Maroc : Non-lieu pour l’hôtelier français de Marrakech accusé de pédophilie
Publié le 10.10.2012 à 15h18 | Par Alexis Mehdi Mantrach
Non-lieu pour Patrick Finet, ce dirigeant hôtelier français soupçonné d’être impliqué dans l’affaire de pédophilie à Marrakech. « Otage et victime d’un chantage commercial au Maroc », le mis en cause et ses avocats envisageraient de contre-attaquer pour dénonciation calomnieuse. Les détails.
]Non-lieu pour Patrick Finet, le directeur du Mandarin Oriental à Marrakech dont l'ouverture est prévue en 2014
« Otage d’un chantage commercial ». C’est ce que prétend être Patrick Finet, le dirigeant hôtelier français soupçonné d'être impliqué dans l’affaire de pédophilie à Marrakech révélée par la presse marocaine le 18 septembre dernier.
« Il est la victime et l’otage d’un chantage commercial au Maroc » ont affirmé ses avocats, Mes Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich, dans un communiqué relayé ce mardi par l’AFP (cité par AuFait). Selon eux, le dirigeant du groupe hôtelier Mandarin Oriental Jnan Rahma, situé dans le quartier chic de Bab Atlas à Marrakech, serait « innocent des faits qu’on lui reproche ».
« Une situation de non lieu »
A l’origine de ce jeu de « chantage », un différend commercial aurait opposé, fin 2011, l’hôtelier français à l’entrepreneur marocain, Jaouad Kadiri, qui possède, entre autres, le terrain sur lequel doit être construit l’hôtel Mandarin Marrakech. En réaction probable, ce dernier aurait alors déposé plainte contre M. Finet pour pédophilie au Maroc et pour faux et escroquerie à Paris. C’est en tout cas ce que semble vouloir faire croire la défense du mis en cause.
Stratégie de défense ou pas, toujours est-il que « le magistrat instructeur a décidé de ne pas renvoyer M. Patrick Finet en correctionnelle » ont souligné ses avocats dans leur communiqué publié d'aujourd'hui. M. Finet se trouve actuellement « dans une situation de non lieu » et « n'a jamais été cité à quelque audience que ce soit » ont-ils renchérit.
Photos et vidéos pédophiles… volatilisées !
Pour rappel, Le Monde avait indiqué, dans son édition du 26 septembre, que M. Finet avait fui « précipitamment » le Maroc où il était pourtant censé répondre à la convocation du tribunal correctionnel de Marrakech, le 28 septembre 2012. Or, selon ses avocats, il n’en aurait rien été, ces derniers avançant d’une part que leur client n’a jamais été cité à comparaître, et de l’autre, qu’il n’a pas fui « précipitamment » le royaume mais qu’il était simplement en voyage d’affaires en Italie, à Milan, où il supervisait l’ouverture d’un autre hôtel de luxe de la chaine asiatique.
En outre, s’agissant de la pièce à conviction numéro un de ce dossier, à savoir l’ordinateur de M. Finet dans lequel 15 526 photos et 30 vidéos mettant en scène des relations sexuelles avec des enfants auraient été trouvées, le communiqué précise aujourd’hui qu’« il ressort de l’enquête que l’expertise informatique de l’ordinateur de M. Patrick Finet le disculpe totalement, ainsi que son personnel de maison ». Où sont donc passés les vidéos et photos compromettantes ?Mystère et boule de gomme.
Des zones d’ombres demeurent
Plusieurs zones d’ombre continuent donc obscurcir cette affaire qui, en l’état actuel, semblent donner raison aux avocats de M. Finet. Dans leur communiqué transmis à l’AFP, ces derniers font d’ailleurs savoir qu’ils envisagent le dépôt d'une plainte pour dénonciation calomnieuse à Paris.
Quant aux deux chauffeurs marocains du dirigeant hôtelier, accusés d'« aide à la prostitution » et de « participation à l'exploitation d'enfants pour du matériel pornographique », ceux-ci ont comparu le 28 septembre dernier devant le tribunal de Marrakech. L’Agence France Presse indique que le procès a été reporté au 19 octobre au terme de cette première audience.
ya biladi
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