C’est l’affaire Zinédine Zidane/Materazzi qui a fait resurgir ce thème (thème d’une conférence sur l’insulte dans les alentours de la méditerranée)…….C’était aussi une facon de faire excuser et de défendre le joueur italien….
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Zinédine Zidane s'est expliqué jeudi devant la Fifa sur la nature des insultes à l'origine du coup de tête qu'il a donné à Marco Materazzi. L'occasion de revenir sur l'insulte dans le monde méditerranéen, à laquelle l'italienne Fiora Gandolfi-Herrera avait consacrée une conférence-spectacle en 2002.
En octobre 2002, l'écrivain et journaliste italienne Fiora Gandolfi-Herrera avait organisé une conférence-spectacle sur "l'insulte dans le monde méditerranéen", au Centre culturel italien, à Paris. Voici l'interview qu'elle avait alors accordée à LCI.fr.
L'art de l'insulte se pratique-t-il de la même façon sur tous les bords de la Méditerranée ?
Fiora Gandolfi-Herrera : Les insultes sont très différentes mais ce qui nous réunit, nous les Méditerranéens, c'est un très grand amour pour la mère. La mamma méditerranéenne est très puissante, son enfant, c'est presque son petit amour. Quand on insulte quelqu'un, on lance des pierres là où ça fait mal et ce qui nous fait mal, c'est d'entendre parler du comportement sexuel de notre mère. Ce n'est pas vraiment le cas en France, qui, de ce côté-là, a plutôt une culture germanique. "Nique ta mère !" est une insulte récente et qui vient d'Afrique du Nord, comme le verbe l'indique. Les insultes françaises sont très scatologiques alors que les Italiens ne disent jamais "*****".
Quel est le genre d'insultes le plus prisé sur les rives de la "Grande Bleue" ?
F. G.-H. : Les insultes à connotation sexuelle, contrairement aux insultes japonaises qui sont d'abord esthétiques. Les Japonais diront par exemple : "Ta mère n'a pas le nombril bien fait". En Italie, la stupidité est associée au sexe masculin. Le "cazzo", qui est à l'origine une casserole avec un long manche, signifie "pénis" et "idiot". L'équivalent français est "con", qui à l'inverse lie la stupidité avec le sexe de la femme. L'insulte, qui est une invention des hommes et qui leur a longtemps été réservée, vise souvent à profaner le corps de l'autre par un acte sexuel : sodomie, fellation...
Avez-vous des insultes préférées ?
F. G.-H. : L'interjection "va t'en" a donné lieu à des insultes amusantes, comme le "va te faire voir chez les Grecs" des Français. En Italie, on dit : "Eloigne-toi de ta maman !". Les Romains disent aussi : "Va manger du savon !" et les Espagnols : "Va frire des asperges !".
Que les insultes révèlent-elles sur les peuples ?
F. G.-H. : On insulte dans les civilisations très ouvertes, dans les pays de mer, où les échanges sont nombreux, mais rarement dans les villages car les gens se voient tous les jours et une insulte y est perçue comme un affront. Aujourd'hui, partout dans le monde, l'insulte a perdu sa valeur, elle est même devenue positive. Le "fuck" ("putain") qu'on entend désormais partout sert de ponctuation. Les gens ne savent plus parler alors ils emploient les insultes pour donner de la force à une phrase qui ne dit rien du tout.
TF1.fr
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Zinédine Zidane s'est expliqué jeudi devant la Fifa sur la nature des insultes à l'origine du coup de tête qu'il a donné à Marco Materazzi. L'occasion de revenir sur l'insulte dans le monde méditerranéen, à laquelle l'italienne Fiora Gandolfi-Herrera avait consacrée une conférence-spectacle en 2002.
En octobre 2002, l'écrivain et journaliste italienne Fiora Gandolfi-Herrera avait organisé une conférence-spectacle sur "l'insulte dans le monde méditerranéen", au Centre culturel italien, à Paris. Voici l'interview qu'elle avait alors accordée à LCI.fr.
L'art de l'insulte se pratique-t-il de la même façon sur tous les bords de la Méditerranée ?
Fiora Gandolfi-Herrera : Les insultes sont très différentes mais ce qui nous réunit, nous les Méditerranéens, c'est un très grand amour pour la mère. La mamma méditerranéenne est très puissante, son enfant, c'est presque son petit amour. Quand on insulte quelqu'un, on lance des pierres là où ça fait mal et ce qui nous fait mal, c'est d'entendre parler du comportement sexuel de notre mère. Ce n'est pas vraiment le cas en France, qui, de ce côté-là, a plutôt une culture germanique. "Nique ta mère !" est une insulte récente et qui vient d'Afrique du Nord, comme le verbe l'indique. Les insultes françaises sont très scatologiques alors que les Italiens ne disent jamais "*****".
Quel est le genre d'insultes le plus prisé sur les rives de la "Grande Bleue" ?
F. G.-H. : Les insultes à connotation sexuelle, contrairement aux insultes japonaises qui sont d'abord esthétiques. Les Japonais diront par exemple : "Ta mère n'a pas le nombril bien fait". En Italie, la stupidité est associée au sexe masculin. Le "cazzo", qui est à l'origine une casserole avec un long manche, signifie "pénis" et "idiot". L'équivalent français est "con", qui à l'inverse lie la stupidité avec le sexe de la femme. L'insulte, qui est une invention des hommes et qui leur a longtemps été réservée, vise souvent à profaner le corps de l'autre par un acte sexuel : sodomie, fellation...
Avez-vous des insultes préférées ?
F. G.-H. : L'interjection "va t'en" a donné lieu à des insultes amusantes, comme le "va te faire voir chez les Grecs" des Français. En Italie, on dit : "Eloigne-toi de ta maman !". Les Romains disent aussi : "Va manger du savon !" et les Espagnols : "Va frire des asperges !".
Que les insultes révèlent-elles sur les peuples ?
F. G.-H. : On insulte dans les civilisations très ouvertes, dans les pays de mer, où les échanges sont nombreux, mais rarement dans les villages car les gens se voient tous les jours et une insulte y est perçue comme un affront. Aujourd'hui, partout dans le monde, l'insulte a perdu sa valeur, elle est même devenue positive. Le "fuck" ("putain") qu'on entend désormais partout sert de ponctuation. Les gens ne savent plus parler alors ils emploient les insultes pour donner de la force à une phrase qui ne dit rien du tout.
TF1.fr
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