Bonjour,
je veux partager avec vous cet article, que pensez-vous des arguments (analyse) donnes par l'auteur de l'article?
est-ce que la rue algerienne a boouge l'annee derniere contre la publication des caricatures insultant envers le prophete Mohammed PBSL?
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dimanche, juillet 16, 2006
LE QUOTIDIEN D'ORAN
16juillet2006
Ce pourquoi les Algériens ne «marchent» plus
Mohammed Ikbel
Auto-expulsés violemment de l’univers magique de la solidarité panarabe, les Algériens
sont le seul peuple arabe qui a dépassé l’usage piéton des marches de protestation contre les cycliques «agressions israéliennes». Contrairement aux Egyptiens, aux Marocains, aux Jordaniens, aux Indonésiens, etc., les Algériens ne marchent plus. Cette technique de démonstration de masse n’est plus d’usage chez eux, après dix ans de violence pure et solitaire comme la mort. L’exercice piéton du parcours en rond à l’intérieur de son propre pays ne les attire plus. L’absurdité mécanique de cette circulation inutile s’est révélée à eux brusquement comme une perte de temps, de chaussures et de sérieux. La «rue arabe» n’est plus une rue algérienne, non pas parce que les Algériens ne sont plus solidaires, sensibles ou charitables, mais parce qu’ils ont compris qu’il ne sert à rien de tourner chez soi pour soutenir les autres en soutenant un rythme. On peut faire remonter les raisons à l’état d’urgence, aux séquelles de la décennie du terrorisme, à une surdose de solidarité, à l’obligation d’avoir une autorisation ou à la peur des récupérations et des contaminations islamistes. Tout cela se tient comme explication. Il faut pourtant y ajouter l’essentiel: la fatigue. Les Algériens sont en effet profondément fatigués de l’enthousiasme qui a épuisé leur élan vital et leur libido mal sublimée. Peuple à la pointe des mouvements armés de décolonisation, à la première rangée des non-alignés, à la première loge du tiers-mondisme engagé, à la première place du socialisme spécifique et à la première ligne du terrorisme en vrac et de l’antiterrorisme à l’aveuglette, le peuple d’Algérie est aujourd’hui à la première marche de la longue marche vers la lucidité inutile. Hyperactifs pendant quarante ans, les Algériens sont aujourd’hui le premier peuple arabe qui sait que les marches de soutien ne servent à rien et le premier peuple qui semble reprendre son souffle après avoir tant marché. Il s’y développe la première phase du retour à l’individu, première condition de modernité des pauvres, selon les philosophes modernes. Les marches de soutien sont aujourd’hui difficiles en Algérie, peu à la mode et très fatigantes parce que les Algériens ont appris que chacun meurt seul, que chaque peuple peut crever en solitaire, que chaque marche est une arnaque sportive et que les slogans sont des objets ridicules quand on les regarde de loin. Résultat de cette prise de conscience ? La conscience que la «rue arabe» peut marcher autant qu’elle veut sans marcher dans la bonne direction, d’ailleurs interdite. Résultat de ce résultat ? Les Algériens sont tellement morts qu’ils savent que s’ils marchent, on les fera islamistes, s’ils bougent, on les ramassera pour un meeting, s’ils se meuvent, on les matraquera comme des émeutiers, s’ils se déplacent, ils ne feront que déplacer le problème de la Palestine et du Liban, et s’ils se regroupent, ils finiront par poser tous les problèmes connus et pas seulement celui d’Israël.
Conclusion ?
Les Algériens ne marchent plus et attendent que la rue arabe les rattrape dans leur lucidité amère, née d’une longue expérience de la colère inutile.
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est-ce que la rue algerienne a boouge l'annee derniere contre la publication des caricatures insultant envers le prophete Mohammed PBSL?
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dimanche, juillet 16, 2006
LE QUOTIDIEN D'ORAN
16juillet2006
Ce pourquoi les Algériens ne «marchent» plus
Mohammed Ikbel
Auto-expulsés violemment de l’univers magique de la solidarité panarabe, les Algériens
sont le seul peuple arabe qui a dépassé l’usage piéton des marches de protestation contre les cycliques «agressions israéliennes». Contrairement aux Egyptiens, aux Marocains, aux Jordaniens, aux Indonésiens, etc., les Algériens ne marchent plus. Cette technique de démonstration de masse n’est plus d’usage chez eux, après dix ans de violence pure et solitaire comme la mort. L’exercice piéton du parcours en rond à l’intérieur de son propre pays ne les attire plus. L’absurdité mécanique de cette circulation inutile s’est révélée à eux brusquement comme une perte de temps, de chaussures et de sérieux. La «rue arabe» n’est plus une rue algérienne, non pas parce que les Algériens ne sont plus solidaires, sensibles ou charitables, mais parce qu’ils ont compris qu’il ne sert à rien de tourner chez soi pour soutenir les autres en soutenant un rythme. On peut faire remonter les raisons à l’état d’urgence, aux séquelles de la décennie du terrorisme, à une surdose de solidarité, à l’obligation d’avoir une autorisation ou à la peur des récupérations et des contaminations islamistes. Tout cela se tient comme explication. Il faut pourtant y ajouter l’essentiel: la fatigue. Les Algériens sont en effet profondément fatigués de l’enthousiasme qui a épuisé leur élan vital et leur libido mal sublimée. Peuple à la pointe des mouvements armés de décolonisation, à la première rangée des non-alignés, à la première loge du tiers-mondisme engagé, à la première place du socialisme spécifique et à la première ligne du terrorisme en vrac et de l’antiterrorisme à l’aveuglette, le peuple d’Algérie est aujourd’hui à la première marche de la longue marche vers la lucidité inutile. Hyperactifs pendant quarante ans, les Algériens sont aujourd’hui le premier peuple arabe qui sait que les marches de soutien ne servent à rien et le premier peuple qui semble reprendre son souffle après avoir tant marché. Il s’y développe la première phase du retour à l’individu, première condition de modernité des pauvres, selon les philosophes modernes. Les marches de soutien sont aujourd’hui difficiles en Algérie, peu à la mode et très fatigantes parce que les Algériens ont appris que chacun meurt seul, que chaque peuple peut crever en solitaire, que chaque marche est une arnaque sportive et que les slogans sont des objets ridicules quand on les regarde de loin. Résultat de cette prise de conscience ? La conscience que la «rue arabe» peut marcher autant qu’elle veut sans marcher dans la bonne direction, d’ailleurs interdite. Résultat de ce résultat ? Les Algériens sont tellement morts qu’ils savent que s’ils marchent, on les fera islamistes, s’ils bougent, on les ramassera pour un meeting, s’ils se meuvent, on les matraquera comme des émeutiers, s’ils se déplacent, ils ne feront que déplacer le problème de la Palestine et du Liban, et s’ils se regroupent, ils finiront par poser tous les problèmes connus et pas seulement celui d’Israël.
Conclusion ?
Les Algériens ne marchent plus et attendent que la rue arabe les rattrape dans leur lucidité amère, née d’une longue expérience de la colère inutile.
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