Vous venez de lancer une nouvelle initiative, la promotion de Cuba comme destination touristique pour le peuple algérien. Quelle est la véritable portée de ce projet ?
Eumelio Caballero Rodriguez : Comme vous le savez, entre Cuba et l'Algérie, il existe de profondes relations d'amitié et de solidarité ancrées dans une histoire de lutte commune : celle de Cuba pour se libérer de la domination néocoloniale et celle de l'Algérie pour obtenir son indépendance du joug colonial. Toutefois, je pense que nous devons travailler pour que les nouvelles générations se connaissent mieux, et pour cela, le tourisme pourrait jouer un rôle indéniable. Cuba offre, outre sa beauté naturelle, sa culture riche et variée, son haut niveau dans l'éducation et les sciences, une qualité d'accueil dont seul le peuple cubain a le secret. Sa joie, sa simplicité sont offertes en toute amitié et de plus dans une ambiance de totale sécurité. A l'égard des Algériens, les Cubains ont une affection particulière, l'accueil qui leur est réservé est donc plus chaleureux, eu égard à cette histoire de sympathie et de solidarité communes. La possibilité d'une ligne aérienne directe entre La Havane et Alger? Je suis convaincu que le développement du tourisme permettra très bientôt de rentabiliser des vols réguliers entre les deux capitales. D'ailleurs, je pense qu'Alger deviendra un point de transit incontournable pour un nombre croissant de voyageurs vers Cuba venant des autres pays du Maghreb.
Hormis la Santé, dans quels autres secteurs interviennent les Cubains en Algérie ?
Avant de parler des secteurs actuels de coopération et du potentiel existant pour avancer dans d'autres domaines, permettez-moi d'évoquer deux antécédents dans nos relations qui ne sont pas très connus par les générations les plus jeunes. Le premier est relatif aux soins médicaux qu'ont reçus à Cuba, dans les années 1961, 1962¸ 1963 et ultérieurement, de jeunes maquisards algériens blessés au combat contre l'armée coloniale. J'ai personnellement connu plusieurs d'entre eux en 1962, à l'hôpital militaire Carlos-J.-Finlay de La Havane. Je garde des souvenirs inoubliables de nos conversations parsemées d'anecdotes sur la guerre de libération. Certains d'entre eux, comme les professeurs de l'université d'Oran messieurs Salah Megaoui et Kiat Ghaouti, sont restés à Cuba jusqu'à la fin de leurs études universitaires.
L'autre fait, remonte à octobre 1963, quand devant la menace d'agression de la monarchie marocaine, deux bateaux cubain sont arrivés au port d'Oran, non pas chargé de sucre, comme tout le monde croyait, mais transportant une brigade de chars accompagnés de plus de 700 jeunes militaires cubains prêts à verser leur sang généreux à côté de leurs frères algériens. Finalement, le Maroc a renoncé à ses plans agressifs.
Depuis lors, les relations d'amitié et de solidarité entre les deux pays et les deux peuples se sont développées de manière incessante. Les consultations et les échanges sur le plan politique ne sauraient être meilleurs, comme le démontrent les deux visites en Algérie en 2009 du président du Conseil d'État et du Conseil des ministres de Cuba, S.E.M. Raúl Castro Ruz, et la visite à Cuba au mois de septembre passé du président de la République, S.E.M. Abdelaziz Bouteflika. L'échange commercial et financier augmente avec de bonnes perspectives pour l'avenir, alors que la coopération s'accroît dans les domaines du sport, des ressources en eau, du transfert de technologie pour la fabrication en Algérie de vaccins et de médicaments génériques, de la plus haute technologie. Dans ce cadre, sont particulièrement importants, les accords signés il y a quelques semaines pour le traitement du pied diabétique avec un produit cubain innovant, le Heberprot. Par ailleurs, les projets d'accord de coopération dans les spécialités d'urologie, d'oncologie et de cardiologie, sont fin prêts, ils viendront s'ajouter au programme pour la construction de 7 hôpitaux ophtalmologiques. Le premier d'entre eux, construit à Djelfa, a été cédé à l'État algérien voilà quelques jours, et très bientôt nous inaugurerons les hôpitaux d'Ouargla, Béchar et d'El Oued. Dans ces établissements, les patients algériens recevront des soins totalement gratuits par des spécialistes cubains. Également, dans 14 wilayas du centre et du sud du pays, 130 spécialistes cubains travaillent au programme mère-enfant. Les résultats ont été tellement positifs que les autorités algériennes ont souhaité tripler ce nombre.
Évidemment, il existe un potentiel illimité pour continuer à avancer dans ces mêmes domaines et pour étendre la coopération à d'autres secteurs. C'est d'ailleurs dans ce but que nous travaillons.
