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Sila: Hommage à Mouloud Feraoun et Ahmed Réda Houhou

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  • Sila: Hommage à Mouloud Feraoun et Ahmed Réda Houhou

    Dans le cadre des animations culturelles en marge du 17e Salon international du livre d’Alger, une rencontre, en hommage au deux écrivains martyrs algériens Mouloud Feraoun et Ahmed Reda Houhou, s’est déroulée vendredi dernier, modérée par Waciny Laredj et animé par plusieurs intervenants à l’instar de Rachid Feraoun, le fils du regretté écrivain, Ahmed Bekelli, Ahmed Menour et Ghania

    Said Othmane.La conférence a débuté par une courte projection d’une émission littéraire, de Ghania Saïd Othmane, produite par l’Entv, consacrée à Mouloud Feraoun. Suite à cette projection elle déclarera à l’assistance : «J’ai découvert Mouloud Feraoun lorsque j’étais écolière, à travers le personnage de petit Fouroulou. Cela m’a marqué, car je retrouvais les repères de ma culture amazigh. Plus tard, je me suis attelé a rendre hommage aux grands noms de la littérature algérienne. Je tiens à souligner que j’ai été surprise lors de mes recherches par le manque d’archives et de productions audio-visuels sur leurs parcours et leurs œuvres. Je saisis l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui, pour lancer un appel à tous les médias afin de palier au manque de production sur ces grands noms de notre littérature.» Pour sa part, Ahmed Bekelli, qui a traduit le roman de Mouloud Feraoun, La terre et le sang, a souligné que l’écrivain martyr a su traduire la réalité algérienne et porter son vécu dans ses écrits. Ainsi, il a posé la question algérienne en faisant parler l’Algérien. Ensuite, l’intervenant a lu un texte de Mouloud Feraoun, extrait de son œuvre posthume intitulée L’Anniversaire. Ahmed Bekelli, soulignera que, malgré la grande divergence d’opinion, l’auteur algérien avait un grand respect pour ses pairs et pour le métier d’écrivain. Ainsi, Mouloud Feraoun, a lancé sa célèbre réplique : «J’écris en français, je parle en français, pour dire aux Français : je ne suis pas Français».

    Feraoun, la puissance du verbe face à la stigmatisation

    Il est à noter que l’ouvrage L’Anniversaire, réunit des études, des souvenirs, des récits dispersés dans des publications algériennes et françaises, ainsi que trois textes qui devaient figurer comme une suite, que Mouloud Feraoun projetait d’écrire, au roman autobiographique Le fils du pauvre. On a joint à ce recueil les quatre premiers chapitres de son roman L’anniversaire, auquel il travaillait encore la veille même de son assassinat. Dans cet ouvrages «les qualités de conteur et d’analyste éclatent dans toutes ses pages, qu’il s’agisse de celles consacrées à Albert Camus et à Emmanuel Roblès, aux coutumes de sa Kabylie natale, à un voyage en Grèce, à la littérature algérienne ou à ses souvenirs d’adolescence». Le conférencier soulignera que Mouloud Feraoun, à l’instar de ses contemporains, avait fait le choix d’écrire en français plutôt que de se taire sur la condition des Algériens. A travers son écriture, il a ainsi fait le choix d’écrire pour parler de son algérianité. De son côté, Rachid Feraoun, le fils de l’écrivain, a estimé qu’il était regrettable que «lorsqu’on parle de Mouloud Feraoun, on parle de lui comme un écrivain francophone. Or Mouloud Feraoun est seulement un écrivain». Il à ajouter à ce propos que la littérature, au-delà de la langue usitée, est l’art de transmettre ses idées au lecteur.

