Libre errance
Chiche, le code de la presse et de l’édition va être bientôt pondu. C’est Mustapha Khalfi, notre vaillant ministre de la Communication, qui l’a communiqué. Il paraît, selon un journal de la place qui a pris sa place dans la fabrique de la bonne opinion et l’idéologie dominante, que notre éprouvé ministre est allé jusqu’à trouver, que le cadre juridique de notre presse est «peu adapté». C’est courageux de s’exprimer ainsi en lâchant le mi à la figue et en gardant le fa pour le raisin. J’espère pour notre communicateur national qu’il ne va pas se faire admonester par qui de droit à l’image de sa première tentative réformatrice pour nous sortir du décor «peu adapté» de notre bulle médiatique. Que voulez vous? À partir d’un certain âge, le lissage sens du poil est plus contagieux qu’on ne le croit. A la fin des travaux de nos valeureux experts et grâce à l’action du président de la commission reconnaissant, le code sera d’une telle quintessence des consultations avec les professionnels du secteur que plus aucun journaliste n’ira en taule pour ses écrits. Aucune entreprise de presse ne sera condamnée à verser des millions de dirhams pour une faillite programmée pour la publication d’une controverse ou d’une dissidence. Les caricaturistes feront danser joyeusement leurs crayons au rythme des âneries de l’actualité politique. On aura notre émission quotidienne d’Akhbar Al Karakizes (guignols de l’info) sur TVM et, cerise sur le gâteau, on aura notre propre Charlie-hebdo grâce à qui on pourra rendre la monnaie, en toute liberté d’expression dans un pays démocratique, en dessinant Jésus ou son Pape sous toutes leurs coutures. Les peuples d’Occident crieront au lèse icone et les ambassades du Maroc dans le monde seront édifiées en bunker pour faire face à la colère chrétienne. Bon ça va, ça va! J’arrête mon errance débordante et je mets fin à votre rêve. Réveille-toi, l’ami!
En fait pour notre identité chérie, pour notre spécificité, notre marocanité et pour préserver notre démocratie naissante le boulot va consister à pondre une loi de la presse et de l’édition. Dans l’état actuel des choses, une loi n’est qu’une image instantanée d’une balance entre les intérêts d’un pouvoir et des pressions exogènes, le diable sera toujours logé dans ses détails. Il s’agira aussi de bien chiader la subordination du Conseil National de la Presse. De définir le profil du journaliste et du journaleux. Les blogueurs, les posteurs de buzz, les écrivains électroniques auront la rage de voir un encadrement juridique de tous les n’importe quoi qu’ils postent au gré de leurs émotions. Viendront ensuite un encadrement des sondages, un droit à l’information filtrée, des dispositions relatives à l’édition et enfin de compte des petits trucs sur la publicité qui seront bien encadrés par les “crocodiles” de la réclame. Ceci dit, l’encadrement des sondages concernera les marchands de sonde mais pas le gouvernement.
M. Lahlimi, toujours à la tête du HCP, continuera à nous distiller la morphine du bonheur sous formes de statistiques envoûtantes. Grâce à des enquêtes approfondies, financées par le contribuable, nous savons enfin que l’argent fait le bonheur des Marocains et qu’un logement les fait exploser de ravissements. Nous savons aussi, que 45,7% de la population sont insatisfaits et 29,9% de du panel interrogé sont totalement satisfaits de leur sort. M. Lahlimi, pour des raisons d’éthique, n’a pas calculé le taux de la population qui veut se barrer pour profiter du bien-être à l’étranger.
A côté de ça, tout va bien, madame la marquise. Chabat arrive et nous découvrons deux Zorros cléricaux que le monde va nous envier et qui la ramènent sans balayer devant chez eux. L’un va nous réformer l’enseignement dans les écoles de la mission alors que ses écoles sont bourrées de détritus et l’autre, procureur de son état, a Rachida Dati dans le collimateur pour infraction au fameux article 490 du code “pinal” marocain!
