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L’étrange réponse à l’échec du professionnalisme du football algérien

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  • L’étrange réponse à l’échec du professionnalisme du football algérien

    Le passage au professionnalisme du football algérien a, pour l’heure, échoué. En décidant de faire prendre en charge quatre clubs de l’élite par le groupe Sonatrach, le gouvernement a pris acte de cet échec.

    La Sonatrach, qui, probablement pour faire des économies de structures, s’est obligée à dissoudre des fonctions de gestion, comme celles de la sécurité et l’environnement, dont la pertinence économique, sociale et écologique est évidente, se trouve ainsi sommée d’assurer l’entretien d’installations, des frais de compétition et des salaires de joueurs et de staffs sportifs ! Les gestionnaires de Sonatrach et de ses filiales se seraient bien passés de revenir à la pratique soviétique de la prise en charge d’activités sans rapport avec leur mission. “Mais, disent-ils, c’est une décision politique.”


    À la faillite sportive, s’ajoute donc la faillite financière des clubs.


    Mais qu’à cela ne tienne : le pouvoir oblige les entreprises du secteur pétrolier à soutenir un football qui doit vivre au-dessus de ses moyens… techniques. S’il était allé au bout de sa logique, il aurait réédité “la réforme” des années 1970 et fait bénéficier l’ensemble des clubs de ce sponsoring d’État-parti. Au-delà de la finalité politicienne de cette réforme, et dans le contexte socio-économique de l’époque, la formule statutaire s’est avérée porteuse d’un réel progrès qualitatif au profit du sport national.

    C’est vrai qu’une réplique de la réforme de 1977 aurait, peut-être, mis notre football en porte-à-faux avec les règlements de la fédération mondiale et ceux des fédérations continentales instituant le professionnalisme comme condition de participation des clubs aux compétitions internationales. Et, en tout état de cause, le professionnalisme visait à libérer l’État du financement d’une activité qui, pour être empreinte d’une fonction de prestige, n’en est pas moins une activité commerciale.

    Pourquoi alors contraindre des entreprises pétrolières et parapétrolières à s’investir dans le football ?


    À quand la troupe théâtrale professionnelle de la Sonatrach, le conservatoire national de la Sonatrach ?

    Mais la question se pose de savoir pourquoi, dans un contexte où les clubs de “l’élite” sont dans leur généralité en difficulté financière, la décision “politique” n’a concerné que quatre clubs, et pour tout dire, que le MCA. Ensuite, il fallait bien respecter la sacro-sainte règle politique de l’équilibre régional ?

    Cette décision qui contredit, dans sa lettre, une réforme visant à mettre notre football avec les règles universelles en vigueur et l’esprit qui anime l’activité sportive d’élite ne serait-elle finalement qu’une concession populiste ?
    Du fait de ce rapport malsain entre la politique et la passion agressive d’une certaine jeunesse qui s’exprime autour du football, certains hommes politiques ont fait de certains clubs de véritables enjeux de pouvoir.
    Derrière une initiative qui se veut de sauvegarde de “patrimoines” sportifs, le pouvoir semble d’abord fuir ses responsabilités : celles de s’expliquer sur l’échec de l’entrée en professionnalisme du football “d’élite”.

    Il semble, ensuite, et devant les effets annoncés de cet échec, se résoudre à un sauvetage sélectif. Ce qui n’est pas une solution à la faillite plus
    partagée des clubs “d’élite”. Et ensuite, alors ?


    Par : Mustapha Hammouche- liberté
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