L’été est la période estivale, de repos et de loisir…mais cela n’est pas donné pour tout le monde, pour certains « les pauvres », c’est l’occasion de gagner de l’argent...
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En cette période de l’année, des enfants issus de la couche sociale défavorisée et à peine sortis de la puberté sont autant de petits bras qui font le bonheur, et surtout remplissent les poches, des maraîchers de la région spécialisés essentiellement dans la culture de la pomme de terre. Ouvrons une parenthèse à ce propos pour souligner que parce que la rentabilité du tubercule c’est “ici et tout de suite”, des hectares de terre fertiles des Arib qui, jadis, faisaient la fierté de Bouira, ont été “détournés” de leur vocation céréalière. Et si seulement l’excédent de patata génère des devises ! Aux premières lueurs, des grappes d’enfants munis de sacs et autres pioches guettent le passage des camionnettes des exploitants agricoles dans l’espoir d’y être embarqués. L’image de ces enfants mal réveillés, flottant dans de larges pantalons rapiécés ravive le triste souvenir du colon exploitant à mort l’indigène. Mais c’était un autre contexte et le colon en question était dans son rôle de colonisateur. Il va sans dire que pour ces enfants, arracher le tubercule sous un soleil de plomb pendant que des enfants de leur âge construisent des châteaux au bord de la mer n’est pas un moment de plaisir aux vertus pédagogiques qui en plus de leur permettre de gagner un peu d’argent les initierait à l’amour du travail. Non, hélas non ! Ils y vont parce qu’ils n’ont pas d’autres choix et encore moins à rechigner quand l’opportunité d’aider le père se présente. En fait, ces enfants assument avant l’heure le rôle d’adulte. Les droits de l’enfant ? On ne s’en rappelle qu’une fois l’an et de la manière la plus officielle et la plus expéditive. Le mouvement associatif, lui, n’existe que pour les subventions et les rendez-vous électoraux. L’humanitaire et la défense des droits fondamentaux n’a jamais été son souci. A ce rythme, les choses ne sont pas près de changer. Personne ne se souci de l’enfant arracheur de patate. Surtout pas l’agriculteur qui, cédant quelques dinars de misères pour une bonne douzaine d’heures de travail, trouve plus que sont compte.
L’année dernière et alors qu’il s’apprêtait à rentrer à la maison avec son sac et sa pioche, un de ces enfants a été fauché par une voiture sur la RN18, dans la région de Ain Laloui. La mort de cet enfant-adulte avait suscité une vive émotion. Mais pas plus.
L’année dernière et alors qu’il s’apprêtait à rentrer à la maison avec son sac et sa pioche, un de ces enfants a été fauché par une voiture sur la RN18, dans la région de Ain Laloui. La mort de cet enfant-adulte avait suscité une vive émotion. Mais pas plus.
- La depeche de Kabylie
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