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Pour une solution politique en SYRIE

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  • Pour une solution politique en SYRIE

    Œuvrer pour une solution politique pour aider la Syrie

    Dirigeant du Comité national de coordination pour le changement démocratique, l’un des grands mouvements 
d’opposition rassemblant les partis laïques, de gauche, ainsi que le bloc kurde, Xalit Isa décrypte les raisons de l’impasse.

    Quelle est la situation réelle sur 
le terrain ?

    Xalit Isa. Au sein du pouvoir syrien, d’abord, il existe encore une fraction qui ne veut absolument pas trouver une solution politique car elle est très impliquée dans les crimes de sang et dans la corruption.

    De l’autre côté, une partie de l’opposition, soutenue essentiellement par l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et certains pays occidentaux, ne cherche pas non plus à trouver une solution politique : ils misent seulement sur l’affrontement militaire. Parce qu’une solution politique qui pourrait regrouper toutes les formations de l’opposition, y compris les laïques, les démocrates et surtout les partis politiques membres du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCCD), ne leur convient pas. Ces puissances misent surtout sur le Conseil national syrien (CNS), qui est dominé par les islamistes, pour remplacer le pouvoir de Bachar Al Assad et pour qu’il applique leur politique et leur stratégie. Notamment pour assurer le transit du gaz et du pétrole du golfe arabo-Persique via la Syrie et la Turquie, à destination de l’Europe. À un prix moins cher que le gaz russe, que l’Europe importe actuellement.


    Qu’est-ce qui explique l’impasse dans laquelle se trouve le conflit en Syrie ?

    Xalit Isa. L’impasse existant aujourd’hui vient du fait que les pays occidentaux et ceux du Golfe soutiennent les groupes armés. On parle de l’Armée syrienne libre (ASL), mais en réalité, il n’y a pas de commandement centralisé, il n’y a que des groupes.
    - Certains, les salafistes, sont soutenus par l’Arabie saoudite ;
    - d’autres, proches des Frères musulmans, sont soutenus par le Qatar et la Turquie…
    - Et il y a des groupes, liés à al-Qaida, soutenus par les Libyens et qui entrent en Syrie via la Turquie.

    Il existe maintenant un comité composé des États-Unis, des pays de l’Union européenne et de la Turquie pour centraliser le financement et coordonner les actions des divers groupes, soi-disant pour écarter al-Qaida.

    Mais, sur le terrain, il y a des affrontements entre les troupes régulières qui ne veulent pas de solution politique et les groupes armés. Et puis, évidemment, l’impasse tient également au fait que les puissances régionale et internationales ne se mettent pas d’accord. L’Iran, la Chine et la Russie n’acceptent pas l’agenda défini par les Occidentaux et leurs alliés au Moyen-Orient. Il y a beaucoup de cartes qui ne sont dans les mains ni du pouvoir syrien ni dans celles de l’opposition. Le CNS est une formation politique qui devient un fardeau, une charge pour les puissances qui l’ont créé et ont écarté les autres formations laïques, de gauche et celles du bloc kurde.

    Les pays du Golfe, en réalité, reprochent au Comité national de coordination pour le changement démocratique de réunir en son sein beaucoup de minorités. Il y a des alaouites, des chrétiens, des Druzes et des forces de gauche. Les Turcs, eux, reprochent au CNCCD d’inclure le parti de l’union démocratique, principale formation kurde.

    Ankara veut, par tous les moyens, écarter les Kurdes du processus politique dans la crise syrienne.

    
Le 23 septembre dernier, l’opposition de l’intérieur, notamment le CNCCD, a tenu un congrès à Damas même. Un congrès qui n’aurait pas pu se tenir sans la pression de la Russie et de la Chine. Malgré cela, des leaders du CNCCD ont été arrêtés et sont toujours en prison. C’est le cas notamment du responsable du bureau des Affaires étrangères du Comité, Abdelaziz Al Khayer, arrêté le 20 septembre alors qu’il revenait de Pékin.


    Quel est le but de la Turquie et des pays du Golfe ?

    Xalit Isa. L’objectif des pays du Golfe et de la Turquie est d’affaiblir la Syrie de l’intérieur.

    Leur but n’est pas seulement le renversement du pouvoir. Ils visent en réalité la chute de l’État syrien pour que la Syrie se transforme en un pays très fragile. L’islamisation du conflit est également un facteur de fragilisation qui risque de provoquer une guerre confessionnelle.
    La configuration ethnographique de la Syrie ne correspond pas au projet islamiste. En Syrie, on trouve environ 5 % de Druzes, 8 % de chrétiens, il y a des ismaéliens, 15 % d’alaouites, 15 % de Kurdes… Un pays pareil ne peut pas être géré avec une idéologie islamiste, ni même par une idéologie panarabe. C’est pourquoi si les pays occidentaux et ceux du Golfe continuent d’armer et de financer ces groupes de tendance islamiste, alors la guerre confessionnelle et nationale sera inévitable.