Eumelio Caballero Rodriguez : Comme vous le savez, entre Cuba et l'Algérie, il existe de profondes relations d'amitié et de solidarité ancrées dans une histoire de lutte commune : celle de Cuba pour se libérer de la domination néocoloniale et celle de l'Algérie pour obtenir son indépendance du joug colonial. Toutefois, je pense que nous devons travailler pour que les nouvelles générations se connaissent mieux, et pour cela, le tourisme pourrait jouer un rôle indéniable. Cuba offre, outre sa beauté naturelle, sa culture riche et variée, son haut niveau dans l'éducation et les sciences, une qualité d'accueil dont seul le peuple cubain a le secret. Sa joie, sa simplicité sont offertes en toute amitié et de plus dans une ambiance de totale sécurité. A l'égard des Algériens, les Cubains ont une affection particulière, l'accueil qui leur est réservé est donc plus chaleureux, eu égard à cette histoire de sympathie et de solidarité communes. La possibilité d'une ligne aérienne directe entre La Havane et Alger? Je suis convaincu que le développement du tourisme permettra très bientôt de rentabiliser des vols réguliers entre les deux capitales. D'ailleurs, je pense qu'Alger deviendra un point de transit incontournable pour un nombre croissant de voyageurs vers Cuba venant des autres pays du Maghreb.
Hormis la Santé, dans quels autres secteurs interviennent les Cubains en Algérie ?
Avant de parler des secteurs actuels de coopération et du potentiel existant pour avancer dans d'autres domaines, permettez-moi d'évoquer deux antécédents dans nos relations qui ne sont pas très connus par les générations les plus jeunes. Le premier est relatif aux soins médicaux qu'ont reçus à Cuba, dans les années 1961, 1962¸ 1963 et ultérieurement, de jeunes maquisards algériens blessés au combat contre l'armée coloniale. J'ai personnellement connu plusieurs d'entre eux en 1962, à l'hôpital militaire Carlos-J.-Finlay de La Havane. Je garde des souvenirs inoubliables de nos conversations parsemées d'anecdotes sur la guerre de libération. Certains d'entre eux, comme les professeurs de l'université d'Oran messieurs Salah Megaoui et Kiat Ghaouti, sont restés à Cuba jusqu'à la fin de leurs études universitaires.
L'autre fait, remonte à octobre 1963, quand devant la menace d'agression de la monarchie marocaine, deux bateaux cubain sont arrivés au port d'Oran, non pas chargé de sucre, comme tout le monde croyait, mais transportant une brigade de chars accompagnés de plus de 700 jeunes militaires cubains prêts à verser leur sang généreux à côté de leurs frères algériens. Finalement, le Maroc a renoncé à ses plans agressifs.
Depuis lors, les relations d'amitié et de solidarité entre les deux pays et les deux peuples se sont développées de manière incessante. Les consultations et les échanges sur le plan politique ne sauraient être meilleurs, comme le démontrent les deux visites en Algérie en 2009 du président du Conseil d'État et du Conseil des ministres de Cuba, S.E.M. Raúl Castro Ruz, et la visite à Cuba au mois de septembre passé du président de la République, S.E.M. Abdelaziz Bouteflika. L'échange commercial et financier augmente avec de bonnes perspectives pour l'avenir, alors que la coopération s'accroît dans les domaines du sport, des ressources en eau, du transfert de technologie pour la fabrication en Algérie de vaccins et de médicaments génériques, de la plus haute technologie. Dans ce cadre, sont particulièrement importants, les accords signés il y a quelques semaines pour le traitement du pied diabétique avec un produit cubain innovant, le Heberprot. Par ailleurs, les projets d'accord de coopération dans les spécialités d'urologie, d'oncologie et de cardiologie, sont fin prêts, ils viendront s'ajouter au programme pour la construction de 7 hôpitaux ophtalmologiques. Le premier d'entre eux, construit à Djelfa, a été cédé à l'État algérien voilà quelques jours, et très bientôt nous inaugurerons les hôpitaux d'Ouargla, Béchar et d'El Oued. Dans ces établissements, les patients algériens recevront des soins totalement gratuits par des spécialistes cubains. Également, dans 14 wilayas du centre et du sud du pays, 130 spécialistes cubains travaillent au programme mère-enfant. Les résultats ont été tellement positifs que les autorités algériennes ont souhaité tripler ce nombre.
Évidemment, il existe un potentiel illimité pour continuer à avancer dans ces mêmes domaines et pour étendre la coopération à d'autres secteurs. C'est d'ailleurs dans ce but que nous travaillons.
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