Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Maroc,l'aeronautique un secteur qui pese des milliards

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Maroc,l'aeronautique un secteur qui pese des milliards

    5,2 milliards de dirhams, c’est le chiffre d’affaires à l’export du secteur aéronautique marocain en 2011. Le secteur qui figure parmi les 7 métiers mondiaux du Maroc dans le cadre du Pacte « Emergence » a connu depuis environ dix ans des mutations profondes. Résultat, le Maroc a fait son entrée dans le club fermé des sous-traitants pour le compte des plus grands constructeurs mondiaux du secteur et employant ainsi plus de 7 500 personnes hautement qualifiées. Le développement rapide de ce moteur de croissance a été porté par des opérateurs de grande envergure à l’instar de EADS, Boeing, Safran, qui ont assuré la crédibilité de la destination Maroc, et récemment Bombardier qui, à travers son projet de 1,66 milliard de dirhams d’investissement, va permettre la création de 850 emplois directs et plus de 4 000 emplois indirects. Toutefois, « Basé principalement sur la sous-traitance pour le compte de ces grands constructeurs étrangers, ce secteur se trouve depuis quelques années exposé à un ensemble d’enjeux résultant d’une part de la refonte de la carte aéronautique mondiale et d’autre part de la nouvelle donne économique mondiale, en raison notamment du repli des commandes des grandes compagnies internationales », déclare la Direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances, dans une étude sur le secteur intitulée « Le secteur aéronautique marocain face aux nouvelles mutations internationales ».

    72% des investissements du secteur sont français

    Tout d’abord, la DEPF a préféré revenir sur les particularités du secteur aéronautique marocain. Il en ressort plusieurs spécificités, en l’occurrence, une industrie reposant sur 8 métiers aéronautiques avec une prédominance de l’activité « Travail des métaux » qui représente à elle seule 35%. Autre caractéristique : la concentration des exportations sur trois principales activités représentant 82% du chiffre d’affaires global à l’export du secteur. Sont concernés le câblage (51% des exportations), le manufacturing (19%) et la maintenance (12%). Pour les investisseurs, le tissu d’acteurs étrangers est assez large (plus de 70 entreprises), bien établi autour du noyau d’origine (EADS, Safran) et constitué en clusters (zone de Nouaceur). Les entreprises françaises représentent 72% des investissements consentis dans le secteur suivies par les entreprises nationales avec 21%. La part des entreprises américaines ne dépasse pas 3%. Par ailleurs, il y a une forte concentration géographique de ces investissements autour de deux principales régions du Maroc à savoir Casablanca/Nouaceur (79%) et Tanger (15%).

    En quoi l’offre Maroc est-elle attractive ?

    « Dans le cadre du pacte Emergence, le Maroc s’est engagé à mettre en place une offre Maroc Aéronautique afin d’accompagner le développement du secteur par la mise en place de mesures concrètes et ciblées permettant au pays de s’ériger en véritable plateforme pour des métiers aéronautiques ciblés », déclare la DEPF. A travers ces mesures, le potentiel estimé du développement du secteur se chiffre à environ 4 milliards de dirhams de PIB additionnels se traduisant par la création d’environ 15 000 nouveaux emplois directs à horizon 2015. Il s’agit d’une Offre Maroc basée sur 4 volets principaux : un cadre incitatif attractif via le statut de zone franche et des aides à l’installation à hauteur de 10% du montant total de l’investissement, une offre de financement bancaire dédiée aux PME du secteur, un dispositif de développement des Ressources Humaines qualifiées à travers notamment un système d’aide aux opérateurs dans leurs efforts de formation et la création de l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA) et enfin une offre immobilière diversifiée conforme aux meilleurs standards internationaux au sein d’une Plate-forme industrielle intégrée (P2I) dédiée bénéficiant du statut de zone franche. Le tissu existant est aujourd’hui regroupé en grande partie autour de l’aéropole de Nouasser. Il s’agit dans le cadre de la stratégie de capitaliser sur cette première plate-forme en renforçant sa proposition de valeur et en doublant sa superficie (environ 200 ha), dans le cadre d’une P2I dédiée avec un branding fort « Nouasser Aerospace City ». L’opérationnalisation des dispositions de cette offre au titre de l’année 2011 s’est articulée autour de trois axes principaux qui sont le positionnement du Maroc en tant que pôle régional de production de composants aéronautique, la mobilisation du maximum des efforts pour attirer des investissements structurels, dans un environnement très concurrentiel, ainsi que le développement d’une main-d’œuvre spécialisée et qualifiée.

