C’est un procès retentissant qu’a vécu, hier, la Turquie. Des hauts gradés de l’armée sont passés au box des inculpés.
Accusés d’avoir fomenté un complot pour renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, plus de 300 officiers de l’armée turque ont été condamnés à des peines de prison, hier, dans un tribunal de Silivri, près d’Istanbul. Considérés comme étant des cerveaux du complot, l’ex-général Cetin Dogan, ancien commandant de la première armée, et les anciens chefs de l’armée de l’air et de la marine, Ibrahim Firtina et Özden Örnek, ont écopé de 20 ans de prison. Lors de ce procès controversé et tant attendu, 78 autres officiers ont été condamnés à 18 ans et 246 autres à 16 ans de réclusion. Vingt-huit d’entre eux ont vu leur sentence réduite à 12 ans pour bonne conduite. Trente-quatre prévenus ont été acquittés.
Au total, 365 officiers d’active ou à la retraite, dont plusieurs anciens chefs d’armée et de corps d’armée, étaient poursuivis depuis décembre 2010 pour «leur participation à un complot dont le nom de code est Masse de forgeron». Une première dans les annales politico-judiciaires dans cette République laïque, où un gouvernement islamo-conservateur gouverne depuis des années. Les militaires turcs condamnés ont été reconnus coupables de «tentative d’empêcher par la force l’action du gouvernement de la République». Une peine passible de la prison à vie, mais qui a été réduite, car le crime, «indépendamment» de la volonté des accusés, n’a pas pu être réalisé, a indiqué la cour.
Sitôt le prononcé des peines achevé, la foule des proches des accusés a violemment réagi en huant copieusement les magistrats, selon l’AFP. Selon le jugement de la cour, cette conspiration avait pour objectif de chasser le Parti de la justice et du développement (AKP) du pouvoir auquel il venait d’accéder un an plus tôt. Elle prévoyait une série d’attentats destinés à semer le chaos en Turquie et à justifier une intervention de l’armée. Mais les inculpés ont tous contesté cette version des faits, prétendant que le plan incriminé n’était qu’un scénario d’exercice comme l’armée en produit souvent, et dénoncé l’utilisation de fausses preuves pour les jeter en prison.
Jadis intouchables sans une armée considérée gardienne autoproclamée de la laïcité dans un pays à la population très majoritairement musulmane, les militaires turcs perdent leurs galons face à un gouvernement conservateur conquérant. L’opposition laïque dénonce «une chasse aux sorcières visant à faire taire l’opposition» et faciliter l’islamisation en catimini du pays.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a refusé de commenter le verdict prononcé contre les militaires et rappelé qu’ils pouvaient encore se pourvoir en cassation.
source: el watan
Accusés d’avoir fomenté un complot pour renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, plus de 300 officiers de l’armée turque ont été condamnés à des peines de prison, hier, dans un tribunal de Silivri, près d’Istanbul. Considérés comme étant des cerveaux du complot, l’ex-général Cetin Dogan, ancien commandant de la première armée, et les anciens chefs de l’armée de l’air et de la marine, Ibrahim Firtina et Özden Örnek, ont écopé de 20 ans de prison. Lors de ce procès controversé et tant attendu, 78 autres officiers ont été condamnés à 18 ans et 246 autres à 16 ans de réclusion. Vingt-huit d’entre eux ont vu leur sentence réduite à 12 ans pour bonne conduite. Trente-quatre prévenus ont été acquittés.
Au total, 365 officiers d’active ou à la retraite, dont plusieurs anciens chefs d’armée et de corps d’armée, étaient poursuivis depuis décembre 2010 pour «leur participation à un complot dont le nom de code est Masse de forgeron». Une première dans les annales politico-judiciaires dans cette République laïque, où un gouvernement islamo-conservateur gouverne depuis des années. Les militaires turcs condamnés ont été reconnus coupables de «tentative d’empêcher par la force l’action du gouvernement de la République». Une peine passible de la prison à vie, mais qui a été réduite, car le crime, «indépendamment» de la volonté des accusés, n’a pas pu être réalisé, a indiqué la cour.
Sitôt le prononcé des peines achevé, la foule des proches des accusés a violemment réagi en huant copieusement les magistrats, selon l’AFP. Selon le jugement de la cour, cette conspiration avait pour objectif de chasser le Parti de la justice et du développement (AKP) du pouvoir auquel il venait d’accéder un an plus tôt. Elle prévoyait une série d’attentats destinés à semer le chaos en Turquie et à justifier une intervention de l’armée. Mais les inculpés ont tous contesté cette version des faits, prétendant que le plan incriminé n’était qu’un scénario d’exercice comme l’armée en produit souvent, et dénoncé l’utilisation de fausses preuves pour les jeter en prison.
Jadis intouchables sans une armée considérée gardienne autoproclamée de la laïcité dans un pays à la population très majoritairement musulmane, les militaires turcs perdent leurs galons face à un gouvernement conservateur conquérant. L’opposition laïque dénonce «une chasse aux sorcières visant à faire taire l’opposition» et faciliter l’islamisation en catimini du pays.
Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a refusé de commenter le verdict prononcé contre les militaires et rappelé qu’ils pouvaient encore se pourvoir en cassation.
source: el watan
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