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Charles Baudelaire

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  • Charles Baudelaire

    ENIVREZ-VOUS

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

    (In Les petits poèmes en prose)

  • #2
    makahina

    Beaudelaire me revoila sur les bancs d'ecoles
    ou les senteurs de l'encre et la craie
    avec ce grand tableau noir c'est vrai qu'il etait immsense
    une fois devant avec la peur au tripes
    quels souvenirs...

    Merci du partage ....

    Le soleil....

    Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
    Les persiennes, abri des secrètes luxures,
    Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
    Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
    Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
    Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
    Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
    Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

    Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
    Eveille dans les champs les vers comme les roses ;
    Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,
    Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.
    C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
    Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
    Et commande aux moissons de croître et de mûrir
    Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir !

    Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,
    Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
    Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,
    Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.


    Charles BAUDELAIRE

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    • #3
      Ch. Baudelaire

      @Matrix

      Merci à toi pour le partage. Charles Baudelaire, a toujours cherché la lucarne par laquelle il pouvait s'échapper du Temps...Mais, disait-il, " Peut on sortir des Nombres et des Êtres ?? "

      Comme il disait se détruire de peur de " Sentir passer sur moi le vent de l'aile de l’imbécillité "

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      • #4
        Texte extraordinaire de beauté et de spiritualité, un esprit rêveur et plein de vie !

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        • #5
          Baudelaire, sans oublier Aragon, m'ont appris à aimer la poésie, la littérature... M'ont transmis l'amour des mots ... Et c'est grâce à eux qu'un jour j'ai pris une feuille e un stylo pour essayer de m'exprimer ... Je me suis découvert un exutoire sans limite et sans cesse renouvelable ...


          Je leur dois beaucoup à ce niveau la !
          Ana ? Sah...Bagra wa el hatta...Dima fi lekhssara, ila ma 3jebtekch, kayn bitelma... Saha !!!
          9olo, wa el 9ol sabek fikoum, ana addit el khomri
          ou âachra fi âaynikom

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          • #6
            Aragon

            Poème offert à TiziSweet

            Il n’y a pas d’amour heureux

            Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
            Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
            Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
            Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
            Sa vie est un étrange et douloureux divorce
            Il n’y a pas d’amour heureux
            Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
            Qu’on avait habillés pour un autre destin
            A quoi peut leur servir de se lever matin
            Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
            Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
            Il n’y a pas d’amour heureux
            Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
            Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
            Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
            Répétant après moi les mots que j’ai tressés
            Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
            Il n’y a pas d’amour heureux
            Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
            Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
            Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
            Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
            Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
            Il n’y a pas d’amour heureux
            Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
            Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
            Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
            Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
            Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
            Il n’y a pas d’amour heureux
            Mais c’est notre amour à tous les deux
            Louis Aragon, La Diane Française (1946)
            Louis Aragon.

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