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Le dépistage du cancer du sein toujours pas effectif en Algérie

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  • Le dépistage du cancer du sein toujours pas effectif en Algérie

    Le calvaire des cancéreux de Constantine et des wilayas limitrophes s’est allégé un peu à la faveur de la disponibilité de quelques drogues. Mais le rush persiste au Centre anti cancer de Constantine, où les travaux d’aménagements qui sont engagés pour abriter la nouvelle machine battent leur plein.

    La livraison des lieux ne pourra pas se faire avant janvier, déclare une personne au fait du projet. Tandis que le dépistage du cancer du sein se fait au niveau de la Cnas. Au CHU la préoccupation majeure est de tenter d’apaiser les maux des cancéreux, fatigués par les longues attentes avant d’accéder à la radiothérapie.

    «Le dépistage du cancer du sein, imposé par le ministre du Travail et de la Sécurité social, reste une étape préliminaire qu’il faut élargir si l’on veut anticiper sur la maladie et la prendre en charge dans les meilleurs délais et conditions», note un membre actif au sein d’une association de cancéreux à Constantine.

    En l’absence de statistiques sur les effets de cette mesure, décidée en 2010 par la tutelle, il reste difficile de confirmer ou d’infirmer si le dépistage de ce genre de pathologie aura fait un bon chemin au grand soulagement de la gent féminine. Quoique des sources
    concordantes assurent que plus de 30 000 assurées ont bénéficié du dépistage systématique depuis l’entame de l’opération. A Constantine, le centre régional d’imagerie a été installé il y a plus de deux ans et accueille des dames assurées dont l’âge ne dépasse pas la quarantaine, compte tenu des critères arrêtés par les spécialistes et les pouvoirs publics.

    Néanmoins, la campagne de dépistage, limitée juste aux assurées sociales, laisse perplexe bon nombre de femmes dans l’urgence. Faute de disposer d’une carte chifa, elles sont obligées de s’acquitter d’une somme pour se faire «mammographier», au risque parfois d’encourir une détection tardive du cancer. A cette préoccupation, la même source dira : «Il est un peu injuste d’opérer par classement dans le dépistage au niveau des Cnas. Certes la priorité est pour les femmes assurées, mais il est des mesures que l’on pourrait adapter afin de permettre à une catégorie de femme de ‘statut social’ modeste de bénéficier du dépistage.»

    En d’autres termes, pallier à l’urgence d’autant que les hôpitaux accusent un déficit en matière de radiologie, et surtout en ce qui concerne le personnel spécialisé dans le dépistage. Celui-ci est quasiment insignifiant, voire «illusoire» dans l’hôpital. «Personne ne pourra certifier sa pratique d’une façon cartésienne au CHU», atteste une source médicale proche du service du CAC. Avant d’ajouter : «On a été pris de court, le nombre croissant des cancéreux ne cesse d’augmenter. Il faudra des soins urgents. Et la bataille n’est pas encore gagnée quoi qu’on en dise dans le milieu des décideurs.» Une fréquence allant galopant à cause, justement, de cette absence de «levier». Si le cancer du sein est détecté à temps sa guérison s’avère possible et moins compliquée sur le double aspect financier et temporel, puisque le coût de sa prise en charge ne dépasserait pas les 300 000 DA s’il est dépisté précocement, contre six millions de dinars à un stade avancé. C’est pour dire combien le dépistage précoce est important dans le canevas de lutte contre la maladie. Preuve en est que la société algérienne d’oncologie aura activé son plan d’action en la matière par wilaya, afin de permettre à beaucoup de femmes de bénéficier de cet examen. Mais une campagne «périodique» ne pourra pas prendre en charge toutes les régions du pays, justement ce à quoi appellent les spécialistes. Cependant il faut dégager des fonds nécessaires aux multiples examens. Au plan chiffré, le nombre des femmes atteintes du cancer du sein s’élève à plus de 10 000 nouveaux cas par an. Constantine en totalise plus de 300. Sur un autre chapitre, lié au traitement, on apprend que les drogues nécessaires à la chimiothérapie sont de nouveau disponibles ces derniers temps, malgré quelques pénuries. «Il faut admettre que l’on demeure loin des tensions des mois passés. Mais le manque persiste», souligne le responsable de l’association Oncologica. Une situation qui contraint cette ligue à proposer aux malades, vu la tension sur le centre anti cancer de cette wilaya, des séances en dehors de Constantine. Au CAC de Ouargla notamment. Mais il arrive que certains patients soient découragés et cèdent, malgré leur volonté, à la maladie.

    Nasser Hannachi , liberté
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