Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur français, d'origine espagnole, rêve pour son pays d'un islam “à l’image de celui de Cordoue, celui du dialogue”.
La polémique née des caricatures de Chalie Hebdo n'est pas encore éteinte mais le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls ne souhaite pas garder dans son pays les “prédicateurs de la haine” qui ont voulu se saisir de l'affaire pour manifester à Paris. Pourtant, M. Valls rassure : “Oui, l’Islam a toute sa place en France, car l’Islam de France, c’est aussi la France”, a-t-il affirmé, en inaugurant hier, devant un millier d'invités la grande mosquée de Strasbourg, un projet vieux de près de 20 ans devenu le plus grand lieu de prière en France. Le ministre, d'origine espagnole, rêve pour son pays d'un islam “à l’image de celui de Cordoue, celui du dialogue”. Donc, “les prédicateurs de la haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République”, a-t-il observé. Et de menacer : “La République sera intransigeante avec ceux qui entendent la contester et je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’Islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. La liberté d’expression est un bien trop précieux pour qu’il soit mis en cause”, a fait valoir le ministre.
M. Valls est revenu sur l'absence de manifestations la semaine dernière malgré les appels des salafistes relayés sur les réseaux sociaux. “C’est dans les moments de crise que se révèlent les caractères. Notre pays vient de traverser une période de tension, et samedi dernier, l’Islam de France a brillé par la force de sa sérénité”. Pour lui, “il est temps que l’Islam de France prenne ses responsabilités et s’organise pour traiter avec l’État les vrais problèmes : financement des lieux de cultes, formation des imams et des aumôniers, alors que l’islam radical prospère dans nos prisons, gestion du pèlerinage à la Mecque… Mon horizon est clair : je veux des aumôniers français, des imams français, des financements français”, a dit le ministre qui n'est pas convaincu par le fonctionnement du Conseil français du culte musulman (CFCM) mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Une institution de notables sans prise sur les jeunes fidèles. “La République tend la main. C’est à l’Islam d’aller avec confiance vers la République. Il y a une génération issue de l’immigration qui a bâti l’Islam de France. Je la salue avec respect. Mais c’est à ses filles et à ses fils que je m’adresse aujourd’hui : c’est avec les jeunes musulmans français que la République doit construire l’Islam de France et, en retour, c’est avec eux que la République doit accomplir sa promesse”.
Le ministre est également revenu sur le financement de ce qui constitue la deuxième religion de France et qui soulève des polémiques entretenues par l'extrême droite. “Les musulmans de France ont droit à des lieux de culte dignes. Il convient donc de trouver les modes permettant de financer leur construction dans le cadre de la loi 1905. Des outils existent. Cependant, on n’a pas su en tirer le meilleur profit”. M. Valls a évoqué la Fondation pour les œuvres de l’Islam de France créée en 2005, et dotée d'un million d'euros par l'avionneur Dassault. Gérée, par Dalil Bouabakeur, elle est aujourd’hui “paralysée”. La Fondation “était une initiative pertinente ; elle n’a pourtant jamais porté ses fruits. Il faut donc avancer sur ce sujet essentiel pour les musulmans de France. Je prendrai bientôt des initiatives en ce sens. Chacun doit désormais y contribuer car le culte musulman se prive d’un outil pertinent, efficace et transparent, a-t-il ajouté.
Par : Ameur OUALI, Liberté
La polémique née des caricatures de Chalie Hebdo n'est pas encore éteinte mais le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls ne souhaite pas garder dans son pays les “prédicateurs de la haine” qui ont voulu se saisir de l'affaire pour manifester à Paris. Pourtant, M. Valls rassure : “Oui, l’Islam a toute sa place en France, car l’Islam de France, c’est aussi la France”, a-t-il affirmé, en inaugurant hier, devant un millier d'invités la grande mosquée de Strasbourg, un projet vieux de près de 20 ans devenu le plus grand lieu de prière en France. Le ministre, d'origine espagnole, rêve pour son pays d'un islam “à l’image de celui de Cordoue, celui du dialogue”. Donc, “les prédicateurs de la haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République”, a-t-il observé. Et de menacer : “La République sera intransigeante avec ceux qui entendent la contester et je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’Islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. La liberté d’expression est un bien trop précieux pour qu’il soit mis en cause”, a fait valoir le ministre.
M. Valls est revenu sur l'absence de manifestations la semaine dernière malgré les appels des salafistes relayés sur les réseaux sociaux. “C’est dans les moments de crise que se révèlent les caractères. Notre pays vient de traverser une période de tension, et samedi dernier, l’Islam de France a brillé par la force de sa sérénité”. Pour lui, “il est temps que l’Islam de France prenne ses responsabilités et s’organise pour traiter avec l’État les vrais problèmes : financement des lieux de cultes, formation des imams et des aumôniers, alors que l’islam radical prospère dans nos prisons, gestion du pèlerinage à la Mecque… Mon horizon est clair : je veux des aumôniers français, des imams français, des financements français”, a dit le ministre qui n'est pas convaincu par le fonctionnement du Conseil français du culte musulman (CFCM) mis en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Une institution de notables sans prise sur les jeunes fidèles. “La République tend la main. C’est à l’Islam d’aller avec confiance vers la République. Il y a une génération issue de l’immigration qui a bâti l’Islam de France. Je la salue avec respect. Mais c’est à ses filles et à ses fils que je m’adresse aujourd’hui : c’est avec les jeunes musulmans français que la République doit construire l’Islam de France et, en retour, c’est avec eux que la République doit accomplir sa promesse”.
Le ministre est également revenu sur le financement de ce qui constitue la deuxième religion de France et qui soulève des polémiques entretenues par l'extrême droite. “Les musulmans de France ont droit à des lieux de culte dignes. Il convient donc de trouver les modes permettant de financer leur construction dans le cadre de la loi 1905. Des outils existent. Cependant, on n’a pas su en tirer le meilleur profit”. M. Valls a évoqué la Fondation pour les œuvres de l’Islam de France créée en 2005, et dotée d'un million d'euros par l'avionneur Dassault. Gérée, par Dalil Bouabakeur, elle est aujourd’hui “paralysée”. La Fondation “était une initiative pertinente ; elle n’a pourtant jamais porté ses fruits. Il faut donc avancer sur ce sujet essentiel pour les musulmans de France. Je prendrai bientôt des initiatives en ce sens. Chacun doit désormais y contribuer car le culte musulman se prive d’un outil pertinent, efficace et transparent, a-t-il ajouté.
Par : Ameur OUALI, Liberté
Commentaire