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Depuis janvier, le cours du blé a connu une hausse de 31% sur les marchés internationaux et cela n’a rien à voir avec le Printemps arabe. Pour ceux qui ont de l’argent, il s’agit donc de faire des stocks, et pour ceux qui n’en ont pas beaucoup, la famine les guette. Mais hélas, il n’y a pas que manger dans la vie, il y a aussi se loger. C’est pour cette raison que le gouvernement vient de déclasser des terres agricoles pour les transformer en assiettes foncières et y construire des logements.
Car l’ambitieux programme de 3 millions de logements bute toujours sur un gros problème de foncier, introuvable, ou très cher. Les priorités étant ce qu’elles sont, le logement passera devant l’agriculture. A défaut de planter du blé sur les terres, on va donc y faire pousser des logements. «Il n’y a plus de blé ?», s’est étonné un cadre du ministère de l’Agriculture arrivé par un accident de tracteur dans la hiérarchie. «Mangez des pâtes», a-t-il répondu. Mais si au prix surévalué du marché de l’immobilier, à la vente ou à la location, il y a matière à construire encore et encore pour tirer les coûts vers le bas, le logement fini lui-même pose problème. Délais, coûts et études de prix, techniques de construction et main-d’œuvre, et l’éternel problème : à qui les donner ? Ce qui pose encore la question, pourquoi ce fichier national du logement n’a toujours pas été mis en place ?
On raconte que ce sont les walis qui refusent de le mettre en place, pour pas que l’on puisse voir à qui ont été attribués les logements. C’est tout le risque de la démarche gouvernementale, on peut construire des logements au lieu de semer du blé, ou semer des logements sans que les principaux concernés ne soient là pour la récolte et, de fait, ne pas agir sur les coûts du marché. Mais il y a au moins une chose de sûre : on peut dormir dans un champ, même s’il n’a plus de blé dessus. Mais on ne peut pas manger un logement.
Par Chawki Amari
Car l’ambitieux programme de 3 millions de logements bute toujours sur un gros problème de foncier, introuvable, ou très cher. Les priorités étant ce qu’elles sont, le logement passera devant l’agriculture. A défaut de planter du blé sur les terres, on va donc y faire pousser des logements. «Il n’y a plus de blé ?», s’est étonné un cadre du ministère de l’Agriculture arrivé par un accident de tracteur dans la hiérarchie. «Mangez des pâtes», a-t-il répondu. Mais si au prix surévalué du marché de l’immobilier, à la vente ou à la location, il y a matière à construire encore et encore pour tirer les coûts vers le bas, le logement fini lui-même pose problème. Délais, coûts et études de prix, techniques de construction et main-d’œuvre, et l’éternel problème : à qui les donner ? Ce qui pose encore la question, pourquoi ce fichier national du logement n’a toujours pas été mis en place ?
On raconte que ce sont les walis qui refusent de le mettre en place, pour pas que l’on puisse voir à qui ont été attribués les logements. C’est tout le risque de la démarche gouvernementale, on peut construire des logements au lieu de semer du blé, ou semer des logements sans que les principaux concernés ne soient là pour la récolte et, de fait, ne pas agir sur les coûts du marché. Mais il y a au moins une chose de sûre : on peut dormir dans un champ, même s’il n’a plus de blé dessus. Mais on ne peut pas manger un logement.
Par Chawki Amari