Le CICR, Comité international de la Croix-Rouge, a lancé vendredi à Genève un appel au respect du droit international.
L’organisation onusienne juge (très) grave la situation humanitaire en Palestine et en Liban et demande aux autorités israéliennes de respecter les emblèmes du CICR après que des ambulances aient fait l’objet d’attaque et que des secouristes ont été mortellement blessés. Le CICR insiste aussi sur l’interdiction, stipulée dans la convention de Genève, de s’attaquer aux infrastructures civiles. Ces appels n’ont toutefois pas été suivis d’effet sur le terrain, puisque l’aviation, l’artillerie et la marine israélienne continuent de détruire des ponts, des routes, les dépôts de carburants de la centrale électrique de Jiyyeh au sud de Beyrouth, sans compter des dizaines de civils tués dans un bilan soumis à un triple blocus, aérien, terrestre et maritime. Parallèlement, Gaza est encore moins bien lotie. Selon Jean Egeland, responsable des affaires humanitaires de l’ONU, les conditions sanitaires se dégradent fortement, notamment en raison de la fermeture des frontières. «Dans vingt jours, il n’y aura plus de médicaments, a déclaré Jean Egeland, lors de sa conférence de presse vendredi au palais des nations à Genève, et le pourcentage de gens touchés par des diarrhées a augmenté de 160%». Enfin, depuis le 9 juillet, malgré la chaleur étouffante, les ordures ne sont plus évacuées à cause des bombardements israéliens, augmentant ainsi le risque de maladies. Le CICR a demandé également au Hezbollah de traiter les deux soldats israéliens capturés avec humanité.
Alors que l’escalade de la violence continue au Liban et en Palestine, le sommet du G8 qui se déroule actuellement au Russie se transforme en réunion de crise. Mais il ne fallait pas être grand devin pour prévoir, dès l’ouverture, samedi soir du G8 à Saint-Petersbourg, que les puissants de ce monde n’allaient pas imposer l’arrêt des tueries au Proche-Orient, on a d’autre choses à discuter plus «intéressantes», comme la politique énergétique. Et la Russie, déjà «refroidie» par les tergiversations américaines sur son entrée dans l’organisation mondiale du commerce (OMC), ne va pas laisser gâcher sa fête, celle qui consacre dans les ors impériaux sa renaissance de «vives» inquiétudes et exhorte au calme si la Russie estime, avec les européens, que la riposte israélienne au Liban va trop loin, elle reste néanmoins proche de Washington qui privilègiaient le droit d’Israël à se défendre. Pour Moscou, il est légitime de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Sous-entendu : laissez-nous combattre les terroristes en Tchétchénie, d’ailleurs les américains font de même en Irak. Réunie en urgence au Caire, la ligue arabe (qui n’existe que sur le papier) à surtout établi un constat irréfutable : le processus de paix est bel et bien mort au Proche-Orient. Ses déclarations de solidarités sont à lire entre les lignes, cet aéropage n’éprouve guère de sympathie pour le Hamas qui incarne l’islamisme susceptible de mettre en danger les régimes arabes, et encore moins pour le Hezbollah, le bras armé de l’Iran chiite en plein délire mégalomane; seule l’Europe, France en tête (qui préside le conseil de sécurité de l’ONU), est sincèrement inquiète,
pour le Liban essentiellement, qui court à la destruction. En attendant, l’Europe fait dans le symbole en dépêchant quelques moyens militaires pour, officiellement, favoriser l’évacuation de ses ressortissants. En attendant, aussi, des innocents meurent au Liban, à Gaza et en Israël. En attendant l’ONU se réunit mais ne décide rien… Jacques Chirac, en guise de «mobilisation» de tous qu’il réclame, obtiendra sans doute une déclaration «ferme», au sommet à Saint-Petersbourg, aussi efficace que les résolutions de l’ONU… Et ce sera tout, à moins d’un sursaut, car les Etats du G8 ont les moyens de pression nécessaires pour arrêter l’escalade, à condition de le vouloir dans une belle unanimité.
