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Les universités occidentales perdent du terrain face à leurs rivales asiatiques

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  • Les universités occidentales perdent du terrain face à leurs rivales asiatiques

    Les universités occidentales dominent toujours le monde du savoir, mais elles perdent du terrain face à leurs rivales asiatiques. C'est l'une des principales informations du dernier classement du Times Higher Education, publié jeudi 4 octobre.


    Certes, parmi les 200 meilleurs établissements du monde, les occidentaux continuent de se tailler la part du lion. Dans l'élite universitaire mondiale, telle que définie par l'hebdomadaire britannique à partir de treize critères censés dresser un portrait fidèle (enseignement, recherche, ouverture internationale…), les Etats-Unis placent 76 universités, s'arrogeant la première place, le Royaume-Uni 31, les Pays-Bas 12, l'Allemagne 11. La France n'est que le 7e pays. Alors qu'elle comptait cinq établissements dans le top 200 en 2011, elle en a sept cette année : l'Ecole normale supérieure de Paris (59e), Ecole polytechnique (62e), les universités parisiennes Pierre-et-Marie-Curie (81e), Paris-Sud (92e) et Paris-Diderot (166e), Ecole normale supérieure de Lyon (170e), Université Joseph-Fourier de Grenoble (180e). Il n'y a guère lieu de s'en réjouir plus que de mesure : c'est la première fois que les deux nouveaux venus (Paris-Sud et Joseph-Fourier) acceptent de répondre au questionnaire du THE.


    Si la domination occidentale n'est donc pas remise en cause, elle s'affaiblit cependant. Ainsi, la prédominance américaine "masque un déclin d'ensemble alarmant", prévient le THE : "51 institutions américaines dégringolent". Certaines font même une belle glissade. C'est le cas de Stony Brook University qui perd quarante-huit places en un an (162e), du Dartmouth College (-34, 124e) ou de la University of Iowa (-28, 169e)… La plupart des établissements britanniques perdent également du terrain. Les pays du sud de l'Europe chutent : l'Espagne perd son unique représentant dans le top 200. Les meilleures universités d'Italie, du Portugal ou de Grèce qui faisaient déjà partie du 2e classement du THE (200e à 400e), dévissent.


    Parmi les occidentaux, seuls les Pays-Bas et l'Allemagne tirent leur épingle du jeu : leurs établissements progressent presque tous. Mais, souligne le THE, "ce classement donne une nouvelle preuve solide du glissement de puissance qui se produit de l'Occident vers l'Asie dans l'enseignement supérieur et la recherche". Les établissements asiatiques affichent de belles performances. "L'investissement massif de la Chine dans la constitution d'universités de niveau mondial est récompensé", ajoute l'hebdomadaire : les deux universités chinoises du top 200 progressent :



    l'université de Pékin gagne trois places (49e) et Tsinghua, à Pékin également, dix-neuf places (52e). La National University of Singapore passe du 40e au 29e rang et la Nannyang Technological University, également à Singapour, du 169e au 86e rang. La Corée du Sud et Hong Kong se montrent également très dynamiques.


    "Compétences élevées à un coût modéré"

    L'Asie, aujourd'hui pleinement intégrée dans l'économie mondiale, prépare l'avenir. En investissant massivement sur l'éducation, la recherche, l'innovation, elle entend bien tenir son rang dans l'économie de la connaissance. "Dans le passé, constate Andreas Schleicher, de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les étudiants de ces pays faisaient leur possible pour suivre leurs études dans les institutions d'élite occidentales. Aujourd'hui, les universités asiatiques rattrapent leur retard. C'est ce que reflètent ces classements. Cela laisse à penser que l'époque où l'Occident rivalisait avec des pays qui offraient travail peu qualifié et bas salaires est révolue. Aujourd'hui, des pays comme la Chine ou l'Inde commencent à enseigner des compétences élevées à un coût modéré, et ce, à un rythme toujours plus accéléré. Les Européens ne peuvent plus éviter cette pression."

    Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur, ne s'inquiète pas de la progression de ces nouveaux venus sur la scène mondiale : "Les pays asiatiques, dit-elle, investissent à fond dans l'éducation et l'innovation. Ils en ont compris l'enjeu et ils ont du cash. La Corée, par exemple, consacre 5 % de son PIB à la recherche, tandis que nous plafonnons à 2,2 %. Nous, Européens, avons certainement un effort à faire, mais sûrement pas à l'aune du modèle anglo-saxon, par ailleurs favorisé dans ce type de classement. Nous devons jouer notre système à fond, financièrement accessible et pluridisciplinaire, en l'améliorant."


    le monde
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