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Un exemple du lobby israelien (juif?) en Europe

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  • Un exemple du lobby israelien (juif?) en Europe

    et un exemple a suivre pour la communauté musulmane, arabe, maghrebine.....
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    Pierre Besnainou: ''Sur le débat de la double allégeance, j’ai définitivement tranché: oui, je me sens franco-israélien''

    Par Caroll Azoulay pour Guysen Israël News

    Le 19 juin, le président du FSJU, David de Rothschild, a cédé sa place à Pierre Besnainou qui cumule, depuis lors, ses nouvelles fonctions avec celle de président du congrès juif européen.
    Fortement impliqué aux côtés de la communauté juive de France et d’Israël à travers de nombreuses activités de mécénat, ce dernier a récemment été invité par Moshé Katsav afin d’évoquer l’influence des communautés juives européennes sur leur gouvernement.
    En exclusivité pour Guysen Israël News, Pierre Besnainou nous confie son sentiment sur ce sujet.

    Un récent sondage semble indiquer que l’opinion européenne a positivement changé au profit d’Israël. Quels ont été selon vous les facteurs qui ont contribué à ce changement ?

    La prise de conscience de l'Europe et du monde entier face au terrorisme a été selon moi le principal facteur de changement de l'opinion internationale face au conflit dans cette partie du globe. Si Israël donnait l’impression d’être un état colonial, violent et qui oppressait son voisin, la situation a changé lorsque le terrorisme a commencé à frapper New York, Londres ou Madrid, et lorsque le niveau d’alertes terroristes s’est propagé sur l’ensemble des autres grandes capitales.

    En parallèle, l’action d’Ariel Sharon a permis de faire comprendre que la volonté d’Israël n’était pas de rester dans des territoires dans un but de colonisation et d’oppression. En Europe la colonisation a laissé une empreinte particulièrement douloureuse. À partir du moment où Ariel Sharon a démontré que son gouvernement n’était pas animé par un esprit colonialiste mais par une volonté de paix et de sécurité, les nations ont réajusté leur opinion.

    Ce réajustement s’est-il produit lors de la sortie de Gaza ?

    Absolument. Quand Sharon a fait son premier discours en évoquant les "sacrifices douloureux" qu’il était prêt à faire, personne ne s’attendait à ce qu’il les mettent en œuvre. L’année dernière, le prix de ces concessions douloureuses pour l’ensemble du peuple israélien a pris toute sa mesure face aux caméras du monde entier.

    Les Européens pensent que le conflit israélo-palestinien est plus dangereux que la menace iranienne pour la paix dans le monde. Quelle est votre opinion sur ce sujet ?

    Sans aucune discussion, la priorité doit aller à la neutralisation du nouvel Hitler. Les choses sont aujourd’hui très claires. Il n’y a aucune commune mesure entre les conflits actuels, y compris celui qui oppose les Israéliens et les Palestiniens, et le risque de voir un dictateur particulièrement anti démocratique et dangereux se doter de l’arme nucléaire pour l’utiliser contre les pays de la région, dont Israël. Pour moi le danger est focalisé vers le président iranien.

    Vous œuvrez à inciter les dirigeants européens à prendre la mesure de ce danger ?

    Oui, il s’agit à mes yeux d’un travail important. Quand Israël a été exposé au danger terroriste et a été contraint de se défendre, le monde qui ne connaissait pas l’ampleur de ce fléau n’a pas compris la réaction de l’État hébreu. Avec l’attaque du World Trade Center, les Etats Unis, puis les autres pays européens, ont soudain pris les mesures qui s’imposaient.

    Aujourd’hui encore, le président iranien menace de rayer Israël de la carte, et si les nations réagissent verbalement, elles ne réalisent pas réellement à quel point cette menace les concerne indirectement. La menace iranienne n’est pas encore assez perceptible en Europe, et nous devons donc agir pour éveiller les consciences.

