]Maroc : 17 Sahraouis victimes de violations des droits de l'Homme intègrent la fonction publique
Par Mohammed Jaabouk
Au Maroc, certaines propositions mettent du temps avant qu’elles voient le jour. C’est le cas des recommandations de l’IER. Après six ans d’attente, Benkirane vient d’autoriser des Sahraouis victimes de violations des droits de l’Homme à intégrer la fonction publique.
Voilà une décision de Benkirane qui sera largement commentée. Le chef du gouvernement a apposé, hier, sa signature à l’intégration directe 17 personnes dans la fonction publique, répartis entre le ministère de la Justice et les collectivités locales. Le préalable du passage du concours, comme l’exige le cabinet Benkirane, a tout simplement sauté. Les bénéficiaires de cette mesure sont tous des Sahraouis, présentés comme étant des victimes de violations des droits de l’Homme. Ils ont observé un sit-in ouvert, de plus de dix mois, dans les locaux de la section régionale du CNDH à Laâyoune.
Sur le site de la primature, http://www.pm.gov.ma/ar/press-details-774.aspx, un communiqué explique cette entorse à la loi par la nécessité de se conformer aux recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) visant à faciliter l’intégration des anciens détenus des années de plomb. Sauf que ces mêmes recommandations ne datent pas d’hier mais remontent à 2006, l’année de la présentation du rapport de l’IER au roi Mohammed VI. Donc, il a fallu attendre six longues années pour que la concrétisation de telles propositions.
Le timing et les bénéficiaires suscitent des interrogations
Le timing de cette décision du chef du gouvernement, coïncidant avec la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture au Sahara, et les bénéficiaires vont remettre, à coup sûr, en selle les revendications du groupe du PV du 20 juillet 2011. Il s’agit de plus de 2200 docteurs sans emploi ayant signé avec l’équipe de Abbas El Fassi un accord leur permettant une intégration à la fonction publique en 2012 sans passer par les fourches caudines du concours. Une promesse que Benkirane refuse d’honorer. Devant le parlement il a défendu sa position, soulignant qu’ « il est impossible de mettre en œuvre le procès-verbal du 20 juillet signé avec les coordinations des diplômés au chômage en raison du fait que ses dispositions sont anticonstitutionnelles et non conformes au statut de la fonction publique ».
La décision d’intégrer les 17 Sahraouis est-elle en phase avec la loi fondamentale du 1er juillet 2011 ? Anticipant les réactions des diplômes sans emploi, un communiqué de la primature a fait savoir que durant cette année « 33 personnes victimes de violations des droits de l’Homme ont vu leurs situations administratives régularisées et 140 autres ont bénéficié de logements ».
Bladi
Par Mohammed Jaabouk
Au Maroc, certaines propositions mettent du temps avant qu’elles voient le jour. C’est le cas des recommandations de l’IER. Après six ans d’attente, Benkirane vient d’autoriser des Sahraouis victimes de violations des droits de l’Homme à intégrer la fonction publique.
Voilà une décision de Benkirane qui sera largement commentée. Le chef du gouvernement a apposé, hier, sa signature à l’intégration directe 17 personnes dans la fonction publique, répartis entre le ministère de la Justice et les collectivités locales. Le préalable du passage du concours, comme l’exige le cabinet Benkirane, a tout simplement sauté. Les bénéficiaires de cette mesure sont tous des Sahraouis, présentés comme étant des victimes de violations des droits de l’Homme. Ils ont observé un sit-in ouvert, de plus de dix mois, dans les locaux de la section régionale du CNDH à Laâyoune.
Sur le site de la primature, http://www.pm.gov.ma/ar/press-details-774.aspx, un communiqué explique cette entorse à la loi par la nécessité de se conformer aux recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (IER) visant à faciliter l’intégration des anciens détenus des années de plomb. Sauf que ces mêmes recommandations ne datent pas d’hier mais remontent à 2006, l’année de la présentation du rapport de l’IER au roi Mohammed VI. Donc, il a fallu attendre six longues années pour que la concrétisation de telles propositions.
Le timing et les bénéficiaires suscitent des interrogations
Le timing de cette décision du chef du gouvernement, coïncidant avec la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture au Sahara, et les bénéficiaires vont remettre, à coup sûr, en selle les revendications du groupe du PV du 20 juillet 2011. Il s’agit de plus de 2200 docteurs sans emploi ayant signé avec l’équipe de Abbas El Fassi un accord leur permettant une intégration à la fonction publique en 2012 sans passer par les fourches caudines du concours. Une promesse que Benkirane refuse d’honorer. Devant le parlement il a défendu sa position, soulignant qu’ « il est impossible de mettre en œuvre le procès-verbal du 20 juillet signé avec les coordinations des diplômés au chômage en raison du fait que ses dispositions sont anticonstitutionnelles et non conformes au statut de la fonction publique ».
La décision d’intégrer les 17 Sahraouis est-elle en phase avec la loi fondamentale du 1er juillet 2011 ? Anticipant les réactions des diplômes sans emploi, un communiqué de la primature a fait savoir que durant cette année « 33 personnes victimes de violations des droits de l’Homme ont vu leurs situations administratives régularisées et 140 autres ont bénéficié de logements ».
Bladi
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