Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Malaise au sein du barreau d’Alger

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Malaise au sein du barreau d’Alger

    C’est sur une violente altercation entre le bâtonnier d’Alger et un des membres de son bureau que l’assemblée générale du conseil de l’Ordre des avocats s’est ouverte, jeudi, à Alger.

    Quelque 140 avocats sur les 4000 que compte la capitale ont répondu présent. La défection reflète un lourd malaise dans les rangs du plus important barreau du pays. Cette assistance peu nombreuse a appelé l’Union des barreaux d’Algérie à tenir une assemblée générale extraordinaire et se positionner par rapport au projet de loi sur la profession des avocats.

    A peine 140 avocats sur plus de 4000 que compte la capitale (plus d’un tiers de la totalité des avocats en Algérie) ont pris part à l’assemblée générale ordinaire du conseil de l’Ordre tenue jeudi à Alger. Très peu, voire insignifiant, est le nombre des participants à cette réunion qui, faut-il le rappeler, a déjà été reportée à plusieurs reprises. Ce qui dénote un profond malaise dans les rangs de l’un des plus importants barreaux d’Algérie. Démobilisation ou défection de protestation ? On n’en sait rien. Ce qui est certain, c’est que dans les rangs des avocats d’Alger, il y a un réel problème. Leur assemblée générale a été émaillée par une violente altercation entre le bâtonnier maître Abdelmadjid Sellini et un membre de son bureau, maître Abderrezak Chaoui.

    Celui-ci a reçu une salve d’insultes et de propos d’une rare violence de la part de son bâtonnier, et ce, devant l’assistance. Il a fallu le sang-froid des uns et la sagesse des autres pour que le calme revienne dans la salle. Le bâtonnier est entré en colère contre maître Chaoui parce que ce dernier s’est exprimé à travers les colonnes d’El Watan, en tant que membre du bureau, citant la situation de «léthargie» dans laquelle se trouve le conseil. En fait, maître Chaoui n’a fait état que d’une réalité connue et décrite par la majorité des avocats avec lesquels nous nous sommes entretenus et la faible participation à l’AG en est une preuve. Il y a réellement une crise au sein du conseil que le bâtonnier ne semble pas ou ne veut pas voir.

    A l’ouverture des travaux, ce dernier a tenté d’apporter des réponses aux nombreuses interrogations, notamment le retard enregistré dans la tenue de l’assemblée générale afin de présenter le rapport moral et financier de l’exercice 2010-2011. Il a expliqué cette situation par «l’impossibilité de trouver une salle, étant donné que celles-ci étaient toutes réquisitionnées pour les élections législatives. Nous avons programmé sa tenue pour le mois de juillet, cependant de nombreux confrères ont préféré qu’elle soit reportée à après le mois de Ramadhan et au retour des congés.

    Il n’y a aucune volonté de retarder la tenue de cette assemblée, et tous les membres du bureau sont au courant et étaient même impliqués dans la prise de décision». Après quelques critiques acerbes visant «ceux qui n’ont pas le courage» de l’«affronter», maître Sellini a appelé la corporation «à prendre conscience de l’importance du projet de loi relative à la profession des avocats, qui confère au ministre le droit de regard sur notre métier. Il s’ingère dans les inscriptions, l’éthique, et permet l’ouverture de cabinets conseil étrangers. Nous avons appelé à une assemblée générale extraordinaire de l’union des 11 barreaux d’Algérie pour discuter sur les actions à entreprendre et surtout pour arriver à un consensus autour de la question».

    Le conseil d’Alger est le seul avec ceux de Tizi Ouzou et de Boumerdès à rejeter en bloc le projet de loi, alors que les huit autres (y compris le président de l’Union des barreaux) sont plutôt pour un amendement des articles, objet de refus. En outre, maître Sellini a profité de l’occasion pour interpeller les avocats sur la «nécessité de la moralisation de la profession du fait du nombre assez important des plaintes qui parviennent au bureau» et lance un message à ses détracteurs en disant : «Tant que je serais là, j’assumerai ma mission et je ferai face à tous ceux qui font dans la surenchère.» Il est revenu à l’ordre du jour en lisant le rapport moral et financier. D’abord moral, qui a fait état d’un certain nombre de défaillances.

