Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le jour où Hollande va exposer sa vision de l’Afrique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le jour où Hollande va exposer sa vision de l’Afrique

    Avant de se rendre samedi à Kinshasa François Hollande prononce ce vendredi à Dakar un discours très attendu sur sa vision de l’Afrique et la relation de la France avec son ancien pré carré. Pour nombre d’intellectuels africains, il sera difficile de ne pas comparer avec celui qu’avait prononcé dans la capitale sénégalaise Nicolas Sarkozy il y a maintenant cinq ans.

    « Je ne vais pas en Afrique pour me différencier », a dit le président de la République cette semaine lors d’une conférence de presse à l’Elysée en compagnie du secrétaire général des Nations Unies. Certes ! Mais le discours que prononcera devant l’assemblée nationale du Sénégal ce vendredi 12 octobre à Dakar François Hollande sera forcément comparé à un autre discours. Celui qu’avait prononcé en 2007, Nicolas Sarkozy, dans la même capitale sénégalaise. Dans ce texte qui aurait été écrit par son conseiller Henri Guaino, l’ancien chef de l’Etat reprenait cette vieille notion selon laquelle « l’homme africain » était insuffisamment « entré dans l’Histoire ». Nicolas Sarkozy avait corrigé le tir quelques mois après lors d’un autre important discours au Cap en Afrique du sud pour défendre _ avec clarté _ un changement du modèle des relations entre la France et l’Afrique et pour annonce une renégociation des accords de défense liant l’hexagone à ses anciennes colonies. Ce qui posait les bases d’une réelle nouvelle politique africaine de la France comme l’avait fait François Mitterrand à la Baule en 1990 en liant développement et démocratie dans une référence au vent de liberté qui soufflait sur l’Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin.
    Mais le Dakar de Nicolas Sarkozy est resté ancré dans l’esprit de nombreux intellectuels africains qui ont d’ailleurs produit une intense littérature sur ce sujet en dépit du Cap.
    Et pourtant si la « France-Afrique » _ selon l’expression empruntée à Houphouët-Boigny mais qui a désigné ensuite le néocolonialisme français _ n’est vraisemblablement pas totalement morte, elle est du moins moribonde depuis Nicolas Sarkozy et risque bien de disparaître sous François Hollande. « Le problème de la France-Afrique, dit-on dans l’entourage de ce dernier, ce n’est pas l’étroitesse des liens entre la France et l’Afrique mais c’est la façon dont ces liens sont organisés. »
    Et les temps changent. « Il y a quinze ans, dit-on encore, le président du Mali aurait appelé quelqu’un à Paris et une expédition aurait été montée ». C’est la grande différence où aujourd’hui la France joue le rôle de « facilitateur » dans la crise malienne selon l’expression de Laurent Fabius pour éventuellement fournir une aide logistique à une opération menée sous drapeau africain de la CEDEAO (communauté économique des états d’Afrique de l’ouest) si un jour elle est organisée sous mandat des Nations Unies en soutien de l’armée malienne. Et l’objectif d’une telle opération est de chasser les militants islamistes proches d’Al Qaïda du Nord du Mali afin de permettre à ce pays de recouvrer son intégrité territoriale, non pas pour laisser des forces militaires permanentes, dit-on à Paris.
    Cette fois-ci à Dakar, François Hollande va insister sur quelques grandes idées forces comme, justement, la nécessaire « transparence » de ces relations, « le respect de valeurs communes » et « sa confiance dans le développement de l’Afrique ». Nicolas Sarkozy avait d’ailleurs annoncé _ au Cap _ sa décision de publier les clauses secrètes des accords de défense.
    Le brainstorming avant Dakar
    Mais il y a la méthode Hollande qui après Dakar doit se rendra samedi à Kinshasa pour le sommet de la Francophonie, avec quelque 23 chefs d’Etat ou de gouvernement.
    Le 8 octobre, la veille de rencontrer Ban Ki-Moon, le président français a reçu à l’Elysée des représentants de la « société civile » africaine pour comprendre leur perception de l’Afrique d’aujourd’hui et savoir ce qu’ « ils aimeraient entendre de la bouche du président ». Un véritable « brain storming » avec autour de François Hollande des personnalités comme Mamadou Diouf, un historien sénégalais professeur aujourd’hui à l’Université Columbia à New York, Elikia M’Bokolo, un historien congolais et professeur notamment à l’EHESS à Paris, Michel Sidibé, un malien directeur exécutif d’ONUSIDA, Denis Epoté, camerounaise directrice régionale Afrique de TV5 Monde ainsi que Lionel Zinsou, banquier franco-béninois aujourd’hui président du fonds d’investissement français PAI Partners, et que certains voient comme un spin doctor du président sur l’Afrique.
    Une réunion à plusieurs messages : parler à la jeunesse, de sécurité comme base préalable à poursuivre le développement et la démocratisation mais aussi « se tourner davantage vers l’avenir » et non pas de ressasser sans cesse le passé. Sans oublier le message d’optimisme de Lionel Zinsou. Et si l’Afrique avec sa population jeune devenait la Chine de demain ?
    Bye-bye Dakar 2007…
    Jacques HUBERT-RODIER
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X