    Remarquons qu’il existe un projet occidental, soutenu par les pays du Golfe et la Turquie, pour aider ce qu’ils appellent les « zones libres ». Ces zones sont la province d’Idleb, une partie de celle d’Alep et une partie de celle de Deir ez-Zor. Mais, en réalité, on ne peut pas parler de zones libres, stables, qui échapperaient totalement au pouvoir. Le projet occidental est de financer ces zones. Une réunion s’est tenue la semaine dernière, à Istanbul, où il a même été envisagé la création d’une administration dans ces zones, avec y compris une force de police ! Or, il y a de vraies zones libres et sécurisées, ce sont les régions kurdes. Pourtant, ces régions sont exclues de tout financement. Les Kurdes proposent une solution pacifique et politique pour toute la Syrie.

    En fait, la Turquie voudrait déstabiliser les zones kurdes et les transformer en champs de bataille. Elle arme des groupes pour provoquer des tensions dans ces régions. Il y a eu un attentat suicide à Qamishli dont le but était de semer la panique parmi la population. La Turquie refuse que les Kurdes bénéficient de leurs droits élémentaires, donc veut affaiblir le mouvement national kurde.


    Faut-il craindre une escalade directe entre la Syrie 
et la Turquie ?

    Xalit Isa. De la même manière que la Turquie fait un chantage sur l’Irak et que, depuis 2007, le Parlement turc renouvelle son autorisation afin que l’armée intervienne au-delà des frontières et frappe les forces kurdes en Irak, elle cherche à faire la même chose en Syrie. Mais toutes les conditions politiques ne sont pas réunies qui permettraient à Ankara d’intervenir militairement. Depuis décembre 2011, la stratégie turque consiste à ne pas intervenir directement mais à s’appuyer sur des groupes armés. Cependant, la majeure partie de la frontière entre la Turquie et la Syrie est majoritairement peuplée de Kurdes. Une population peu favorable à l’armée et à la politique turques. Donc, il n’y a pas d’intérêt pour Ankara à intervenir directement militairement.

    Laurent Fabius reparle 
de mise en place 
de corridors humanitaires. 
Qu’en pensez-vous ?

    Xalit Isa. La France et la Grande-Bretagne parlent d’aider les zones dites libres. Si elles pensent vraiment que c’est l’intérêt de la population syrienne – mais ce n’est pas mon avis –, il existe des zones sécurisées : les zones kurdes, qui sont des zones de refuge pour les populations qui fuient les combats.

    Alors pourquoi veulent-elles exclure les régions kurdes de leur aide, s’il s’agit vraiment d’aide humanitaire ?

    Pour aider vraiment la Syrie, il faut œuvrer à une solution politique. Les Occidentaux, la Russie et la Chine doivent trouver un compromis. Malheureusement, jusqu’à présent les Occidentaux veulent le remplacement de Bachar Al Assad par des forces dominées par les islamistes.

    Entretien réalisé par 
Pierre Barbancey

  • #2
    Sur , le chez-nous ne va pas être content .. ?
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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    • #3
      Enfin une analyse synthétique, lucide et sans partie pris du conflit,des protagonistes et de leurs desseins

      Commentaire


      • #4
        Ban Ki Moon vient d appeler à un Cessz -le feu immédiat en Syrie !
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

        Commentaire


        • #5
          houari16 Ban Ki Moon vient d appeler à un Cessz -le feu immédiat en Syrie !

          Pas de cessez le feu,avant de liquider les derniers rats !!!!

          Le vent à tourné,les Turques parlent "d'un homme censé du pouvoir "comme Farouk AL CHAREH pour la transition,l'opposition syrienne des "Cafés restaurants d'Europe"se contente des hommes du pouvoir modérés",tous ces désirs sont irréalistes,alors le POKI MOON plus lucide demande le plus urgent, sauver la peau des rats avant leur extermination .
          "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

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          • #6
            Interview édifiante

            Au sein du pouvoir syrien, d’abord, il existe encore une fraction qui ne veut absolument pas trouver une solution politique car elle est très impliquée dans les crimes de sang et dans la corruption.

