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Drapeau
Il est des moments où on commence à se mêler de ce qui ne nous regarde pas. Du moins c'est ce que pensent ceux qui pensent penser à notre place. Paraît-il, le peuple ne pense qu'à sa panse. Il a perdu tous les repères laissés par les pères. Il a perdu et la foi et le nationalisme à la fois. Comment faire pour que le peuple futur, celui qui est dans les écoles à user ses fonds de pantalons, retrouve son nationalisme ? La réponse aurait été très simple si notre sport allait bien. Si on avait une élite sportive. L'hymne national aurait été scandé à chaque podium, le drapeau aurait été hissé avec honneur et les enfants auraient eu leurs héros auxquels ils voudraient ressembler. Et comme eux, ils auraient travaillé dur pour défendre les couleurs nationales. Ainsi peut naître et peut s'alimenter le nationalisme. Si notre recherche se portait bien, nos chercheurs auraient, grâce à leurs travaux, été reconnus, l'université qui les a faits aussi, ils seraient autant d'exemples à suivre par nos enfants, pour porter haut la nation. Ainsi peut se répandre le nationalisme et s'ancrer.
Mais, penses-tu, ceux qui pensent penser à notre place ne pensent pas de la même manière. Ils ont décidé d'obliger les élèves à hisser l'étendard tous les matins et de le descendre chaque soir en fin de journée scolaire. Ils se devront de chanter ainsi l'hymne national deux fois par jour pendant toute l'année scolaire. Dans quelques années on aurait des nationalistes à la pelle, qui connaîtront l'hymne national les yeux fermés. Mais quand ils les ouvriront, ils découvriront que les drapeaux aux portes des administrations sont sales. Qu'avec le drapeau on essuie sa sueur lors d'un concert raï. Qu'il sert à se serrer le fessier pour danser en direct à la télé. Quand ils ouvriront les yeux, ils verront que ceux qui n'ont jamais porté les couleurs nationales sont décorés de la plus haute distinction.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran