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Le groupe japonais Toyota Tsusho Corporation a lancé hier une offre publique d’achat (OPA) sur la totalité du capital de la société française CFAO (Compagnie française d'Afrique occidentale), distributeur de plusieurs marques d’automobiles en Algérie et opérateur avéré dans le secteur pharmaceutique.
L’opération qui se déroule en offshore risque, cependant, de perturber l’activité en Algérie de ce groupe, qui a acquis une expérience de plus d’un siècle dans le commerce sur le continent africain. Le groupe japonais détient déjà 29% des actions de CFAO et l’OPA devrait se solder par l’acquisition presque totale des capitaux du groupe. D’autant plus que le conseil d’administration a approuvé cette transaction à travers la note déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Quel avenir pour Chevrolet et Opel ?
La filière automobile algérienne de CFAO risque d’être sérieusement perturbée en raison de cette acquisition. En effet, le groupe distribue en Algérie plusieurs marques de voitures telles que Chevrolet, Opel, DAF, Isuzu et Dong Feng et affirme dans son rapport transmis à l’AMF que les principales marques vendues par la société sont Toyota, Nissan et General Motors (Chevrolet et Opel). Ces trois constructeurs représentaient ensemble en 2011, 29,9% du chiffre d’affaires du groupe. Le rapport ajoute, par ailleurs, que le nombre de véhicules vendus a progressé de 27% en 2011, avec une croissance particulièrement soutenue en Algérie et au Maroc où 41 000 véhicules ont été vendus, soit 50% du total des ventes. Au cours du premier semestre 2012, les ventes en Algérie ont progressé de 43%, ce qui représente un bilan de 269,7 millions d’euros (bilan du Maroc compris). Toutefois, le rapport de CFAO évoque «des accords conclus par la société (ou le groupe) qui sont modifiés ou prennent fin en cas de changement de contrôle de la société». Il cite notamment le contrat conclu le 1er janvier 2006 par le groupe avec General Motors concernant l’importation et la distribution de ses véhicules en Algérie. Les contrats représentent un volume d’affaires important, les marques Toyota, General Motors (incluant les marques Chevrolet et Opel) et Nissan, ont représenté ensemble en 2011 environ 29,9% du chiffre d’affaires consolidé du groupe. Ceci laisse penser que General Motors, par exemple, pourrait changer de distributeur en Algérie sans difficulté aucune. C’est cette question qui a intéressé le plus les experts.
Droit de préemption ?
Avec l’acquisition de la société danoise Mission Pharma, le groupe français a montré son ambition pour l’activité pharmaceutique. C’est cette société qui a donné au groupe un accès privilégié à une clientèle d'hôpitaux, cliniques et ONG et participé à l’expansion de la société E.P.DIS SPA, basée à Reghaïa. Avec le changement du portefeuille du groupe E.P.DIS, spécialisée dans l’importation des produits pharmaceutiques en Algérie, risque fort de se tourner vers les produits asiatiques au détriment des productions européennes. Mais, le plus important dans l’acquisition de CFAO, c’est sans doute la société Propharmal. En fait, le groupe a intégré la production pharmaceutique, à travers l’acquisition en 2011 de 49% des parts de la société Propharmal, fondée par le groupe Blanky. Le partenaire algérien est majoritaire statutairement et se trouve donc en mesure d’exercer le droit de préemption. Et c’est la particularité de cette transaction qui, pour la première fois depuis 2009, engage un privé algérien face à une opération d’acquisition sur une filiale où il se trouve en majorité des actions. Le rapport du groupe CFAO n’évoque nulle part cette option et il a certainement conclu un accord avec le partenaire algérien. Reste à savoir si le gouvernement n’est pas intéressé par une prise de participation dans Propharmal.
Par Mokhtar Benzaki - Le Soir d'Algérie.
L’opération qui se déroule en offshore risque, cependant, de perturber l’activité en Algérie de ce groupe, qui a acquis une expérience de plus d’un siècle dans le commerce sur le continent africain. Le groupe japonais détient déjà 29% des actions de CFAO et l’OPA devrait se solder par l’acquisition presque totale des capitaux du groupe. D’autant plus que le conseil d’administration a approuvé cette transaction à travers la note déposée auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Quel avenir pour Chevrolet et Opel ?
La filière automobile algérienne de CFAO risque d’être sérieusement perturbée en raison de cette acquisition. En effet, le groupe distribue en Algérie plusieurs marques de voitures telles que Chevrolet, Opel, DAF, Isuzu et Dong Feng et affirme dans son rapport transmis à l’AMF que les principales marques vendues par la société sont Toyota, Nissan et General Motors (Chevrolet et Opel). Ces trois constructeurs représentaient ensemble en 2011, 29,9% du chiffre d’affaires du groupe. Le rapport ajoute, par ailleurs, que le nombre de véhicules vendus a progressé de 27% en 2011, avec une croissance particulièrement soutenue en Algérie et au Maroc où 41 000 véhicules ont été vendus, soit 50% du total des ventes. Au cours du premier semestre 2012, les ventes en Algérie ont progressé de 43%, ce qui représente un bilan de 269,7 millions d’euros (bilan du Maroc compris). Toutefois, le rapport de CFAO évoque «des accords conclus par la société (ou le groupe) qui sont modifiés ou prennent fin en cas de changement de contrôle de la société». Il cite notamment le contrat conclu le 1er janvier 2006 par le groupe avec General Motors concernant l’importation et la distribution de ses véhicules en Algérie. Les contrats représentent un volume d’affaires important, les marques Toyota, General Motors (incluant les marques Chevrolet et Opel) et Nissan, ont représenté ensemble en 2011 environ 29,9% du chiffre d’affaires consolidé du groupe. Ceci laisse penser que General Motors, par exemple, pourrait changer de distributeur en Algérie sans difficulté aucune. C’est cette question qui a intéressé le plus les experts.
Droit de préemption ?
Avec l’acquisition de la société danoise Mission Pharma, le groupe français a montré son ambition pour l’activité pharmaceutique. C’est cette société qui a donné au groupe un accès privilégié à une clientèle d'hôpitaux, cliniques et ONG et participé à l’expansion de la société E.P.DIS SPA, basée à Reghaïa. Avec le changement du portefeuille du groupe E.P.DIS, spécialisée dans l’importation des produits pharmaceutiques en Algérie, risque fort de se tourner vers les produits asiatiques au détriment des productions européennes. Mais, le plus important dans l’acquisition de CFAO, c’est sans doute la société Propharmal. En fait, le groupe a intégré la production pharmaceutique, à travers l’acquisition en 2011 de 49% des parts de la société Propharmal, fondée par le groupe Blanky. Le partenaire algérien est majoritaire statutairement et se trouve donc en mesure d’exercer le droit de préemption. Et c’est la particularité de cette transaction qui, pour la première fois depuis 2009, engage un privé algérien face à une opération d’acquisition sur une filiale où il se trouve en majorité des actions. Le rapport du groupe CFAO n’évoque nulle part cette option et il a certainement conclu un accord avec le partenaire algérien. Reste à savoir si le gouvernement n’est pas intéressé par une prise de participation dans Propharmal.
Par Mokhtar Benzaki - Le Soir d'Algérie.