            De l’autre côté, une partie de l’opposition, soutenue essentiellement par l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et certains pays occidentaux, ne cherche pas non plus à trouver une solution politique : ils misent seulement sur l’affrontement militaire. Parce qu’une solution politique qui pourrait regrouper toutes les formations de l’opposition, y compris les laïques, les démocrates et surtout les partis politiques membres du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCCD), ne leur convient pas. Ces puissances misent surtout sur le Conseil national syrien (CNS), qui est dominé par les islamistes, pour remplacer le pouvoir de Bachar Al Assad et pour qu’il applique leur politique et leur stratégie.
            Je pense que c'est là l'élément explicatif le plus important des conflits armés en Syrie et des manoeuvres politiques et diplomatiques autour du destin de ce pays.
            On en déduit que le principal rôle dévolu au CNS et à l'ALS est de verrouiller toute voie vers une solution négociée entre toutes les forces politiques syriennes et à l'occasion de préparer, en prenant pour alibi des bavures réelles ou non de l'armée syrienne, une intervention d'envergure de l'armée turque sur la bande frontière syro-turque avec tout ce que cela implique comme prolongations dont les principales sont bien explicitées par Xalit Isa.
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

            Commentaire


            • #7
              Y'a pas de solution politique qui tient, le mal a été fait, la Syrie détruite, l'économie ruinée, 37000 Syriens sont morts, 2 millions de déplacés qui ont perdu leurs biens et 300000 autres casés dans des camps de réfugiés. La pendaison d'Assad c'est tout ce qu'ils réclament, et malheur à ceux qui lui pardonneraient.
              Pas à la tique ..

              Commentaire


              • #8
                Laurent Fabius reparle 
de mise en place 
de corridors humanitaires. 
Qu’en pensez-vous ?

                ces dits cordons ne sont possibles qu'avec l'accord de l'ONU et celui des Russes

                sachant qu'a BENGHAZI les conteneurs de médicaments débarqués par les Français ne contenaient pas que du matériel chirurgical et que les blouses blanches cachaient des tenues léopard.

                Commentaire


                • #9
                  bel-court,
                  Réponse attendue de la part des charognards enturbanés de la péninsule arabique, leurs maîtres et leurs crieurs publics grassement rétribués pour leurs courbettes et baise-babouches.
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

                  Commentaire


                  • #10
                    Benam,
                    je m'en fou de celui qui pense comme moi, qu'il soit Marocain, Saoudien, extrêmiste juif ou Bouteflika en personne... no can do.. Ce n'est pas parce que le juif ou le Saoudien diront que 1+1=2 que je dirais 3... Il ne faut surtout pas oublier que la majorité des peuples vomissent le régime syrien...
                    Pas à la tique ..

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                    • #11
                      la Syrie détruite, l'économie ruinée, 37000 Syriens sont morts, 2 millions de déplacés qui ont perdu leurs biens et 300000 autres casés dans des camps de réfugiés.
                      Avec toi bel-court on ne sait plus si on doit pleurer ou rire.

                      C'est exactement pour ces raisons que je te disais que la guerre contre un régime ne pouvait pas être une solution. Maintenant que ces résultats son là, tu viens te lamenter:22: Explique-toi bon sang, tu t'attendais à un renversement propre ou quoi ?

                      Commentaire


                      • #12
                        C'est exactement pour ces raisons que je te disais que la guerre contre un régime ne pouvait pas être une solution. Maintenant que ces résultats son là, tu viens te lamenter:22: Explique-toi bon sang, tu t'attendais à un renversement propre ou quoi ?
                        Si tu étais neutre je t'aurais peut être répondu, mais toi, en tant que fidèle du dictateur Assad, tout ce que je te dirais c'est la faute aux rebelles..
                        Pas à la tique ..

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                        • #13
                          Si tu étais neutre je t'aurais peut être répondu, mais toi, en tant que fidèle du dictateur Assad, tout ce que je te dirais c'est la faute aux rebelles..
                          Toi donc qui soutiens les mercenaires de l'ASL tu serais neutre

                          Pour faire la guerre il faut être deux. Une fois la guerre est là, on ne pleure pas les dégâts et les victimes. Seul le résultat final compte. Mais dans tous les cas, c'est la Syrie et les Syriens qui perdent.

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                          • #14
                            Toi donc qui soutiens les mercenaires de l'ASL tu serais neutre
                            Moi neutre? oh que non... pourtant tu connais mes souhaits pour Bachar..
                            Je ne pleure pas, il ne faut pas penser comme un oiseau non plus..
                            Tu as deux camps:
                            L'un dit je ne lacherais pas la chaise de ma famille..
                            L'autre dit je veux ma liberté et dégage au régime...

                            A chacun de choisir son camps..
                            Pas à la tique ..

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                            • #15
                              L'un dit je ne lacherais pas la chaise de ma famille..
                              L'autre dit je veux ma liberté et dégage au régime...
                              Entre les deux, il faut choisir l'intérêt suprême de la Syrie. Un Syrien lambda te dira au diable cette liberté si elle est synonyme du chaos et de destruction des symboles de son pays. Au diable cette liberté si elle vient après perte du frère, du cousin, de la mère, du père, de beaucoup d'amis et même du toit qui l'abrite.

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