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Recrudescence de la fausse monnaie en Algérie

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  • Recrudescence de la fausse monnaie en Algérie

    «La fabrication de la fausse monnaie en Algérie, touchant notamment les coupures de 1000 et 2000 dinars, connaît depuis quelques années déjà une recrudescence jamais égalée auparavant», selon une source sécuritaire.
    Selon notre source, qui est aussi experte dans le domaine, «si l'étape de reproduction de fausses coupures est a priori chose aisée et sans difficulté majeure, en raison des facilités d'acquisition sur le marché de moyens informatiques, scanners, photocopieurs couleur et autres outils appropriés, l'introduction sur le marché financier de telles coupures constitue l'étape cruciale la plus appréhendée par les malfaiteurs, en raison des risques réels de détection de ces fausses coupures au moment de leur mise en circulation».

    La méfiance des commerçants et de citoyens éveillés, impliquant une vigilance éprouvée face à une éventuelle arnaque, et le désir des contrefacteurs de se débarrasser du plus grand nombre de coupures contrefaites, poussent ces derniers à rechercher et à saisir les opportunités d'activités commerciales et transactionnelles impliquant la circulation de grosses sommes d'argent en liquide.


    La frénésie qui s'empare des marchés à bestiaux à l'approche de Aïd El Adha constitue à ce titre «une véritable aubaine pour les malfaiteurs qui s'infiltrent parmi les citoyens, à la recherche de leurs victimes», fait-il savoir.

    L'activité débordante de ces derniers donne toujours aux faussaires l'occasion d'acquérir des moutons payés rubis sur l'ongle avec...... de fausses coupures de monnaie.

    En effet, de grosses sommes d'argent en circulation dans de pareilles circonstances font la plupart du temps l'objet d'un simple comptage, sans véritable vérification de l'authenticité des billets. Mais comment les services de sécurité procèdent en cette période pour justement débusquer les faussaires?

    Dans un communiqué rendu public par la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), en début de ce mois, les experts de la police scientifique ont enregistré «163 affaires de falsification de billets de banque et de devises entre les mois de mars et août 2012, impliquant 155 personnes présentées devant la justice». Dans le même communiqué, Djilali Boudalia, directeur de la communication à la Dgsn, chargé des relations avec la presse écrite, a soutenu que «les faussaires développent leurs méthodes de falsification pour le blanchiment d'argent en optant pour des moyens d'impression et de photocopie des plus sophistiqués, sauf que l'expérience scientifique de la Sûreté nationale parvient à les débusquer»
    En effet, la bataille contre le blanchiment est désormais rendue possible grâce au matériel hypersophistiqué dont dispose le laboratoire pénal de la Dgsn.
    Ce qu'il faut savoir, c'est que les services de police se basent généralement sur la découverte des faux billets par les commerçants, les citoyens ou même au niveau des institutions financières (banques, agences de change, assurances, etc..) pour commencer leurs enquêtes. N'est-il donc pas temps de doter les établissements financiers d'équipements de détection de la fausse monnaie?

    La technologie au service des faussaires


    Sur un autre chapitre, le recueil de renseignements concernant les contrefacteurs connus et leur surveillance, suivi de perquisitions inopinées à leur domicile ou en certains lieux ciblés, permettent aux enquêteurs d'avancer dans leurs investigations et mettre la main sur les malfaiteurs, mais «le hasard est toujours l'allié des services de police», avoue notre source.
    Tout compte fait et de l'avis des experts, «la quantité de faux billets saisie par les services de sécurité reste dans le domaine de l'acceptable et on n'a pas encore atteint un seuil alarmant, tout simplement parce que, à ma connaissance et à ce jour, les faussaires n'ont jamais pu installer ni utiliser un atelier d'impression de faux billets comme en France, ils utilisent toujours les photocopieurs couleur et l'outil informatique avec scanner et papier ordinaire. Le jour où les contrefacteurs algériens pourront fabriquer ou obtenir du papier fiduciaire, cela deviendra dangereux pour l'économie nationale, car il faut savoir que la fabrication de la monnaie se fait avec une pâte spéciale.
    Pour ce qui est des faussaires eux-mêmes, il faut savoir qu'on n'a pas besoin d'un niveau élevé pour manipuler un photocopieur ou même l'outil informatique, la plupart du temps, les personnes interpellées sont de simples gens.
    Les avancées de la technologie qui ont révolutionné l'informatique et la reproduction par photocopieurs couleur permettent aujourd'hui un usage à des fins malintentionnées, sans possibilité d'intervention policière en amont, en raison de la discrétion qui entoure l'action des faux monnayeurs.
    Pour contrer ce phénomène criminel et freiner son évolution, «les banques nationales n'ont comme paravent que le suivi et le perfectionnement continu des éléments de sécurité qui caractérisent les différentes coupures de banque, par la mise au point de techniques plus sophistiquées, parmi lesquelles les filigranes et les hologrammes sont les plus connus du grand public», nous explique un banquier.
    De l'avis des experts dans la lutte contre le blanchiment d'argent, il s'avère que l'utilisation du papier fiduciaire et d'encre multicolore spéciale, variant suivant l'angle de lumière, constitue encore une excellente protection contre cette pratique. Il faut dire qu'en raison de sa faiblesse et sa non-convertibilité, la monnaie nationale ne connaît qu'une contrefaçon tout à fait relative et n'est pas vraiment visée à l'échelle internationale, à l'opposé de l'euro, monnaie unique adoptée par l'Union européenne depuis plusieurs années, et qui demeure la cible privilégiée des organisations criminelles internationales de fausse monnaie, lesquelles arrivent à mettre au point des coupures contrefaites de qualité remarquable, aussi bien en Europe que dans des pays tiers.

    La proximité immédiate de notre pays avec l'Europe et les échanges intenses induits dans les domaines économique et commercial ont entraîné l'apparition de fausses coupures en euros sur le marché national, mais ces actes de peu d'envergure demeurent sans incidence réelle sur léconomie du pays. En Algérie, la loi punit sévèrement les contrefacteurs de monnaie, acte considéré comme un crime pouvant entraîner dans certains cas des condamnations à de très lourdes peines de prison.

    Par Ilhem TERKI- L'Expression
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