Seuil d’éligibilité/législatives 2007 : Pour qui sonne le glas ?
Le seuil requis de redistribution des sièges arrêté à 7% a plongé la classe politique dans un combat de gladiateurs. Une véritable guerre des minorités contre une majorité dont le chef du fil n’est autre que...l’USFP. Au delà, il se trouve que c’est la survie de 75% des partis qui est en jeu.
L’USFP (et avec lui bien entendu l’Istiqlal) est un parti politique à ne prendre en aucun cas à la légère. Lorsque cette formation reflue sur une position, elle le fait avec cet art de ne pas avoir l’air d’y toucher. Au moment où la majorité des partis nationaux s’inquiète de l’adoption du seuil d’éligibilité à 7%, l’USFP, lui, n’y apporte aucun souci. Bien au contraire, pour le patron de cette formation, il n’est pas question de changer un mode de scrutin qui fonctionne (Bien sûr il fallait bien choisir son moment pour le sprint!). En bon jongleur politique, il se rattrape en y ajoutant que ce choix va même à l’encontre des intérêts du parti qu’il gère depuis le départ d’El Youssoufi en 2002. Lors d’une conférence-débat organisée récemment à Rabat, le Premier Secrétaire n’a pas manqué de rappeler que ce seuil requis à 7% constitue une véritable barrière à la balkanisation du champs partisan. Encore faut-il savoir s’il le pense réellement? Alors que cherchent El Yazghi et ses amis? L’engagement USFP n’étant apparemment plus ce qu’il était! le doute est, désormais, permis. Les enjeux sont dévoilés. L’incertitude se mêle désormais au scepticisme. L’option usfpeïste pour le scrutin de liste au plus fort reste avec un seuil de 7% a été rejetée par la majorité des formations politiques. De la Gauche à la Droite en passant par le Centre et les Islamistes du PJD, l’inquiétude est visible. Tous ont exprimé leur colère en qualifiant la conduite de l’USFP et ses alliés de la coalition gouvernementale d’hypocrite. Le PPS d’Ismaïl Alaoui, pourtant membre de l’alliance gouvernementale actuelle, n’est pas en reste dans ce bras de fer minorité/majorité. Son SG est allé jusqu’à taxer certaines dispositions de non «démocratiques». Du côtés des amis d’hier devenus principaux ennemis d’aujourd’hui (les partis de la Gauche radicale), on qualifie le seuil requis de 7% d’intolérable et d’une mesure qui finira par terrasser les petits partis et par conséquent le pluralisme. «C’est une décision mûrement réfléchie de la part des grands partis, à leur tête bien sûr l’USFP, pour au moins nous pénaliser, sinon nous condamner à disparaître», dit-on auprès du CNI, GSU, et autres Annahj Addemoukrati. Pour eux, c’est une certitude implacable: il y a volonté délibérée de nuire: En plus clair, pour des raisons de règlement de compte, l’USFP cherche «à nous écraser». Auprès des autres partis, notamment les petits, l’angoisse est de taille. Or comme disait un analyste de la place, la rhétorique cache mal le malaise des partis qui se donnent déjà minoritaires et avouent, tambours battants, qu’ils ne seront pas à même d’atteindre le seuil requis. Dans son quartier général, chacun de ces partis responsabilise politiquement et idéologiquement l’autre. Réunis récemment chez Forces Citoyennes d’Abderrahim Lahjouji, environ douze partis ont menacé de boycotter les prochaines législatives. Ces partis crient au scandale et au complot: «Le gouvernement a taillé un mode de scrutin sur mesure dans le but de nuire». Lors de cette rencontre, tous ont tenus à préciser que le seuil de 7% est discriminatoire et risque d’exclure plus de 75% des partis politiques. Pour cette raisons, ont-ils dit, l’idée de boycott n’est pas exclue et «nous ne manquerons pas d’inciter les citoyens à adopter la même attitude». «Nous avons l’impression de vivre dans un cercle vicieux d’où jusqu’à présent l’on n’arrive toujours pas à sortir. Cela fait presque dix ans que l’on débat des mêmes problèmes sans sentir de changement. Rien n’avance et le climat régnant est le pessimisme». Pour eux, les partis de la Koutla, veulent devenir à tout prix les maîtres à bord. Là, beaucoup de militants politiques voient en l’intervention royale une solution à cette problématique. L’arbitrage royal fera certainement plaisir à ces partis qui s’inquiètent de plus en plus de leur avenir politique et partisan. En fait, le dilemme est fort, il s’agit, au fond, de concilier des objectifs sinon antagonistes, du moins divergents. L’enjeu du seuil de 7% qui se profile derrière le choix du mode du scrutin, met en équation l’histoire politique contemporaine du pays, le poids des partis, le principe même de la représentativité et le devenir de la transition dont certains trouvent qu’elle n’a que trop duré. Dans ce sens, il serait plus judicieux d’arrêter un système électoral en parfaite harmonie avec notre époque. Le mode de scrutin avec son seuil de 7% peut être la meilleure manière de faire évoluer l’échiquier politique vers une polarité susceptible d’exorciser les démons de la balkanisation. Mais sommes-nous prêts d’en assumer les conséquences ? Notre classe politique est-elle assez mature pour y procéder ? De l’autre côté, en éternisant un mode de scrutin, viscéralement attaché à une vie politique antérieure marquée par le tripatouillage, notre microcosme politique risque d’aller droit au mur et il serait donc condamné à revivre une histoire qu’il s’évertue à dépasser...
la nouvelle tribune
Le seuil requis de redistribution des sièges arrêté à 7% a plongé la classe politique dans un combat de gladiateurs. Une véritable guerre des minorités contre une majorité dont le chef du fil n’est autre que...l’USFP. Au delà, il se trouve que c’est la survie de 75% des partis qui est en jeu.