    Vous avez récemment été l’invité d’un symposium organisé par le président de l’État hébreu pour débattre de l’influence des juifs en Europe. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    J’ai tenté d’expliquer quel était le rôle politique des institutions politiques juives européennes, la réalité de nos actions et leur impact sur les dirigeants européens. Les juifs européens sont aujourd’hui totalement crédibles et totalement légitimes dans leur défense d’Israël. Nous pouvons désormais nous permettre d’être le pont entre Israël et l’Europe. Depuis un an, c’est d’ailleurs le message que je m’efforce de faire passer, car je considère qu’en tant que juif nous avons un lien naturel avec Israël.

    Par ce message vous semblez vouloir lutter contre un tabou encore très présent en Diaspora…

    Effectivement, je ne me cache pas derrière des valeurs morales ou humanistes. Je revendique simplement et fermement le lien très particulier qui m’unit avec Israël en ma qualité de juif. Il n’y a aucune ambiguïté sur ce sujet, et le fait d’être décomplexé face à cette dualité, qui finalement n’en n’est pas une, a changé le message global que je transmets aux dirigeants.

    De quelle manière ?

    Lors d’un discours devant le parlement européen, j’expliquais qu’en tant que juif ma proximité avec Israël, et l’ensemble des problèmes que ce pays rencontre, me permet d’avoir conscience de faits ignorés par les Européens. Et en tant qu’Européen, je suis en mesure d’expliquer la position européenne aux Israéliens.

    Ni les uns, ni les autres, ne peuvent me regarder avec distance. En Europe personne ne peut remettre en cause mon engagement européen. Personne ne peut reprocher aux juifs européens de n’avoir pas œuvré à la construction de l’Europe au moins autant que n’importe quel autre citoyen européen. Et les Israéliens ne peuvent en aucune manière remettre en cause l’attachement des juifs de Diaspora avec Israël. Il s’agit d’un lien indiscutable.

    Cette double appartenance nous désigne comme des interlocuteurs de choix pour entamer, ou encourager le dialogue.

    Vous êtes d’ailleurs à l’origine d’une proposition très audacieuse dans le domaine de la double appartenance…

    En effet il me semble qu’il serait peut-être intéressant et légitime d’octroyer aux juifs de diaspora qui le désire la nationalité israélienne sans qu’ils aient à faire leur alya. Quand nous sommes en France, en Italie ou ailleurs, on s’adresse aux juifs en disant : 'votre' premier ministre Ehoud Olmert, 'votre' ambassadeur, 'votre' président, alors pourquoi être mal à l’aise sur ce sujet ? Je pense au contraire qu’il faut assumer.

    Si nous sommes israéliens aux yeux des autres, pourquoi le gouvernement ne reconnaîtrait-il pas aux juifs qui le souhaitent cette appartenance. On dit qu’on fait partie d’un même peuple, alors pourquoi ne pas l’officialiser ? Évidemment ce statut ne conférerait pas aux juifs qui ne vivent pas en Israël les mêmes droits que ceux qui y résident (droit de vote etc.), mais il serait néanmoins idéologiquement reconnu.

    Êtes-vous suivi par les juifs de France sur ce débat ?

    Nombreux sont ceux qui se disent favorable à cette idée, nombreux aussi sont ceux qui se disent scandalisée par une telle proposition. On peut en discuter, mais à ceux qui se disent outrés, je réponds que j’aimerais pouvoir un jour pouvoir chanter l’Atikva en toute liberté dans un match de foot France- Israël sans être culpabilisé.

    Par ailleurs, 100 ans après Hertzl, il appartient peut-être au sionisme actuel de faire évoluer certains textes, surtout lorsque l’on sait que l’alya se rétrécit comme une peau de chagrin. Après tout, que faire de cette importante partie du peuple juif qui vit en Diaspora et qui, si elle n’est pas rattachée à la synagogue, se demande parfois quel est son lien avec le peuple juif ?

    Quelle est la position des dirigeants israéliens sur un tel projet ?

    Moshé Katsav paraît passionné par cette idée. J’avais un allié extraordinaire sur ce sujet en la personne de Ariel Sharon avec qui nous avions eu des échanges privilégiés sur cette idée. Malheureusement, sa maladie m’a empêché d’aller plus loin avec lui dans les débats…
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