    La menace tunisienne et des pays d’Europe de l’Est

    Cependant, en dépit de la meilleure résistance du secteur aéronautique national à la crise économique et financière qui a été justifiée par un taux de croissance de plus de 65 % en termes d’exportations sur la période 2008-2011 (dont 29% entre 2008 et 2009), « le Maroc est confronté sur ce créneau à une rude concurrence, notamment de la part de la Tunisie qui dispose d’un tissu aéronautique assez étoffé et des pays d’Europe de l’Est qui ont une tradition aéronautique reconnue », prévient la DEPF dans son étude. Pour faire face à cette concurrence, la DEPF a proposé plusieurs pistes d’améliorations pour une meilleure opérationnalisation de l’offre « Maroc Aéronautique ». Au niveau de l’offre Maroc, il convient de concentrer davantage l’investissement public sur les clusters aéronautiques créateurs de forte valeur ajoutée, afin d’accompagner leur essor. Ceci passe par le renforcement des infrastructures numériques et de transport adaptées, en réponse à des besoins sans cesse croissants en réseaux de télécommunication et en liaisons routières, aériennes, maritimes et ferroviaires desservant les régions du Grand Casablanca et Tanger. Il faudra également conduire une politique de clusters en partenariat étroit avec les acteurs privés. L’ambition étant d’associer l’Etat, « Nouasser Aerospace City », la TFZ et les Régions casablancaise et tangéroise en vue de définir une vision partagée. Par ailleurs, dans le cadre d’un management concerté, la définition d’un système de gouvernance dans l’optique d’une gestion efficace des interfaces entre les différents acteurs, serait de nature à accroître leur compétitivité. Enfin, il faudrait tisser des liens et renforcer la présence auprès des acteurs impliqués dans des clusters étrangers afin de tirer profit des expériences étrangères leaders en la matière.

    Il faudra renforcer la formation et la recherche

    Pour ce qui est de la formation, le Maroc gagnerait à renforcer les liens industrie/formation-enseignement et les liens industrie/recherche et stimuler la coopération inter-entreprises en matière d’innovation. Ceci sans oublier de promouvoir, dans le cadre de la mission de l’IMA, la formation et le développement des compétences des employés à travers notamment l’identification et la mise en place d’un réseau d’experts dont les compétences seraient mises à la disposition des PME locales et également l’anticipation sur les besoins de formation et de recrutement à moyen terme en accompagnant et en encourageant les entreprises dans la mise en œuvre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Last but not least, il faudra favoriser les coopérations entre les écoles d’ingénieurs et les universités marocaines pour mutualiser leurs moyens et créer des laboratoires communs qui travailleront en collaboration avec les industriels. Ces centres de recherche devraient aussi élaborer leur offre de formation continue, ce qui leur permettrait de dégager des moyens financiers supplémentaires. Pour information, une université privée installée à Rabat dispense déjà des formations dans ce sens, d’autres gagneraient à suivre l’exemple de cette université eu égard de l’avenir prometteur du secteur.


    15 000 emplois en 2015

    Selon les derniers chiffres du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales « GIMAS », le secteur a enregistré au titre de l’exercice 2011 un chiffre d’affaires à l’export de plus de 5,2 milliards de dirhams et un taux de croissance annuel de 25% sur les dernières années. Ce secteur emploie près de 7 500 salariés hautement qualifiés contre seulement 1 500 employés en 2000. Eu égard aux perspectives prometteuses de développement du secteur, l’emploi dans ce secteur devrait se situer à 15 000 postes à l’horizon 2015.
    LE SOIR MA
    Dernière modification par haddou, 06 octobre 2012, 20h01. Motif: PESE
Chargement...
X