L’USFP (et avec lui bien entendu l’Istiqlal) est un parti politique à ne prendre en aucun cas à la légère. Lorsque cette formation reflue sur une position, elle le fait avec cet art de ne pas avoir l’air d’y toucher. Au moment où la majorité des partis nationaux s’inquiète de l’adoption du seuil d’éligibilité à 7%, l’USFP, lui, n’y apporte aucun souci. Bien au contraire, pour le patron de cette formation, il n’est pas question de changer un mode de scrutin qui fonctionne (Bien sûr il fallait bien choisir son moment pour le sprint!). En bon jongleur politique, il se rattrape en y ajoutant que ce choix va même à l’encontre des intérêts du parti qu’il gère depuis le départ d’El Youssoufi en 2002. Lors d’une conférence-débat organisée récemment à Rabat, le Premier Secrétaire n’a pas manqué de rappeler que ce seuil requis à 7% constitue une véritable barrière à la balkanisation du champs partisan. Encore faut-il savoir s’il le pense réellement? Alors que cherchent El Yazghi et ses amis? L’engagement USFP n’étant apparemment plus ce qu’il était! le doute est, désormais, permis. Les enjeux sont dévoilés. L’incertitude se mêle désormais au scepticisme. L’option usfpeïste pour le scrutin de liste au plus fort reste avec un seuil de 7% a été rejetée par la majorité des formations politiques. De la Gauche à la Droite en passant par le Centre et les Islamistes du PJD, l’inquiétude est visible. Tous ont exprimé leur colère en qualifiant la conduite de l’USFP et ses alliés de la coalition gouvernementale d’hypocrite. Le PPS d’Ismaïl Alaoui, pourtant membre de l’alliance gouvernementale actuelle, n’est pas en reste dans ce bras de fer minorité/majorité. Son SG est allé jusqu’à taxer certaines dispositions de non «démocratiques». Du côtés des amis d’hier devenus principaux ennemis d’aujourd’hui (les partis de la Gauche radicale), on qualifie le seuil requis de 7% d’intolérable et d’une mesure qui finira par terrasser les petits partis et par conséquent le pluralisme. «C’est une décision mûrement réfléchie de la part des grands partis, à leur tête bien sûr l’USFP, pour au moins nous pénaliser, sinon nous condamner à disparaître», dit-on auprès du CNI, GSU, et autres Annahj Addemoukrati. Pour eux, c’est une certitude implacable: il y a volonté délibérée de nuire: En plus clair, pour des raisons de règlement de compte, l’USFP cherche «à nous écraser». Auprès des autres partis, notamment les petits, l’angoisse est de taille. Or comme disait un analyste de la place, la rhétorique cache mal le malaise des partis qui se donnent déjà minoritaires et avouent, tambours battants, qu’ils ne seront pas à même d’atteindre le seuil requis. Dans son quartier général, chacun de ces partis responsabilise politiquement et idéologiquement l’autre. Réunis récemment chez Forces Citoyennes d’Abderrahim Lahjouji, environ douze partis ont menacé de boycotter les prochaines législatives. Ces partis crient au scandale et au complot: «Le gouvernement a taillé un mode de scrutin sur mesure dans le but de nuire». Lors de cette rencontre, tous ont tenus à préciser que le seuil de 7% est discriminatoire et risque d’exclure plus de 75% des partis politiques. Pour cette raisons, ont-ils dit, l’idée de boycott n’est pas exclue et «nous ne manquerons pas d’inciter les citoyens à adopter la même attitude». «Nous avons l’impression de vivre dans un cercle vicieux d’où jusqu’à présent l’on n’arrive toujours pas à sortir. Cela fait presque dix ans que l’on débat des mêmes problèmes sans sentir de changement. Rien n’avance et le climat régnant est le pessimisme». Pour eux, les partis de la Koutla, veulent devenir à tout prix les maîtres à bord. Là, beaucoup de militants politiques voient en l’intervention royale une solution à cette problématique. L’arbitrage royal fera certainement plaisir à ces partis qui s’inquiètent de plus en plus de leur avenir politique et partisan. En fait, le dilemme est fort, il s’agit, au fond, de concilier des objectifs sinon antagonistes, du moins divergents. L’enjeu du seuil de 7% qui se profile derrière le choix du mode du scrutin, met en équation l’histoire politique contemporaine du pays, le poids des partis, le principe même de la représentativité et le devenir de la transition dont certains trouvent qu’elle n’a que trop duré. Dans ce sens, il serait plus judicieux d’arrêter un système électoral en parfaite harmonie avec notre époque. Le mode de scrutin avec son seuil de 7% peut être la meilleure manière de faire évoluer l’échiquier politique vers une polarité susceptible d’exorciser les démons de la balkanisation. Mais sommes-nous prêts d’en assumer les conséquences ? Notre classe politique est-elle assez mature pour y procéder ? De l’autre côté, en éternisant un mode de scrutin, viscéralement attaché à une vie politique antérieure marquée par le tripatouillage, notre microcosme politique risque d’aller droit au mur et il serait donc condamné à revivre une histoire qu’il s’évertue à dépasser...
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