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"Nous craignons pour sa vie" : témoignages de proches de disparus syriens

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  • "Nous craignons pour sa vie" : témoignages de proches de disparus syriens

    La répression en Syrie ne cesse de clamer de nouvelles victimes. Depuis le début de la révolte il y a dix-neuf mois, au moins 34 000 personnes ont été tuées, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Chaque jour, des familles syriennes pleurent la perte d'un proche. D'autres attendent dans l'angoisse des nouvelles d'un proche disparu, enlevé par les forces de sécurité du président Bachar Al-Assad.

    "Des Syriens sont enlevés dans les rues par les services de sécurité et des paramilitaires et sont portés 'disparus' dans des centres de torture", commente Alice Jay, directrice de campagne de l'ONG Avaaz. "Que ce soit des femmes faisant leurs courses dans des épiceries ou des agriculteurs s'approvisonnant en carburant, personne n'est à l'abri. Il s'agit d'une stratégie délibérée pour terroriser les familles et les communautés", ajoute-elle. Selon cette responsable, "ne pas savoir si votre mari ou votre enfant est vivant provoque une peur si grande qu'elle fait taire toute velléité de contestation".

    Difficile d'établir le nombre exact de ces "disparus" : ils seraient entre 28 000 et 80 000, selon les groupes de défense des droits de l'homme, indique jeudi 18 octobre l'ONG Avaaz. Fadel Abdulghani, du Réseau syrien pour les droits de l'homme, qui a chiffré le bilan humain en Syrie depuis le début de la contestation, estime qu'au moins 28 000 personnes ont disparu et 18 000 d'entre elles aurait été identifiées via son réseau sur le terrain. Le Réseau a indiqué qu'il dispose d'informations sur les 10 000 autres, mais pas de leurs noms car les familles sont trop terrifiées pour les révéler. "D'après les informations qui nous sont transmises par nos contacts dans des villages à travers la Syrie, nous pensons qu'il pourrait y avoir 80 000 victimes de disparition forcée", estime pour sa part Muhannad Al-Hasani, président de l'organisation syrienne pour les droits humains "Sawasya".

    LES PROCHES DE DISPARUS TÉMOIGNENT

    L'ONG Avaaz a recueilli des témoignages de Syriens ayant vu leur mari, leur fils ou leur fille disparaître de force sont nombreux.

    * Amer Abdullah, 32 ans, vient de Sinjar près de la ville de Ma'arat Al-Numan dans la province d'Idlib. Son frère Hicham témoigne :

    "Mon frère n'était qu'un simple fermier avant le début de la révolution. Suite aux premières manifestations dans notre zone, les forces de sécurité nous ont réprimés et nous ont interdit l'accès à des produits de première nécessité sans lesquels nous ne pouvons pas vivre, surtout le fioul que nous utilisons pour nous chauffer. Mon frère a aidé à approvisionner les habitants du quartier en fioul depuis plusieurs stations essence. Le 18 février 2012, alors qu'il était en route vers une station essence pour en rapporter du fioul, il a passé un poste de contrôle militaire dans le quartier de Wadi Al-Daif, à l'est de la ville de Ma'arat Al-Numan, et s'est fait arrêter. Depuis, nous n'avons plus entendu parler de lui, sauf par l'intermédiaire de détenus libérés récemment. La dernière fois, c'était il y a 3 mois : on nous avait révélé qu'il était détenu dans la prison de Mazzeh, qu'il était faible physiquement et avait perdu beaucoup de poids. Nous ignorons toujours dans quel département de sécurité il est détenu. Nous n'avons pas osé nous y rendre pour nous renseigner à son sujet, de peur qu'on nous arrête."

    * Anas Al-Shaghri, 23 ans, a disparu dans une zone rurale près de Baniyas, peu après le début des manifestations dans la ville. Son frère raconte :

    "Le 14 mai 2011, mon frère s'est fait arrêter et a été remis après minuit à un homme à qui il faisait confiance. Il était censé le rencontrer pour qu'il lui trouve une autre cachette. Quand nous avons contacté cette personne, il nous a raconté : "Oui, j'ai déféré Anas moi-même". Depuis, nous n'avons plus du tout eu de nouvelles de mon frère, si ce n'est qu'il a été détenu au département 291 de la Sécurité d'Etat à Damas. Nous l'avons appris de l'un des détenus libérés récemment. Il nous a aussi révélé qu'Anas avait été placé en isolement et se faisait gravement torturer. Cela m'a laissé dans un tel état de désarroi et d'horreur à la pensée de mon frère que j'ai pleuré chaque jour rien qu'à imaginer ce qui avait pu lui arriver. À chaque fois que nous cherchons à en savoir plus sur Anas, ils nient qu'il a été détenu dans un de leurs départements de sécurité. Nous avons embauché un avocat à ce sujet, mais ça n'a rien donné. Ce qui fait que le cas d'Anas est unique, c'est qu'il a été l'un des premiers à appeler à des manifestations pacifiques à Baniyas. Il s'est servi de ses liens d'amitié et de sa personnalité charismatique pour inciter à manifester. Anas était aussi l'une des personnes les plus actives médiatiquement dans la ville de Baniyas, il était tout le temps en lien avec plein de médias ; ça a conduit les forces de sécurité et les chabihas à le détester et à lui en vouloir encore plus."

