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Comment mettre en danger les prochaines générations en Algérie

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  • Comment mettre en danger les prochaines générations en Algérie

    Le gouvernement algérien est-il fondé à considérer que l’exploitation des gaz de schiste se situe dans le domaine ordinaire de la valorisation des hydrocarbures ? Ce choix est-il le seul qui s’offre à nous ? Le bien-être de nos générations actuelles justifie-t-il jusqu’à la mise en péril des générations futures ?

    Finis les contrats à long terme

    La seule exploitation des gaz de schiste en Amérique du Nord a réduit à néant les ambitions algériennes d’exportation de GNL vers ce marché. Pire, très rapidement, l’offre excédentaire, qui va grandissante sur le marché nord-américain, déstabilise les marchés asiatique et européen. Elle a entraîné l’effondrement des prix du gaz sur les marchés spots. Le différentiel de prix, entre les marchés spots et ceux liés aux contrats à long terme, amène les pays consommateurs à ne prélever que les quantités minimales prévues dans ces contrats. La reconduction même de ces contrats à long terme est compromise.
    Dans ce contexte, l’éventualité de développement de l’exploitation des gaz non-conventionnels en Europe ou dans sa périphérie est annonciatrice d’une instabilité durable des marchés gaziers et d’une grande volatilité des prix. Les partenariats construits sur la base des contrats à long terme engageant les pays producteurs et les pays consommateurs semblent arriver à leur terme. Dans le cas de l’Algérie, l’adaptation à la nouvelle situation qu’envisagent les pouvoirs publics est celle de l’exploitation du potentiel algérien en gaz non-conventionnel.

    Fuite en avant

    Obstinément, le pouvoir algérien tente de camoufler la gravité de la situation et d’éluder tout débat sur la question. Il se retrouve dans la posture d’un babin qui se sent sur le point d’être confondu pour un gros larcin, tente maladroitement de masquer son forfait. Même à s’enfoncer plus, seul lui importe de ne pas être démasqué.

    Après avoir empilé une série de plans pharaoniques de «développement», l’Algérie se découvre avoir fait du surplace, ou même avoir régressé, par rapport à la situation qui était la sienne en 1986. Grande fragilité, extrême dépendance à ses exportations d’hydrocarbures, absence de diversification de son économie, poids exorbitant de ses importations en biens de consommation, un fiasco. Mais, il n’est pas question pour le pouvoir en place de marquer une halte, de chercher des solutions en mobilisant les compétences nationales, de faire le point et d’affiner le diagnostic. Sauver les apparences et maintenir l’illusion d’une gestion nationale, voilà tout ce qui semble compter à ses yeux. Alors que l’Algérie pâtit déjà des répercussions de l’exploitation nord-américaine des Shale Gas, voilà qu’elle s’engage à son tour dans leur exploitation. Certes, en comptabilisant cette ressource, l’Algérie multiplie, au moins, par quatre ses réserves de gaz. Mais, par combien contribuera-t-elle à en diviser le prix du gaz ? Au bout du compte, quelles sont les chances pour l’Algérie de maintenir ses revenus gaziers aux niveaux actuels ? Très minces, sinon inexistantes. Même au prix du sacrifice des ressources hydriques du Sahara. L’exploitation des gaz de schiste est non seulement une rustine dérisoire, mais c’est une rustine dérisoire et empoisonnée.

    Un nouveau partenariat durable
    De nombreuses questions se posent et restent sans réponses.

    L’effondrement prévisible du partenariat gazier avec l’Europe doit-il pousser l’Algérie à considérer le gaz comme la seule richesse de son Sahara ? Doit-elle, comme elle le fait, emboîter le pas aux Nord-Américains et exploiter son potentiel de gaz de schiste au détriment de la préservation de la gigantesque nappe aquifère albienne ? L’effondrement du partenariat gazier est-il la seule donne géostratégique, ou géo- énergétique, qui doit sous-tendre les choix algériens ? Dans la phase énergétique actuelle, celle d’une quête d’une transition vers un mix énergétique dominé par les sources durables, le pari n’est-il pas celui d’un nouveau partenariat basé sur le développement d’énergies renouvelables ? N’y a-t-il pas dans cette perspective un intérêt commun, algéro-européen, de ne pas se soumettre à l’offensive américaine, et à gérer avantageusement les mutations rapides du marché gazier ? L’intégration, à l’échelle méditerranéenne, de la question gazière dans la problématique globale de la transition énergétique peut s’avérer mutuellement avantageuse. L’Algérie peut y gagner un maintien relatif du prix de son gaz, et l’Europe aura la garantie de l’établissement d’un partenariat durable qui lui garantit, en matière d’approvisionnement en électricité, de bénéficier des avantages exceptionnels dont dispose l’Algérie. C’est un projet colossal, qui devra être mené sur plusieurs décennies. Il se décline sur divers plans qui touchent à la formation universitaire et professionnelle, au domaine de la recherche scientifique et du partenariat technologique, à la diversification et à la densification des tissus industriels, à la qualité et à la fiabilité des réseaux de transport électrique, à la diversité et à la complémentarité des ressources énergétiques à développer,….
    Générations visionnaires ou parasites ?

    L’éventualité de la mise en exploitation des gaz de schiste tient plus des atavismes rentiers du système que d’une véritable réflexion sur le devenir national et notre insertion dans l’économie mondiale. Si l’exploitation des gaz de schiste est mise en œuvre, les générations actuelles scelleront, définitivement, leur image de générations parasites qui auront dilapidé le capital qu’il leur revenait de fructifier à leur bénéfice et à celui des générations futures. L’image de générations qui auront vécu au-dessus de leurs moyens, dans la pure tradition bédouine de tarissement des ressources d’un campement avant d’aller dévaster un autre emplacement. Seulement dans le cas des nations, la mentalité bédouine est suicidaire, elle condamne à l’effondrement et à la disparition, parce qu’une nation ne peut changer de territoire.

    Par Mohand Bakir, Le Soir

  • #2
    Laissons ce qui nous reste comme Gaz dans nos sous-sols.

    Retroussons nos manches !

    Et au travail bon sang !

    Au travail !

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    • #3
      Comment mettre en danger les prochaines générations en Algérie
      c'est déjà fait...
      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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