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Non à la violence misogyne ! Non au harcèlement sexuel au travail en Algérie !

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  • Non à la violence misogyne ! Non au harcèlement sexuel au travail en Algérie !

    LETTRE OUVERTE À MESSIEURS LES MINISTRES DU TRAVAIL ET DE LA JUSTICE EN ALGERIE


    Le harcèlement sexuel, en milieu professionnel, est une réalité qu’il n’est plus permis d’ignorer en Algérie. Il constitue un obstacle à la promotion des travailleuses, une atteinte à la dignité des femmes et une violation des droits fondamentaux de la personne.

    Depuis sa promulgation en 2004, l’article 341-bis du code pénal sanctionne le harcèlement sexuel den Algérie, fruit de longues années de luttes que nous avons menées en tant que militantes pour les droits des femmes, plusieurs procès ont permis d’incriminer des hommes qui profitent sans vergogne de leur position de pouvoir pour obtenir des femmes qui travaillent sous leur autorité des faveurs sexuelles.

    Le harcèlement sexuel est un acte de destruction.


    Il vise à soumettre l’autre à sa volonté en le réduisant au rôle d’objet sexuel, il se situe dans un rapport de domination symptôme de l’inégalité entre les sexes. Le rapport de force dans la société, sur ce sujet, a changé en faveur des femmes ; il a ainsi participé à légitimer le travail féminin, à contre-courant de la vague conservatrice. Mais l’évolution des mentalités, en faveur de la victime, ne change pas la réalité d’un patriarcat agressif ni celle d’une précarité qui continue de s’étendre. Les procédures restent pénibles, les représailles administratives accablent les victimes qui osent porter plainte, ainsi que les témoins qui leur apportent leur aide.

    Dans le cadre de la prévention primaire, l’employeur doit déterminer les mesures matérielles et organisationnelles qui doivent être prises pour éliminer les situations qui peuvent engendrer de la violence ou du harcèlement. Il faudrait qu’en cas de plainte d’une salariée pour harcèlement sexuel, l’entreprise protège immédiatement la victime en l’écoutant, en diligentant une enquête interne, en soustrayant la victime à l’autorité directe de son harcelant chaque fois que c’est possible, sans la pénaliser ou l’empêcher de travailler, en rendant impossible toute forme de chantage. Les actes de violences peuvent être énumérés dans le règlement intérieur de l’entreprise et permettre de sanctionner le fauteur. Nous appelons donc à prendre de toute urgence des mesures de prévention et de protection au sein de l’entreprise.

    Nous demandons que le code du travail tire toutes les conséquences légales, réglementaires et procédurales de l’infraction pénale inscrite dans l’article 341-bis. Nous demandons également des dispositions qui protègent les témoins contre le risque de représailles au niveau professionnel. Le 7 octobre, journée mondiale pour le travail décent, est l’occasion de rappeler que des millions de femmes dans le monde subissent la discrimination et la violence au travail et que notre Etat qui a su pénaliser le harcèlement sexuel est en mesure de parfaire cette disposition en protégeant victimes et témoins.
    • Réseau
    Wassila/Avife,
    • Association pour l’émancipation de la femme (AEF)
    • Femmes en communication (FEC)
    • Association féministe pour l’épanouissement de la personne et l’exercice de la citoyenneté (Afepec)
    • Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Fard)
    • Tharwa Fadhma n’Soumer
    • Observatoire des violences faites aux femmes (Ovif)
    • Djazaïrouna
    • Rassemblement contre la hogra et pour les droits des algériennes (Rachda)
    • B’net Kahina
    • Association nationale femme et développement rural (ANFDR)
    • Association femmes algériennes pour le développement (Afad)
    • Association SOS femmes en détresse


    Par le Soir
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