- De Genève,Hocine Eldrup, La nouvelle republique
L’organisation onusienne juge (très) grave la situation humanitaire en Palestine et en Liban et demande aux autorités israéliennes de respecter les emblèmes du CICR après que des ambulances aient fait l’objet d’attaque et que des secouristes ont été mortellement blessés. Le CICR insiste aussi sur l’interdiction, stipulée dans la convention de Genève, de s’attaquer aux infrastructures civiles. Ces appels n’ont toutefois pas été suivis d’effet sur le terrain, puisque l’aviation, l’artillerie et la marine israélienne continuent de détruire des ponts, des routes, les dépôts de carburants de la centrale électrique de Jiyyeh au sud de Beyrouth, sans compter des dizaines de civils tués dans un bilan soumis à un triple blocus, aérien, terrestre et maritime. Parallèlement, Gaza est encore moins bien lotie. Selon Jean Egeland, responsable des affaires humanitaires de l’ONU, les conditions sanitaires se dégradent fortement, notamment en raison de la fermeture des frontières. «Dans vingt jours, il n’y aura plus de médicaments, a déclaré Jean Egeland, lors de sa conférence de presse vendredi au palais des nations à Genève, et le pourcentage de gens touchés par des diarrhées a augmenté de 160%». Enfin, depuis le 9 juillet, malgré la chaleur étouffante, les ordures ne sont plus évacuées à cause des bombardements israéliens, augmentant ainsi le risque de maladies. Le CICR a demandé également au Hezbollah de traiter les deux soldats israéliens capturés avec humanité.
Alors que l’escalade de la violence continue au Liban et en Palestine, le sommet du G8 qui se déroule actuellement au Russie se transforme en réunion de crise. Mais il ne fallait pas être grand devin pour prévoir, dès l’ouverture, samedi soir du G8 à Saint-Petersbourg, que les puissants de ce monde n’allaient pas imposer l’arrêt des tueries au Proche-Orient, on a d’autre choses à discuter plus «intéressantes», comme la politique énergétique. Et la Russie, déjà «refroidie» par les tergiversations américaines sur son entrée dans l’organisation mondiale du commerce (OMC), ne va pas laisser gâcher sa fête, celle qui consacre dans les ors impériaux sa renaissance de «vives» inquiétudes et exhorte au calme si la Russie estime, avec les européens, que la riposte israélienne au Liban va trop loin, elle reste néanmoins proche de Washington qui privilègiaient le droit d’Israël à se défendre. Pour Moscou, il est légitime de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Sous-entendu : laissez-nous combattre les terroristes en Tchétchénie, d’ailleurs les américains font de même en Irak. Réunie en urgence au Caire, la ligue arabe (qui n’existe que sur le papier) à surtout établi un constat irréfutable : le processus de paix est bel et bien mort au Proche-Orient. Ses déclarations de solidarités sont à lire entre les lignes, cet aéropage n’éprouve guère de sympathie pour le Hamas qui incarne l’islamisme susceptible de mettre en danger les régimes arabes, et encore moins pour le Hezbollah, le bras armé de l’Iran chiite en plein délire mégalomane; seule l’Europe, France en tête (qui préside le conseil de sécurité de l’ONU), est sincèrement inquiète,
pour le Liban essentiellement, qui court à la destruction. En attendant, l’Europe fait dans le symbole en dépêchant quelques moyens militaires pour, officiellement, favoriser l’évacuation de ses ressortissants. En attendant, aussi, des innocents meurent au Liban, à Gaza et en Israël. En attendant l’ONU se réunit mais ne décide rien… Jacques Chirac, en guise de «mobilisation» de tous qu’il réclame, obtiendra sans doute une déclaration «ferme», au sommet à Saint-Petersbourg, aussi efficace que les résolutions de l’ONU… Et ce sera tout, à moins d’un sursaut, car les Etats du G8 ont les moyens de pression nécessaires pour arrêter l’escalade, à condition de le vouloir dans une belle unanimité.
- De Genève,Hocine Eldrup, La nouvelle republique
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