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Agriculture: Le Maroc se positionne sur la niche de Stévia

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  • Agriculture: Le Maroc se positionne sur la niche de Stévia

    LE Maroc se prépare à devenir un gros producteur de Stévia. Cette plante au pouvoir sucrant et thérapeutique emballe en effet de plus en plus les investisseurs tout comme les institutionnels du secteur agricole. Pour l’heure, un grand projet intégré agro-industriel se prépare dans le Gharb. Il est question d’y aménager une unité industrielle adossée pour commencer à un millier d’hectares, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec un groupe français, est-il indiqué. Selon une source sûre, le dossier est au stade d’étude de faisabilité, l’investissement total serait de l’ordre de 200 millions de DH.
    Dans le Royaume, les prémices de la culture de Stévia datent de 2008. En effet, elle fut introduite officiellement à cette période à partir de son pays d’origine le Paraguay par l’Ecole nationale d’agriculture de Meknès, indique Dr Abdellah Aboudrare, chargé de la recherche, de la coopération et du partenariat à l’Ecole nationale d’agriculture de Meknès et initiateur de l’opération. C’était dans le cadre d’un projet de recherche-développement financé par la direction de l’enseignement, de la formation et de la recherche en partenariat avec l’IAV Hassan II, l’INRA-Meknès, la direction provinciale de l’agriculture d’Essaouira sans oublier les agriculteurs de la région. Aujourd’hui, ce projet est bouclé et il a donné des résultats concluants. Sur le plan agronomique, les essais d’introduction de la Stévia au Maroc ont montré une très bonne adaptation de cette culture aux conditions édapho-climatiques de la région d’Essaouira. Le potentiel de production des feuilles sèches de Stévia est important (3-4 coupes/an et 3.600 kg/ha/an de feuilles sèches). De plus la qualité des feuilles est très encourageante (teneur moyenne en stéviosides de 13% contre 5-10% pour la valeur normale). Les rendements rapportés ont été obtenus dans des conditions naturelles sans apport de fertilisants chimiques et par conséquent pourraient être revus en hausse en conditions intensives, souligne Dr Abdellah Aboudrare.
    Parallèlement à cette démarche, d’autres entreprises publiques et privées ont commencé à manifester la volonté de développer la culture de Stévia au Maroc. Ainsi, de 2008 à 2012, l’ONSSA (l’Office national de sécurité sanitaires des produits alimentaires) a traité et validé 8 demandes d’importation de semences de Stévia pour un volume total de 250 kg environ. Depuis, un grand nombre d’essais expérimentaux sont menés mais à petite échelle. En se basant sur la quantité totale de semences de Stévia importée, le Dr Aboudrare estime que la superficie actuelle au Maroc ne devrait pas dépasser 100 ha environ au maximum. Il est dit aussi que de grands groupes tels les Domaines Agricoles, la Cosumar et l’OCP seraient intéressés par la culture de Stévia de très près.
    David Assayag, manager de la société Bio-Cuisson, pour sa part, croit dur comme fer en l’avenir prometteur de cette culture au Maroc. C’est un peu par hasard qu’il a découvert en 2009 cette plante aux mille vertus. Aujourd’hui, il propose des partenariats aux agriculteurs intéressés par le développement de cette culture. Ainsi, il offre de les accompagner dans l’achat de la semence et dans la culture de la plante jusqu’à la commercialisation de la production, moyennant 14% de la vente de cette dernière. Il dit avoir trouvé une source d’approvisionnement de semences à 2.000 dollars le kilo, offrant un taux de germination de 65%. Selon lui, les essais ont été effectués en divers lieux et les résultats confirmés. «Je préconise que la culture soit faite chez les agriculteurs sur des surfaces variant de 5 à 20 hectares, et que ce soit ces mêmes agriculteurs qui investissent dans l’industrie qu’ils approvisionneront», indique-t-il. «Il appartient à l’Etat de mettre en place l’irrigation au goutte-à-goutte, investissement que les agriculteurs rembourseront après la deuxième année d’exploitation, les rendements le permettant aisément». Assayag avance aussi pouvoir apporter aux agriculteurs le savoir-faire, assuré par une équipe d’ingénieurs installés dans les régions où les essais sont effectués. «Un dossier dans ce sens a été adressé au ministère de l’Agriculture, pour que des essais puissent être réalisés auprès de coopératives à travers le territoire», précise-t-il. Selon lui, des opérateurs ont déjà manifesté leur volonté de le suivre. Il est important de s’investir dans cette niche pour réduire notre dépendance nationale en matière d’importation de sucre. Pour ce faire, il faudrait atteindre une production de 7.000 ha au total en la matière, avance-t-il.
    Le Dr Aboudrare considère, pour sa part, que cette nouvelle culture constitue une grande opportunité d’investissement pour les opérateurs marocains ou étrangers. Et ce, que ce soit en amont agricole pour le développement de la production des feuilles de Stévia ou en aval agro-industriel de la filière pour l’extraction, le raffinage et le conditionnement des extraits de cette plante.
    Néanmoins, plusieurs défis restent à relever, notamment en ce qui concerne la réglementation, la production, l’agro-industrie, le marché et le respect des principes de l’agriculture durable. Des mesures d’accompagnement en matière de recherche, de vulgarisation, de formation, d’information et d’encadrement sont nécessaires. Aussi, un partenariat fructueux entre les services de l’Etat, les organisations des producteurs, les agro-industriels, les associations des consommateurs et les institutions de recherche serait d’une grande utilité pour développer cette nouvelle filière au Maroc. Toutes ces mesures ne pourraient être mises en oeuvre sans la volonté politique des autorités gouvernementales compétentes, souligne-t-il.
    Vertus thérapeutiques
    LA Stévia Rebaudiana Bertoni est une espèce appartenant à la famille des Astéracées. C’est une plante originaire du Paraguay. Ses feuilles contiennent des stéviols glycosides qui sont des édulcorants naturels acaloriques très sucrés (50 à 450 fois plus sucrés que le sucre de canne). En plus de leur puissant pouvoir sucrant, les extraits des feuilles de Stévia présentent de multiples vertus, scientifiquement démontrées. En effet, ces extraits améliorent le fonctionnement cardio-vasculaire et présentent un effet hypotenseur pour les personnes hypertendues. Ces extraits ont également une action hypoglycémique sans effet inverse sur le taux du sucre sanguin et sont efficaces dans le cas de certaines inflammations et certaines maladies dermatologiques et gastro-intestinales. Les extraits de la Stévia permettent également d’inhiber la formation des cavités et des plaques dentaires. En plus de ces vertus thérapeutiques et médicinales, la Stévia pourrait être utilisée dans les programmes minceur pour la perte de poids. Elle est également utilisée grâce à ses caractéristiques chimiques et nutritionnelles importantes, notamment sa richesse en éléments nutritifs essentiels pour l’organisme.
    Malika ALAMI
    l'economiste

  • #2
    Si un jour les Marocains se mettent à consommer de la stevia, il ne faut surtout pas que ce soit de la pure car ils ne sauront jamais la doser. Vu comment on sucre le thé ou le café, ils risquent de se choper un diabète dès le premier verre sucré de cette manière.

    Il faut en effet une dose de la taille d'une petite pointe de couteau pour sucrer comme un sucre normal.

    En France, celui qu'on trouve en grande surface en morceaux n'est jamais pur, il contient des additifs naturels pour pouvoir lui donner un poids qui soit gérable pour le dosage.

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