    «Le nombre de plaintes contre les avocats durant l’année écoulée est arrêté à 189, 48 d’entre elles concernent des conflits entre confrères», dit-il, en regrettant que «de nombreux avocats ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales et ne souscrivent pas une police d’assurance relative à la responsabilité civile». Il a alerté sur l’installation en Algérie de plusieurs cabinets conseil étrangers et appelé les services du registre du commerce «à supprimer cette activité qui risque d’avoir des répercussions assez dangereuses sur l’exercice de la profession par les avocats algériens». Maître Sellini s’est offusqué contre le fait que toutes les promesses faites par les autorités «soient restées sans suite». Il espère qu’à la fin de l’AG, des recommandations seront adoptées.

    Quelques avocats seulement ont rejeté le contenu des bilans qui, à la fin, ont été avalisés par moins de 140 robes noires. Est-ce acceptable ? «Nous ne sommes pas devant une assemblée extraordinaire pour exiger un quorum», a répondu maître Sellini à un avocat.
    Lors des débats, certains ont dénoncé le fait que le bilan moral et financier soit arrêté au mois de mars alors que «la comptabilité s’arrête au 31 décembre». Le bâtonnier a déclaré : «Posez la question à la commissaire aux comptes. Je lui vais l’instruire pour qu’elle vous autorise à avoir tous les détails. Nous fonctionnons selon l’année judiciaire.» D’autres intervenants ont regretté que l’AG n’ait pu drainer qu’un nombre insignifiant de participants et conseillé de convoquer une autre réunion. «Ni les jeunes ni les plus anciens n’ont jugé ce rendez-vous important. Il y a un problème de mobilisation. Nous devons comprendre pourquoi», lance l’un des deux seuls anciens bâtonniers présents dans la salle.

    En fin de journée, après adoption des deux bilans, l’assemblée générale a clôturé ses travaux par deux recommandations. La plus importante a trait à la convocation rapide d’une assemblée extraordinaire de l’Union des barreaux d’Algérie dans le but d’unifier la position des avocats sur la question de la loi relative à leur profession, la seconde relative à l’exercice des cabinets conseil étrangers en Algérie. Censé être la locomotive de la contestation contre ce projet de loi que tous s’accordent à dire qu’il mérite d’être revu, le barreau d’Alger semble vivre ses plus mauvais moments. Est-ce un problème de représentativité ou tout simplement une situation de démobilisation qui caractérise depuis quelque temps le mouvement associatif en général ?

    Salima Tlemçani, El Watan

  • #2
    la violence de l'altercation entre les avocats est commune

    elle n'est que le coup de tête verbal du bâtonnier ZIDANE à un confrère.

    le malaise de l'Ordre est aussi vulgaire. Les avocats tenus à une inscription obligatoire pour exercer, après un parcours du combattant, une fois régularisés raréfient leurs relations avec ce qui pour eux représente la houkouma. Qui mieux qu'eux sait ce que vaut notre justice pour aller encore se mettre sous la coupe d'une organisation aux ordres du prince ?

    Le bâtonnier a pourtant à son ordre du jour deux sujets d'actualité. La réforme des textes qui régissent la corporation et les décisions à prendre face à l'installation "illégale" des cabinets d'avocats étrangers.

    Triste justice algérienne, ou un Conseil de l'Ordre d'avocats n'arrive pas à obtenir l'application de la loi qui interdit l'exercice de tout avocat qui n'est pas inscrit au tableau national. Le bâtonnier, s'il réussit à réunir ses troupes va-t-il les mettre dans la rue pour manifester afin d'obtenir l'application de la loi ?

    la révolution colorée quand l'étranger la déclenchera chez nous , aura un succès jusqu' alors non égalé.

    Commentaire

    Chargement...
    X