Jean Ziegler : "Nous allons vers une reféodalisation du monde"
Votre livre s'intitule L'Empire de la honte.
Quel est cet empire ? Pourquoi "de la honte" ?
Quelle est cette honte?
Jean Ziegler : L'ordre meurtrier du monde - qui tue de faim et
d'épidémie 100 000 personnes par jour - ne provoque pas
seulement la honte chez ses victimes, mais aussi chez nous,
Occidentaux, Blancs, dominateurs, qui sommes complices de
cette hécatombe, conscients, informés et, pourtant, silencieux,
lâches et paralysés.
L'empire de la honte ? Ce pourrait être cette emprise généralisée
du sentiment de honte provoqué par l'inhumanité de l'ordre du monde.
En fait, il désigne l'empire des entreprises transcontinentales
privées, dirigées par les cosmocrates. Les 500 plus puissantes
d'entre elles ont contrôlé l'an passé 52% du produit mondial brut,
c'est-à-dire de toutes les richesses produites sur la planète.
Dans votre livre, vous parlez d'une "violence structurelle".
Qu'entendez-vous par là ?
Jean Ziegler : Dans l'empire de la honte, gouverné par la rareté
organisée, la guerre n'est plus épisodique, elle est permanente.
Elle ne constitue plus une crise, une pathologie, mais la normalité.
Elle n'équivaut plus à l'éclipse de la raison - comme le disait
Horkheimer -, elle est raison d'être même de l'empire.
Les seigneurs de la guerre économique ont mis la planète en coupe
réglée. Ils attaquent le pouvoir normatif des Etats, contestent
la souveraineté populaire, subvertissent la démocratie, ravagent
la nature, détruisent les hommes et leurs libertés.
La libéralisation de l'économie, la "main invisible" du marché
sont leur cosmogonie ; la maximalisation du profit, leur pratique.
J'appelle violence structurelle cette pratique et cette cosmogonie.
Parlez également d'une "agonie du droit". Que veut dire cette formule?
Jean Ziegler : Désormais, la guerre préventive sans fin,
l'agressivité permanente des seigneurs, l'arbitraire, la violence
structurelle règnent sans entraves. La plupart des barrières du
droit international s'effondrent. L'ONU elle-même est exsangue.
Les cosmocrates sont au-dessus de toute loi.
Mon livre fait le récit de l'effondrement du droit international,
citant de nombreux exemples tirés directement de mon expérience de
rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation.
Vous qualifiez la famine d'"arme de destruction massive".
Quelles solutions préconisez-vous?
Jean Ziegler : Avec la dette, la faim est l'arme de destruction
massive qui sert aux cosmocrates à broyer - et à exploiter - les
peuples, notamment dans l'hémisphère Sud. Un ensemble complexe de
mesures, immédiatement réalisable et que je décris dans le livre,
pourrait rapidement mettre un terme à la faim. Il est impossible
de les résumer en une phrase. Une chose est certaine :
l'agriculture mondiale, dans l'état actuel de sa productivité,
pourrait nourrir le double de l'humanité d'aujourd'hui.
Il n'existe donc aucune fatalité : la faim est faite de main d'homme.
...Encore j'éspère qu'on ne va pas snober cet article. De nos jours on a peur de reconnaitre, que la révolution mondiale est un recours imparable. Hasta Siempre La Victoria, Viva La Revolcion.
Votre livre s'intitule L'Empire de la honte.
Quel est cet empire ? Pourquoi "de la honte" ?
Quelle est cette honte?
Jean Ziegler : L'ordre meurtrier du monde - qui tue de faim et
d'épidémie 100 000 personnes par jour - ne provoque pas
seulement la honte chez ses victimes, mais aussi chez nous,
Occidentaux, Blancs, dominateurs, qui sommes complices de
cette hécatombe, conscients, informés et, pourtant, silencieux,
lâches et paralysés.
L'empire de la honte ? Ce pourrait être cette emprise généralisée
du sentiment de honte provoqué par l'inhumanité de l'ordre du monde.
En fait, il désigne l'empire des entreprises transcontinentales
privées, dirigées par les cosmocrates. Les 500 plus puissantes
d'entre elles ont contrôlé l'an passé 52% du produit mondial brut,
c'est-à-dire de toutes les richesses produites sur la planète.
Dans votre livre, vous parlez d'une "violence structurelle".
Qu'entendez-vous par là ?
Jean Ziegler : Dans l'empire de la honte, gouverné par la rareté
organisée, la guerre n'est plus épisodique, elle est permanente.
Elle ne constitue plus une crise, une pathologie, mais la normalité.
Elle n'équivaut plus à l'éclipse de la raison - comme le disait
Horkheimer -, elle est raison d'être même de l'empire.
Les seigneurs de la guerre économique ont mis la planète en coupe
réglée. Ils attaquent le pouvoir normatif des Etats, contestent
la souveraineté populaire, subvertissent la démocratie, ravagent
la nature, détruisent les hommes et leurs libertés.
La libéralisation de l'économie, la "main invisible" du marché
sont leur cosmogonie ; la maximalisation du profit, leur pratique.
J'appelle violence structurelle cette pratique et cette cosmogonie.
Parlez également d'une "agonie du droit". Que veut dire cette formule?
Jean Ziegler : Désormais, la guerre préventive sans fin,
l'agressivité permanente des seigneurs, l'arbitraire, la violence
structurelle règnent sans entraves. La plupart des barrières du
droit international s'effondrent. L'ONU elle-même est exsangue.
Les cosmocrates sont au-dessus de toute loi.
Mon livre fait le récit de l'effondrement du droit international,
citant de nombreux exemples tirés directement de mon expérience de
rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation.
Vous qualifiez la famine d'"arme de destruction massive".
Quelles solutions préconisez-vous?
Jean Ziegler : Avec la dette, la faim est l'arme de destruction
massive qui sert aux cosmocrates à broyer - et à exploiter - les
peuples, notamment dans l'hémisphère Sud. Un ensemble complexe de
mesures, immédiatement réalisable et que je décris dans le livre,
pourrait rapidement mettre un terme à la faim. Il est impossible
de les résumer en une phrase. Une chose est certaine :
l'agriculture mondiale, dans l'état actuel de sa productivité,
pourrait nourrir le double de l'humanité d'aujourd'hui.
Il n'existe donc aucune fatalité : la faim est faite de main d'homme.
...Encore j'éspère qu'on ne va pas snober cet article. De nos jours on a peur de reconnaitre, que la révolution mondiale est un recours imparable. Hasta Siempre La Victoria, Viva La Revolcion.
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