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En Algérie ,le sport à la croisée des chemins

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  • En Algérie ,le sport à la croisée des chemins

    Après une participation catastrophique aux JO et une unique médaille remportée par Taoufik Makhlouf dans le 1 500m suivie en paralympiades par une moisson plus ou moins bonne de nos athlètes, l’heure est aux bilans avec la fin imminente du cycle olympique. Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports M. Mohamed Tahmi, a, comme il a dû le constater, du «pain sur la planche». C’est un sport algérien à la peine, noyé dans les fins fonds du bricolage et les relations tendues entre les différentes fédérations et le Comité olympiques du pays (COA) qui repart pour un autre mandat olympique sur fond d’incertitudes. Premier et éternel hic, les conflits internes et d’intérêts ont, de nouveau, été au rendez-vous pour éclipser la voie des objectifs et la sérénité nécessaire pour une bonne préparation garantissant une participation réussie au plus haut niveau. Pas le rendez-vous manqué de cesJeux Olympiques de Londres-2012 où l’Algérie s’est contentée d’une seule breloque en vermeil, la seule d’ailleurs, tous métaux confondus, pour ponctuer un mandat olympique à mettre aux oubliettes qui ont pris place dans les annales tout comme les précédents d’une dernière décennie durant laquelle le sport national a connu un recul sidérant. Pour sauver une face rongée par les déconvenues et rouillée par l’impéritie et la mauvaise gestion, il y a heureusement nos paralympiques qui nous rappellent à l’ordre en préservant pour la énième fois l’honneur avec leur moisson de 19 médailles (4 or, 6 argent et 9 bronze). Le résultat du «bricolage sportif» est là et il est sans appel : sur le plan international, l’Algérie n’est plus ce qu’elle était, les participations se sont, petit à petit, transformées en randonnées touristiques.

    De pure forme, donc pour la frime.

    Le bilan parle de lui-même, y compris au double niveau continental et arabe où l’Algérie a connu une nette régression avec des résultats en-deçà de ceux auxquels nos athlètes nous avaient habitués. Une pseudo-politique sportive dont les résultats sont loin d’être fructueux et une stratégie à revoir au plus vite. Pour parer à un éventuel nouveau «naufrage» du mouvement sportif, national (même si le sport algérien semble avoir touché le fond), M. Tahmi, tout fraîchement désigné comme ministre de la Jeunesse et des Sports, s’impose comme un choix justifié en raison de sa parfaite connaissance du monde sportif quand il était à la tête de la Fédération algérienne de handball (Fahb) durant les années 90. Il a aussi été un ancien handballeur et pourra donc être d’un bon apport pour remettre un peu d’ordre et asseoir la stabilité dans un environnement sportif tumultueux.

    Privilégier la formation des jeunes


    Ils sont l’avenir du pays et logiquement celui du sport algérien. Les jeunes talents algériens sont mis en avant par le fraîchement désigné à la tête du MJS : «On se doit de former nos potentiels champions en poursuivant la concrétisation des grands projets qui nécessitent beaucoup d’efforts, en ouvrant des écoles sportives spécialisées». Des infrastructures importantes pour affronter ce développement à pas de géant que connaissent les autres pays. Pour aider la jeunesse algérienne à s’épanouir sportivement il faut : «Former et recycler nos cadres nationaux», selon le successeur d’El Hachemi Djiar, l’autre plan d’actions consistant à «développer les
    activités sportives à tous les niveaux, à commencer par le primaire jusqu’à l’université, en passant par le sport pour tous et le sport de proximité», a-t-il mis sur son calepin. Le développement des différentes disciplines sportives passe aussi par la bonne organisation et la transparence dans la gestion des fédérations : «Il faut faire des pyramides pour concrétiser l’aide de l’Etat qui est disposé à soutenir le sport», a exhorté le Dr Tahmi. Pour aider nos jeunes athlètes à se mesurer au haut niveau, l’Algérie devrait abriter des compétitions internationales, une solution qui passe par la multiplication de la présence des compétences algériennes dans les instances sportives internationales. A titre d’exemple, en football, M. Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football (FAF) et membre du bureau exécutif de la Fifa, a énormément contribué à l’ascension fulgurante de l’équipe nationale qui a retrouvé des couleurs ces dernières années en réalisant des résultats probants. Tous ces facteurs pourront donc aider le sport national à redécoller à nouveau pour retrouver le sommet de son art et renouer avec les succès sur le plan international, notamment, et donc retrouver son lustre d’antan.

    Remettre le sport sur les rails

    Le nouveau patron du MJS semble avoir les idées bien arrêtées et démontre, si besoin est, sa parfaite connaissance du terrain et partant, sa mission. N’empêche que le ministre devra faire face à une série de problèmes et de recommandations des différentes
    instances du sport algérien. Même s’il a affirmé, jeudi, qu’il n’est pas question que l’Etat s’ingère dans les affaires des «fédés» en déclarant : «Le MJS est là pour soutenir le sport et non pas pour s’immiscer dans les affaires internes des fédérations». L’ancien président de la Fahb qui a décelé certaines «anomalies» dans la gestion, en soulignant durant la cérémonie du lancement solennel de l’exercice 2012/2013 que «certaines personnes sont bannies des fédérations ou des directions des clubs au seul motif qu’ils ne sont pas d’accord avec la majorité» avant d’enchaîner : «Si quelqu’un doit dénoncer des choses qu’on le laisse faire pour aider à améliorer l’environnement». L’autre point noir qu’il a mis en lumière est ce constat réel : «Aujourd’hui, c’est le bureau exécutif qui décide et les Assemblées qui exécutent», a-t-il condamné. Après presque 3 semaines de sa désignation, le brillant professeur en cardiologie et spécialiste en médecine du sport semble avoir eu le temps pour repérer les première défaillances d’une gérance ambiguë, répétant que le «retour au cadre réglementaire» s’impose comme le remède d’un sport algérien au bout du rouleau où la loi a été mise sur la marge pour nous tracer une courbe alternant le mauvais et le franchement pire. La mission du nouveau membre du gouvernement algérien s’avère, à plus d’un titre, des plus difficiles. En attendant que les promesses d’aider le sport national à se relever soient tenues et matérialisées sur le terrain, les orientations du ministre sont claires. Reste maintenant à savoir s’il aura les coudées franches pour remettre le wagon du sport sur les rails qui mènent au succès. Un poids lourd à porter et une mission dans laquelle beaucoup ont déjà échoué. «Celui qui ne peut assumer ses responsabilités qu’il redevienne citoyen» concluait M. Tahmi. Le ton est donné.

    ParPar Mohamed Touileb, la tribune
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