    A propos du parcours d’Ahmed Reda Houhou, les intervenants ont axé leurs propos sur l’aspect théâtrale de l’œuvre de l’homme de lettres qui a été, en 1947, le premier auteur algérien à publier un roman en arabe, intitulé Ghadat Oum El Qora, qui marque, selon les spécialistes, l’acte de naissance de la littérature algérienne moderne de langue arabe. Par ailleurs, Salah Lambarkia, quant à lui, est revenu sur la vie de l’auteur en soulignant le contexte familial dans lequel a baigné l’auteur, dès sa plus tendre enfance, qui, à travers l’attitude de son père face aux injustices coloniales, a ouvert les yeux sur la condition des Algériens. Puis Salah Lambarkia, a poursuivi sa conférence en traitant du travail d’adaptation théâtrale par Ahmed Reda Houhou de grands classiques français, à l’instar des pièces de Molière, de Victor Hugo, tout en écrivant ses propres textes pour le théâtre. Il soulignera à ce propos que : «L’adaptation d’Ahmed Reda Houhou était pertinente et d’une grande profondeur. Sa spécifitée est de garder l’ossature de l’œuvre originale puis d’algérianiser la pièce au niveau de la langue, mais aussi au niveau des noms des protagonistes et de la thématique afin qu’elle s’adapte à la société algérienne.»

    Reda Houhou, un dramaturge à la plume militante

    Pour cela il avait un grand talent. Remarquant la présence de la grande comédienne Farida Saboundji dans la salle, il a souligné que la comédienne pouvait témoigner de cela, car elle avait travaillé avec le regretté dramaturge en interprétant plusieurs rôles dans ses premières adaptations théâtrales. Il a poursuivi en précisant que l’adaptation de Reda Houhou «évoquait sans cesse l’Algérien, il parlait de sa réalité, de ses souffrances et des injustices qu’il subissait pendant la colonisation». Il a rappelé qu’Ahmed Reda Houhou a mené un combat pour l’Algérie par sa plume. Il était un véritable militant pour la cause algérienne et ce, à travers le théâtre, mais également à travers ses écrits journalistiques et ses activités au sein de l’association des Oulémas. En plus de ses différents écrits, Rhéda Houhou écrivait également des poèmes en melhoun. Il était également musicien : il savait jouer au Ûd, à la mandoline et au ney. L’intervenant a toutefois regretté que l’œuvre du premier martyr algérien souffre d’un véritable manque d’éditions, ce qui a amené à la perte d’une grande partie de cet héritage culturel. Pour rappel, le 29 mars 1956, suite à l’attentat contre un commissaire de la police coloniale de Constantine, en représailles, une dizaine d’Algériens ont été arbitrairement arrêtés dans la rue par les autorités coloniales. Ahmed Reda Houhou, déjà fiché et interpellé à plusieurs reprises pour ses écrits jugés subversifs, est enlevé dans son propre domicile.

    Les prisonniers sont emmenés au camp militaire de l’armée coloniale de Djebel Ouahch, puis sommairement exécutés et enterrés dans une fosse commune, à Oued h’mimine.


    Dans ce charnier, découvert après l’Indépendance, le corps d’Ahmed Reda Houhou sera identifié grâce à la prothèse dentaire qu’il portait, ses lunettes et la clef de sa maison. Il sera le premier écrivain martyr algérien.Dans la matinée du 4 mars 1962, à quatre jours du cessé le feu, Mouloud Feraoun participe à une réunion à Ben Aknoun, avec cinq de ses collègues, inspecteurs des centres éducatifs créés à l’initiative de Germaine Tillon. Soupçonnés de sympathie avec le FLN, les six inspecteurs, trois algériens et trois français, ont été sortis de la salle de réunion par le sinistre commando Delta de l’OAS et les ont mitraillés de 108 balles contre un mur, avant de prendre la fuite. Mouloud Feraoun devient, le deuxième écrivain martyr algérien.

    Par Sihem Ammour , la tribune

  • #2
    Reda Houhou et Mouloud Feraoun sont les martyrs de la plume et le pays.
    Merci beaucoup pour votre sujet

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