L'hebdomadaire satirique publie ce mercredi de nouvelles caricatures du prophète, alors que les protestations dans le monde musulman sont vives contre un film anti-islam. Jean-Marc Ayrault a désapprouvé "tout excès" tandis que le CFCM se dit "consterné".
Les sujets explosifs amusent Charlie Hebdo. En pleine polémique sur le film anti-Islam Innocence of muslims, qui a engendré une vague de violences antiaméricaines et trois jours après une manifestation qui a dégénéré à Paris, l'hebdomadaire publie ce mercredi des caricatures de Mahomet qui suscitent déjà la "désapprobation" du gouvernement et des autorités musulmanes françaises.
Ces caricatures choqueront "ceux qui vont vouloir être choqués", reconnaît Charb, le directeur de la rédaction du journal, interrogé par i-Télé. Malgré le contexte, ce dernier juge que ces dessins, publiés en pages intérieures, ne sont pas plus provocants que d'habitude. "La liberté de la presse est-elle une provocation?", a-t-il demandé.
Il a estimé que les dessins ne sont pas plus provocants que d'habitude. L'une de ces caricatures montre Mahomet dénudé, dans une parodie d'une scène du film Le Mépris de Jean-Luc Godard où Michel Piccoli admire la chute de reins de Brigitte Bardot.
La Une du journal, elle, revient directement sur la polémique et les violences liés au film anti-Islam. "Pour calmer le jeu après le film Innocence of muslims, Charlie annonce avant tout le monde la sortie d'Intouchables 2!", claironne l'hebdomadaire sur sa page Facebook en légende de sa Une. "Très bon!" ou "Houla! Préparez les extincteurs!"... dans les commentaires, les lecteurs sont mi-amusés, mi-inquiets.
Le gouvernement préoccupé, le CFCM inquiet
La nouvelle fait beaucoup moins rire au gouvernement. Jean-Marc Ayrault a désapprouvé ce mardi "tout excès" et appelle chacun à la "responsabilité". Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est dit, lui "contre toute provocation", tout en rappelant l'existence en France de la liberté d'expression.
Le Conseil français du culte musulman se dit, de son côté, "consterné" par les dessins "insultants". Dans un communiqué, son président, Mohammed Moussaoui, écrit que le Conseil est "profondément attaché à la liberté d'expression" mais exprime toutefois "sa profonde inquiétude face à cet acte irresponsable qui, dans un contexte très tendu, risque d'exacerber les tensions et de provoquer des réactions préjudiciables".
"Rien ne peut justifier l'insulte et l'incitation à la haine, souligne le président du CFCM, qui "lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation". Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, appelle lui aussi à "ne pas verser de l'huile sur le feu".
Plus de policiers pour protéger les bureaux de l'hebdo
Preuve que les faits sont pris au sérieux, la préfecture de police de Paris a pris contact avec l'hebdomadaire et prévoit "d'augmenter les patrouilles autour des bureaux" du journal, indique RTL.
Un fourgon de CRS a pris position près du bâtiment de sept étages où est installé Charlie Hebdo, dans l'est de Paris.
Le 2 novembre 2011, les locaux de Charlie avaient été incendiés et son site Internet piratés le jour de la sortie d'un numéro spécial "Charia Hebdo". En 2006, le journal avait déjà été attaqué en justice après la publication de caricatures du prophète. Il par la suite gagné ses procès en première instance puis en appel.
L'Express
Les sujets explosifs amusent Charlie Hebdo. En pleine polémique sur le film anti-Islam Innocence of muslims, qui a engendré une vague de violences antiaméricaines et trois jours après une manifestation qui a dégénéré à Paris, l'hebdomadaire publie ce mercredi des caricatures de Mahomet qui suscitent déjà la "désapprobation" du gouvernement et des autorités musulmanes françaises.
Ces caricatures choqueront "ceux qui vont vouloir être choqués", reconnaît Charb, le directeur de la rédaction du journal, interrogé par i-Télé. Malgré le contexte, ce dernier juge que ces dessins, publiés en pages intérieures, ne sont pas plus provocants que d'habitude. "La liberté de la presse est-elle une provocation?", a-t-il demandé.
Il a estimé que les dessins ne sont pas plus provocants que d'habitude. L'une de ces caricatures montre Mahomet dénudé, dans une parodie d'une scène du film Le Mépris de Jean-Luc Godard où Michel Piccoli admire la chute de reins de Brigitte Bardot.
La Une du journal, elle, revient directement sur la polémique et les violences liés au film anti-Islam. "Pour calmer le jeu après le film Innocence of muslims, Charlie annonce avant tout le monde la sortie d'Intouchables 2!", claironne l'hebdomadaire sur sa page Facebook en légende de sa Une. "Très bon!" ou "Houla! Préparez les extincteurs!"... dans les commentaires, les lecteurs sont mi-amusés, mi-inquiets.
Le gouvernement préoccupé, le CFCM inquiet
La nouvelle fait beaucoup moins rire au gouvernement. Jean-Marc Ayrault a désapprouvé ce mardi "tout excès" et appelle chacun à la "responsabilité". Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est dit, lui "contre toute provocation", tout en rappelant l'existence en France de la liberté d'expression.
Le Conseil français du culte musulman se dit, de son côté, "consterné" par les dessins "insultants". Dans un communiqué, son président, Mohammed Moussaoui, écrit que le Conseil est "profondément attaché à la liberté d'expression" mais exprime toutefois "sa profonde inquiétude face à cet acte irresponsable qui, dans un contexte très tendu, risque d'exacerber les tensions et de provoquer des réactions préjudiciables".
"Rien ne peut justifier l'insulte et l'incitation à la haine, souligne le président du CFCM, qui "lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation". Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, appelle lui aussi à "ne pas verser de l'huile sur le feu".
Plus de policiers pour protéger les bureaux de l'hebdo
Preuve que les faits sont pris au sérieux, la préfecture de police de Paris a pris contact avec l'hebdomadaire et prévoit "d'augmenter les patrouilles autour des bureaux" du journal, indique RTL.
Un fourgon de CRS a pris position près du bâtiment de sept étages où est installé Charlie Hebdo, dans l'est de Paris.
Le 2 novembre 2011, les locaux de Charlie avaient été incendiés et son site Internet piratés le jour de la sortie d'un numéro spécial "Charia Hebdo". En 2006, le journal avait déjà été attaqué en justice après la publication de caricatures du prophète. Il par la suite gagné ses procès en première instance puis en appel.
L'Express
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