    * Ahmad Ghassan Ibrahim, 26 ans, a disparu près de Qala'at Al-Hosn, en banlieue de Homs. Sa mère, Mme Fayzeh Al-Masri raconte :

    "Le 27 février 2012, mon fils a roulé en voiture de Qala'at Al-Hosn à la ville de Talkalakh. C'est là que nous avons perdu tout contact avec lui, jusqu'à ce qu'il appelle sa tante à 22h30 d'un autre numéro que le sien. Il lui a dit qu'il se rendait à Homs et demandé de ne pas essayer de le joindre, que ce soit à son numéro ou au numéro duquel il appelait. Nous avons quand même essayé de le joindre, en vain. Plus tard, nous avons découvert que ce numéro inconnu appartenait au département de la sécurité militaire de Homs. Nous n'avons pas baissé les bras et l'avons sans cesse appelé sur son portable. Nous avons demandé des nouvelles de lui à tous les départements de sécurité, sans résultats. Et il y a un mois et demi, lorsque nous l'avons appelé sur son portable, quelqu'un a répondu et a dit qu'Ahmad avait été tué par un des snipers du régime et enterré à Rastane, mais nous n'étions pas en mesure de confirmer cette information. Nous sommes très inquiets depuis six mois. Nous sommes certains qu'il ne nous aurait pas quittés, ni sa femme – qui d'ailleurs attend des jumeaux. Nous voulons seulement savoir ce qu'il est devenu."


    * Hussein Eisso, 62 ans, militant kurde de Syrie, a été emmené hors de chez lui à 2 heures du matin le 3 septembre 2011 par les services de renseignements de l'armée de l'air. Son frère Bashar témoigne :

    "Mon frère se rendait chez lui lorsqu'il s'est fait arrêter par des agents de sécurité. Il s'était fait arrêter deux semaines plus tôt pendant une journée, après sa tentative de mener un sit-in en face du tribunal de Hasaka. Il était en discussion avec le Procureur général au sujet de la libération de quelques militants. Eisso a dévoilé plus tard sur Al-Arabiya que le procureur général lui avait rétorqué qu'il n'était pas arabe et par conséquent que cela ne le regardait pas. Eisso lui avait alors répondu : 'Je suis Syrien et c'est suffisant'. Mon frère a été transféré vers plusieurs services de renseignements en Syrie et il n'a jamais été relâché à cause de son refus de signer une déclaration de remords. Hussein souffre de problèmes de santé et d'une maladie cardiaque. Il a absolument besoin de médicaments, mais les forces de sécurité n'ont pas autorisé sa famille à lui en apporter. Nous avons découvert qu'il a récemment souffert d'un accident vasculaire cérébral qui l'a mis dans un état de paraplégie. Sa famille est dans un grand état d'anxiété, surtout depuis que sa santé s'est sérieusement dégradée. Nous craignons pour sa vie."

    Le concept de disparition forcée

    L'Article 2 de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées définit une disparition forcée comme :

    "L'arrestation, la détention, l'enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l'État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l'autorisation, l'appui ou l'acquiescement de l'État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi." En vertu de la Convention internationale, "la pratique généralisée ou systématique de la disparition forcée constitue un crime contre l'humanité."

    La définition d'une disparition forcée implique que trente jours se sont écoulés depuis la date initiale de disparition.


    http://www.lemonde.fr/proche-orient/...7817_3218.html

  • #2
    Alors AAnis, tu t'es t'es mis toi aussi

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    • #3
      Mis à quoi?
      Vous adorez faire des débats des affaires personnelles...

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      • #4
        Zen.man, les cellules dormantes

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        • #5
          Mis à quoi?
          Vous adorez faire des débats des affaires personnelles...
          pas du tout.

          Pas mal ici déjà nous relatent les horreurs de la sale guerre fratricide en Syrie. Puisque je consulte ce forum pour avoir les dernières nouvelles, je m'offusque à chaque fois que je lise de ces mauvaises nouvelles sur la Syrie. Dès le départ, j'étais contre cette guerre car je savais que son lot ne sera pas de toute beauté. Il était claire dès le début-du moment que la guerre civile est entamée- que des disparitions seront enregistrées, que des maisons seront ruinées et que des familles seront exilées et que des vies seront perdues...

          La guerre a t-elle une autre définition ?

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