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La guerre contre Aqmi passe par Alger

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  • La guerre contre Aqmi passe par Alger

    La visite du chef de l’État -François Hollande- en Algérie n’a jamais pris autant d’importance dans la perspective d’une guerre contre les terroristes du Sahel.

    La nouvelle relation franco-algérienne n'a pas démarré le 17 octobre mais le 6 mai. Pour la plupart des proches de François Hollande, qui travaillent sur le dossier algérien, il serait faux de croire que le communiqué élyséen de mercredi constitue le début d'une nouvelle ère faite à la fois de repentance ou de concessions. Selon l'historien Benjamin Stora, conseiller officieux de longue date du candidat devenu président, "la reconnaissance de la répression sanglante du 17 octobre n'a fait qu'entériner la défaite de Nicolas Sarkozy et d'un quinquennat où il ne s'est rien passé avec l'Algérie". Comme si le voyage de décembre 2007 en compagnie de Rachida Dati et d'Alexandre Arcady n'avait pas compté.

    Comme si les déclarations à Constantine de l'ex-président sur "le système colonial injuste" n'avaient servi à rien. Un an plus tôt, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait expliqué au Premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, "qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères". À l'époque, le traité d'amitié entre les deux pays que le président Chirac avait appelé de ses vœux, était bloqué. "Pas assez de consensus", soutenait-on dans l'entourage du président Bouteflika, d'autant que "l'amitié, ça ne se décrète pas", selon les propres mots cette année-là de Nicolas Sarkozy.

    "J'aime la France, je l'ai combattue"

    Or, au cours de cette période, François Hollande exprimait déjà un point de vue radicalement contraire. En 2006, de passage à Alger, le Premier secrétaire du PS, affirmait : "Nous sommes comptables du passé et responsables de l'avenir. La SFIO a perdu son âme dans la guerre d'Algérie. Elle a ses justifications, mais nous devons encore des excuses au peuple algérien." Des excuses de l'héritier de Guy Mollet, pas des excuses de l'État français. Ou pas encore…

    En 2010, François Hollande repart en Algérie. Alors que la saison des primaires socialistes n'a pas encore commencé, l'ex-patron du PS dévoile dans un entretien à France 24 ses intentions : "Ce qu'il me revient de faire, c'est qu'un nouveau chef d'État français en 2012 puisse donner une nouvelle impulsion à la relation franco-algérienne. Que faut-il faire? Reconnaître l'épreuve que cela a été pour la population algérienne." En s'excusant? "Je ne suis pas du tout convaincu que ce soit sous cette forme-là qu'il faille évoquer l'Histoire", répond-il. Hollande évoque alors la visite qu'il vient de rendre à l'ancien président Ben Bella, l'ancien joueur de l'OM, l'ancien adjudant de la Seconde Guerre mondiale décoré par le général de Gaulle! Le socialiste se souvient de ce que Ben Bella lui a dit : "J'aime la France, je l'ai combattue, mais j'aime la France." "C'est cette relation exceptionnelle qu'il faut essayer de densifier", conclut le futur candidat à la présidentielle.
    Les ministres tissent la toile

    Dès le début de la campagne, les Algériens ont placé beaucoup d'espoirs en Hollande. Un diplomate raconte qu'après des semaines où les sujets de l'identité nationale et de la viande halal avaient pollué le débat, "l'espoir en Algérie était qu'on tourne la page". D'autant qu'après avoir promis que le 50e anniversaire de l'indépendance algérienne ne serait pas "exploité" à des fins politiques, le projet de transfert des cendres du général Bigeard aux Invalides, "héros" de la bataille d'Alger, n'avait rien arrangé. Résultat, dès son élection, François Hollande planifie sa visite à Alger. Pas moins de quatre visites ministérielles ont permis de régler les détails et le contenu. Laurent Fabius, Yamina Benguigi, Nicole Bricq et Manuel Valls vont patiemment tisser la toile.

    Au cœur des discussions sur place du chef de la diplomatie française et du nouveau ministre de l'Intérieur, une seule question prioritaire, le Sahel. La position de départ relève de la quadrature du cercle. D'un côté, la France, avec ses otages retenus par Aqmi dans un "Sahelistan" dénoncé comme tel par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. De l'autre, une Algérie qui estime avoir chassé une fois pour toutes le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), successeur des sanguinaires GIA (Groupes islamistes armés), et qui n'entend pas voir se déchaîner à ses portes une guerre "néocoloniale" de reconquête du Nord-Mali. Comment dès lors coopérer?

