouvernement pour nous protéger dans l’exercice de nos fonctions », a-t-elle expliqué au National Press Club. Aujourd’hui, elle estime cette confiance « trahie. »

    Représailles


    C’est le 14 juillet 2003 que son nom a pour première fois été publié dans la presse. L’éditorialiste conservateur Robert Novak publiait une chronique titrée « Mission au Niger » dans laquelle il démolissait une tribune publiée une semaine plus tôt par l’ancien ambassadeur Joseph Wilson dans le New York Times. Wilson y accusait le gouvernement Bush d’avoir consciemment exagéré les menaces que représentait l’Irak pour pouvoir justifier une entrée en guerre. Il y racontait avoir été chargé par la CIA en 2002 d’une mission au Niger pour déterminer si Saddam Hussein avait essayé d’y acheter de l’uranium.

    Il en était revenu « sans preuve » et racontait sa surprise en entendant George Bush affirmer, dans son discours sur l’état de l’union de janvier 2003, que l’Irak avait cherché à se procurer de l’uranium d’Afrique. « Joseph Wilson n’a jamais travaillé pour la CIA mais sa femme Valerie Plame est un agent spécialiste des armes de destruction massive », écrit alors Novak pour discréditer Wilson et faire passer son voyage en Afrique pour une mission de complaisance. D’autres journalistes reprennent alors l’information sur l’agent de la CIA.

    Une enquête fédérale


    Qui a révélé l’identité de Valerie Plame à Novak et d’autres journalistes ? Aux Etats-Unis, c’est un crime pour un employé fédéral que de révéler l’identité d’agents secrets de la CIA. Le procureur Patrick Fitzgerald ouvre une enquête. Trois ans plus tard, personne n’a encore été accusé d’avoir violé la loi. Fitzgerald a même indiqué que Karl Rove, l’éminence grise de George Bush, ne serait pas poursuivi. Mais Lewis Libby, l’ancien directeur de cabinet de Cheney, a déjà dû démissionner. Il été inculpé pour faux témoignage et entrave à la justice : interrogé par un grand jury au début de l’enquête, il avait affirmé avoir appris le métier de Valerie Plame par des conversations avec des journalistes. Son avocat laisse entendre que s’il l’a dit, c’est malencontreusement parce qu’il était alors débordé par d’autres sujets plus importants. Or les témoignages récoltés par le procureur indiquent au contraire que la tribune de Wilson, et les efforts pour la discréditer, étaient pris très au sérieux. Le procès de Libby devrait commencer en février 2007.

    La plainte des Wilson

    D’ici là, les accusations du couple Wilson relancent une affaire sensible que le gouvernement aurait souhaité voir disparaître des radars. Dans leur plainte civile déposée jeudi, ils portent plainte pour violation de leurs droits constitutionnels et accusent Lewis Libby, Dick Cheney et le conseiller du président Karl Rove d’avoir comploté pour« punir M. Wilson » en orchestrant « une campagne de rumeurs anonymes conçue pour discréditer les plaignants et dissuader d’autres critiques de s’exprimer. » La campagne, notent-ils dans leur plainte, était d’autant plus « culottée et malveillante » qu’à l’époque l’administration Bush est déjà arrivée aux mêmes conclusions que la tribune de Wilson (le gouvernement américain a reconnu ensuite que les références à l’uranium d’Afrique n’auraient pas dû faire partie du discours de l’Union).

    Les Wilson reprochent également aux trois membres de l’administration Bush d’avoir mis leur vie et celle de leurs enfants en danger et miné leurs perspectives professionnelles. Le couple, qui a ouvert un site d’appel aux dons pour payer ses avocats, réclame des dommages et intérêts et des amendes « exemplaires. » Le « Plamegate », qui ravive le débat sur les motivations de l’entrée en guerre contre l’Irak, ne risque pas de disparaître rapidement : Valerie Plame vient de signer un contrat avec l’éditeur Simon and Schuster pour y développer sa version de l’histoire.

    Par RFI
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