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Dialogue national et intégration des jeunes au Maroc

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    Dialogue national et intégration des jeunes au Maroc
    Michel LAMBERT – 6 février 2006

    En 2004, les statistiques sur la population marocaine (Ministère de la Prévision et du Plan) annoncent 30 millions d’habitants dont 50,8 % sont des femmes, 52, 4% des citadins et 35% des moins de 15 ans. Cette population de jeunes reste une donnée démographique importante et met le Maroc devant des défis permanents en matière d’emploi, de logement et de satisfaction des besoins essentiels. Le chômage atteint 20% sur l’ensemble du pays avec 30% chez les moins de 25 ans et une incidence plus forte chez les femmes.

    Davantage, l’héritage économique et social de la mise en place des programmes d’ajustement structurels dans les années 80 est lourd. Que l’on prenne, comme critère d’évaluation, la nourriture ou l’enseignement, l’infrastructure sanitaire ou le produit intérieur brut par habitant, le Maroc se situe largement derrière l’Algérie et la Tunisie, l’Egypte et la Syrie : il est classé au 124ème rang sur 174 pays.

    C’est ainsi que 1/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La population vulnérable avoisine les 50 % et le milieu rural abrite 70% des pauvres, qui s’en remettent principalement à une agriculture de subsistance de faible productivité. Plus des deux tiers des ruraux n’ont pas accès à l’eau potable, et plus des trois quart ne disposent pas d’électricité. Plus nombreux sont encore les ruraux qui n’ont pas accès aux soins de santé, et 3 % seulement bénéficient d’une couverture sociale.

    Le Maroc d’aujourd’hui se trouve à la croisée des chemins depuis l’accession au pouvoir d’un gouvernement dit « d’alternance consensuelle », sous la présidence de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP). Toutefois, les espoirs initiaux semblent de plus en plus s’effilocher malgré les réalisations incontestables. C’est ainsi que :
    la réforme constitutionnelle et le processus de décentralisation des collectivités territoriales tardent à se concrétiser ;
    les promesses de réformes du régime juridique et institutionnel des droits de l’homme n’ont pas encore abouti ;
    Au nom de la logique sécuritaire, la répression des mouvements de contestation sociale et les restrictions arbitraires imposées aux libertés sont de retour : condamnation des rockers, répression féroces de mouvements sociaux, répression de manifestations contre la guerre etc. ;
    la justice, pilier fondamental d’un Etat de droit reste sous influence et dépendante du pouvoir politique,
    la langue et les droits culturels amazighs ne sont pas reconnus sur le plan constitutionnel.

    Suite à la Conférence euro-méditerranéenne de Barcelone en novembre 1995, le Maroc a été le 3ème État, après la Tunisie et Israël à signer avec l’Union Européenne un accord d’association comportant trois grands volets : politique et sécurité, économique et financier, social et humain. Les volets économiques et sécuritaires ont dominé la relation au détriment de la démocratie et de la prospérité. Entré en vigueur en 2000, l’accord d’association qui profite aux firmes européennes (démantèlement douanier, privatisations des biens et services publics ...), rencontre, en plus du problème de la lutte contre le terrorisme international, deux problèmes fondamentaux : l’immigration clandestine et le trafic de drogue.
    Ces dernières années, les différentes composantes de l’islamisme marocain ont vu croître leur audience au sein des couches populaires au gré de difficultés économiques aggravant les clivages sociaux, les clivages entre villes et campagnes, entre hommes et femmes... Profitant des évènements tragiques des attentats du 16 Mai 2003, l’ État marocain fait voter, malgré les fortes résistances des forces démocratiques, la loi anti-terroriste tant réclamée par l’Etat américain et qui sera appliquée pour légitimer la torture, les arrestations et détentions arbitraires ainsi que les procès entachés d’irrégularités (voir à ce propos le rapport de la FIDH, d’Amnistie International et Human Right Watch).

    A la lumière de ce qui précède, il devient évident que la démocratie, le respect des droits et le développement humain, social et économique au Maroc sont des enjeux de première importance pour les populations locales mais également géostratégiques pour la région du pourtour méditerranéen ainsi que pour l’Europe et l’Amérique.

    Les associations de la société civile s’inscrivent dans une dynamique démocratique pour un projet social participatif et inclusif. La population marocaine se retrouve en face de nouvelles formes de participation, d’une mutation des modes de représentation, mais aussi d’une reformulation des rapports de solidarité et un autre rapport du citoyen au politique.
    C’est dans cet esprit qu’Alternatives appuie les différents axes de travail du Forum des Alternatives Maroc qui se déclinent comme suit :
    Le dialogue entre les acteurs socio-politiques et associatifs ;
    La citoyenneté participative et les libertés publiques ;
    Le renforcement des capacités des acteurs sociaux ;
    Le financement des associations ;
    La participation de la jeunesse dans les espaces de mobilisation et d’action citoyenne ;
    L’articulation des luttes locales à la mouvance internationale de lutte pour la paix et pour des alternatives à la mondialisation néolibérale.
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