    À l'Élysée, on affirme que les choses ont beaucoup progressé depuis juillet dernier. "Les Algériens n'expriment plus ouvertement d'hostilité à une intervention militaire, mais ils souhaitent être associés à la coordination afin que les opérations sur le terrain empêchent toute infiltration sur leur sol des terroristes", confie une source proche du chef de l'État. Mais entre ce vœu et une collaboration concrète, il y a un pas que, pour l'instant, le président Bouteflika et les militaires qui l'entourent n'ont pas franchi. Un diplomate au cœur du dossier laisse entendre toutefois que le voyage d'Alger pourrait réserver de bonnes surprises. Les Algériens ont toujours souhaité qu'une véritable négociation s'instaure entre le gouvernement malien et les rebelles touareg afin que ces derniers puissent avoir un avenir politique au Mali. Les responsables algériens auraient donc fait comprendre aux Français tout l'intérêt de laisser une chance à ceux qui, parmi les alliés d'Aqmi, rendraient les armes. Ils pensent en particulier à certains dirigeants d'Ansar Dine, avec lesquels ils ont eu des contacts en Algérie-même.
    "2012 doit être l'occasion d'un reset"

    Pour la France, depuis que la résolution autorisant l'usage de la force a été adoptée aux Nations Unies, c'est aux Africains de monter en puissance avec le soutien de l'Union européenne. Mais il est indispensable que l'Algérie laisse faire. "Nous avons toutes les chances d'obtenir une neutralité bienveillante", confie une source bien placée. "Et un soutien militaire algérien jusqu'en territoire malien n'est pas exclu", ajoute-t-elle. Pas si simple depuis que le président français a été menacé de mort la semaine dernière par le Mujao, un groupe terroriste implanté à Gao, et que leurs partenaires d'Aqmi ont signifié à François Hollande, hier encore, qu'il était personnellement responsable de la mort des otages en cas de déclenchement des hostilités.

    Inutile de dire que si François Hollande revenait de son déplacement avec un soutien fort de Bouteflika sur la question du Sahel, la relation franco-algérienne en sortirait dopée. Un climat de confiance serait recréé, permettant d'aborder d'autres sujets qui fâchent : les lois commerciales et fiscales contraignantes pour nos entreprises, le régime d'attribution des visas toujours aussi mal vécu par les Algériens, la restitution des archives confisquées par la France avant et pendant la guerre d'Algérie…

    À condition que la France s'excuse officiellement pour son attitude coloniale? "Rien ne sera jamais suffisant aux yeux des Algériens, confesse Benjamin Stora, mais tout changement de ton sur la question mémorielle générera moins de suspicion de part et d'autre." L'ambassadeur de France à Alger jusqu'en avril dernier, Xavier Driencourt, avait quitté son poste par ces mots : "2012 doit être l'occasion d'un reset au sens informatique du terme. Nous ne nous sommes pas choisis mais devons apprendre à nous aimer". Ce qui passe, à défaut de se pardonner, par un certain nombre de gestes qui font la qualité d'une relation de couple.


    Hollande l'algérien


    Avec un père clairement engagé "Algérie française", au point de se présenter deux fois aux élections municipales de Rouen sur une liste parrainée par Jean-Louis Tixier-Vignancour, l'avocat du général putschiste Salan, François Hollande a été marqué très tôt par l'histoire franco-algérienne. En 1978, au cours de sa scolarité à l'ENA, il fait son stage à l'ambassade de France à Alger. "Je découvrais une Algérie fière de son indépendance mais qui, déjà, attendait beaucoup de la France", raconte-t-il dans une interview à la presse algérienne lors de son voyage de 2006. Au cours de ce déplacement en tant que premier secrétaire du PS, il déclare que "la colonisation a été un système inéquitable et oppresseur. La guerre d'Algérie a produit, poursuit-il, des tragédies humaines. Dire cette vérité n'est pas rajouter du malheur à la douleur, c'est accomplir notre devoir à l'égard de toutes les victimes de cette période". François Hollande rappelle que c'est grâce à la gauche que le deuxième paragraphe de l'article 4 de la loi de février 2005 sur la reconnaissance en faveur des Français rapatriés fut retiré, celui qui soulignait "le caractère positif de la colonisation". Dans un livre-entretien avec le journaliste Edwy Plenel en 2006, le patron du PS prend position pour que la France présente des excuses pour son passé colonial et ses conséquences. En 2010, Hollande retourne en Algérie à l'invitation du FLN. Il y rencontre l'ancien président Ben Bella. "L'Algérie est un pays qui m'est proche, avoue-t-il alors, j'y compte beaucoup d'amis, ma visite est un témoignage de fidélité, une préparation de l'avenir."

    François Clemenceau - Le Journal du Dimanche

  • #2
    ... avant de s'aventurer dans le désert malien, il faut commencer par se poser la question, qui finance aqmi

    Commentaire


    • #3
      A mon modeste avis, François Hollande parle au nom de groupes d'influence étrangers à la France, il fait tout pour embourber militairement notre pays dans la nouvelle colonisation du Mali; Il ne faut pas oublier que la France officielle est soumise au lobby américano-juif sioniste, elle est leur porte-parole auprès des dirigeants algériens. La ligne anti-impérialiste de l'Algérie doit être maintenue; il ne faut pas tomber dans le piège juif sioniste atlantiste.

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