Par Driss Fahli - Maroc Hebdo
Chiche, le code de la presse et de l’édition va être bientôt pondu. C’est Mustapha Khalfi, notre vaillant ministre de la Communication, qui l’a communiqué. Il paraît, selon un journal de la place qui a pris sa place dans la fabrique de la bonne opinion et l’idéologie dominante, que notre éprouvé ministre est allé jusqu’à trouver, que le cadre juridique de notre presse est «peu adapté». C’est courageux de s’exprimer ainsi en lâchant le mi à la figue et en gardant le fa pour le raisin. J’espère pour notre communicateur national qu’il ne va pas se faire admonester par qui de droit à l’image de sa première tentative réformatrice pour nous sortir du décor «peu adapté» de notre bulle médiatique. Que voulez vous? À partir d’un certain âge, le lissage sens du poil est plus contagieux qu’on ne le croit. A la fin des travaux de nos valeureux experts et grâce à l’action du président de la commission reconnaissant, le code sera d’une telle quintessence des consultations avec les professionnels du secteur que plus aucun journaliste n’ira en taule pour ses écrits. Aucune entreprise de presse ne sera condamnée à verser des millions de dirhams pour une faillite programmée pour la publication d’une controverse ou d’une dissidence. Les caricaturistes feront danser joyeusement leurs crayons au rythme des âneries de l’actualité politique. On aura notre émission quotidienne d’Akhbar Al Karakizes (guignols de l’info) sur TVM et, cerise sur le gâteau, on aura notre propre Charlie-hebdo grâce à qui on pourra rendre la monnaie, en toute liberté d’expression dans un pays démocratique, en dessinant Jésus ou son Pape sous toutes leurs coutures. Les peuples d’Occident crieront au lèse icone et les ambassades du Maroc dans le monde seront édifiées en bunker pour faire face à la colère chrétienne. Bon ça va, ça va! J’arrête mon errance débordante et je mets fin à votre rêve. Réveille-toi, l’ami!
En fait pour notre identité chérie, pour notre spécificité, notre marocanité et pour préserver notre démocratie naissante le boulot va consister à pondre une loi de la presse et de l’édition. Dans l’état actuel des choses, une loi n’est qu’une image instantanée d’une balance entre les intérêts d’un pouvoir et des pressions exogènes, le diable sera toujours logé dans ses détails. Il s’agira aussi de bien chiader la subordination du Conseil National de la Presse. De définir le profil du journaliste et du journaleux. Les blogueurs, les posteurs de buzz, les écrivains électroniques auront la rage de voir un encadrement juridique de tous les n’importe quoi qu’ils postent au gré de leurs émotions. Viendront ensuite un encadrement des sondages, un droit à l’information filtrée, des dispositions relatives à l’édition et enfin de compte des petits trucs sur la publicité qui seront bien encadrés par les “crocodiles” de la réclame. Ceci dit, l’encadrement des sondages concernera les marchands de sonde mais pas le gouvernement.
M. Lahlimi, toujours à la tête du HCP, continuera à nous distiller la morphine du bonheur sous formes de statistiques envoûtantes. Grâce à des enquêtes approfondies, financées par le contribuable, nous savons enfin que l’argent fait le bonheur des Marocains et qu’un logement les fait exploser de ravissements. Nous savons aussi, que 45,7% de la population sont insatisfaits et 29,9% de du panel interrogé sont totalement satisfaits de leur sort. M. Lahlimi, pour des raisons d’éthique, n’a pas calculé le taux de la population qui veut se barrer pour profiter du bien-être à l’étranger.
A côté de ça, tout va bien, madame la marquise. Chabat arrive et nous découvrons deux Zorros cléricaux que le monde va nous envier et qui la ramènent sans balayer devant chez eux. L’un va nous réformer l’enseignement dans les écoles de la mission alors que ses écoles sont bourrées de détritus et l’autre, procureur de son état, a Rachida Dati dans le collimateur pour infraction au fameux article 490 du code “pinal” marocain!
Par Driss Fahli - Maroc Hebdo
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