Annonce

Réduire
Aucune annonce.

François Hollande et l’Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • François Hollande et l’Algérie

    Pourquoi le mot "repentance" fait-il si peur aux uns et aux autres ?


    Donc le premier déplacement officiel de François Hollande comme chef d’état en Algérie devrait probablement avoir lieu en décembre prochain, avant les fêtes de fin d’année. L’annonce prématurée de ce déplacement avait été rendu publique peu après que, dans une brève déclaration, l’Elysée reconnaissait "avec lucidité" les forfaits policiers du 17 octobre 1961. Rappelons une fois encore qu’à cette date plusieurs centaines d’Algériens, bravant l’interdit de la préfecture de police, avaient tenu à manifester, trouvant la mort dans d’injustifiables conditions.

    La déclaration de François Hollande constituait-elle un quelconque acte de repentance? Pas encore ! La France n’y est pas prête ! Le sera-t-elle jamais ? Se doit-elle de l’être ?

    Il ne s’agit pas seulement ici de la poignante et amère rancune des Français rapatriés, de la question des émigrés et des Harkis qui ne peuvent pas rentrer chez eux, ni des intellectuels mis en quarantaine, ni d’un cas tel que celui d’Enrico Macias qui voudrait bien, lui, chanter une dernière fois parmi les siens.

    "Repentance", le mot tabou

    Il s’agit de l’inconscient collectif d’une société qui avait refoulé tous ses souvenirs douloureux et qui les redécouvre dans la confusion. Une guerre, une vraie guerre a eu lieu. Mais les guerriers, après avoir été plus ou moins coupables, n’auraient-ils pas tous déjà fait la paix des repentis ?

    Certains réagissent comme Golda Meïr après la seconde grande bataille d’Israël : "Nous ne vous en voulons pas parce que vous avez tué nos enfants, mais nous ne vous pardonnerons jamais de nous avoir forcés à tuer les vôtres". Ces Français seraient amenés à reprocher à leurs victimes de les avoir transformés en bourreaux ! Loin d’être tenté par de telles outrances, François Hollande a pourtant multiplié pendant son parcours des déclarations contraires. Mais elles n’étaient pas, s’agissant de la repentance, différentes de celles de Jacques Chirac.

    Quant aux Algériens, certains diplomates de l’époque n’hésitaient pas à dire que l’Algérie et la France ne pourraient jamais procéder à un pari sur leur avenir commun tant que le mot de "repentance" ne serait pas prononcé. Frivole outrance à vrai dire : les rapports entre l’Algérie et la France auraient pu se poursuivre et même progresser sans que le mot fameux n’ait été clairement formulé.

    Aqmi entre en jeu

    Mais tout est changé aujourd’hui. Lorsque François Hollande et son ministre des Affaires étrangères prennent leurs responsabilités, ils trouvent dans le dossier l'urgence absolue des pourparlers ultra-secrets avec les organisations qui ont pris en otages quatre Français et réclament des sommes fabuleuses pour les libérer.

    Chacun sait qu’Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi) est une organisation islamiste d’origine algérienne de plus en plus repoussée vers l’extrême sud.

    Cette formation est l’héritière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Les forces régulières de l’armée algérienne n’ont cessé de la combattre depuis 1977. Sa capacité de nuisance n’a pourtant pas depuis cessé de croître, la plaçant sur la liste officielle des organisations terroristes, même sur celles des Etats-Unis, de l’Australie et de la Russie. Elle est de plus sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

    Les forces algériennes se sont unies à celles du Mali et du pays du Sahel. Lorsque la France, pour des raisons multiples, est devenue l’une des cibles préférées d’Aqmi, qui a multiplié les attentats et les enlèvements, les Français ont offert leur concours à tous les pays riverains des territoires sahéliens contrôlés par les terroristes. Les autorités algériennes ont constamment refusé ce concours.

    Une ambition franco-algérienne

    Après dix années de guerre, il n’était pas question que les forces militaires françaises puissent reprendre pied sur la terre de l’ancienne colonie. Autre argument décisif, les terroristes d'Aqmi invoquent l’islamisme comme thème de mobilisation : c’eût été faire leur jeu pour l'Algérie que de s’allier à des incroyants, des infidèles ou des hérétiques.

    Ajoutons, et c’est un des faits les plus importants, que les Touareg qui avaient constitué l’une des forces les plus motivées et les mieux équipées des troupes de Kadhafi soient revenus dans un Sahel devenu salafiste avec un armement plus lourd. Que faire alors pour contourner les objections algériennes ? On n'a rien trouvé d’autre que l’autorisation soit donnée aux Français d’aider tous les pays riverains, sauf l’Algérie. Ce sera l’un des problèmes que les deux présidents auront à résoudre…

    Alors, n’y aurait-il que des ombres épaisses et des herbes noires sous le grand soleil méditerranéen ? Il s’en faut de beaucoup. L’Algérie bloquée, restreinte, fermée et restrictive est en train, enfin, de s’ouvrir, et tous les visiteurs récents s’enchantent d’une hospitalité qu’ils auraient pu connaître bien avant.

    Simple rappel : l’Algérie est le plus grand, le plus peuplé et le plus riche des territoires africains. Les Américains sont les premiers exploitants d’hydrocarbures algériens. La Russie est son principal fournisseur d’armement. Mais c’est tout de même avec la France que le niveau des échanges est le plus élevé, et l’Algérie est le pays où les francophones sont les plus nombreux. Il y a d’autres réalités peu connues, sauf des grandes sociétés financières qui n’ont jamais cessé d’investir. Bref, François Hollande a envie de se distraire des difficultés allemandes grâce à une ambition franco-méditerranéenne et surtout franco-algérienne.
    Par Jean Daniel
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Cette formation est l’héritière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Les forces régulières de l’armée algérienne n’ont cessé de la combattre depuis 1977. Sa capacité de nuisance n’a pourtant pas depuis cessé de croître, la plaçant sur la liste officielle des organisations terroristes, même sur celles des Etats-Unis, de l’Australie et de la Russie. Elle est de plus sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies.
    et pourtant c'était la France de Sarkozy et de BHL qui a soutenu, armé et financé les mêmes rats en Libye, ce qui a contribué á renforcer l'AQMI dans le sahel, avec les armes sophistiquée, et les effectifs!

    Commentaire


    • #3
      Simple rappel : l’Algérie est le plus grand, le plus peuplé et le plus riche des territoires africains. Les Américains sont les premiers exploitants d’hydrocarbures algériens. La Russie est son principal fournisseur d’armement. Mais c’est tout de même avec la France que le niveau des échanges est le plus élevé, et l’Algérie est le pays où les francophones sont les plus nombreux. Il y a d’autres réalités peu connues, sauf des grandes sociétés financières qui n’ont jamais cessé d’investir. Bref, François Hollande a envie de se distraire des difficultés allemandes grâce à une ambition franco-méditerranéenne et surtout franco-algérienne.
      "l’Algérie est le plus grand" Vrai
      "le plus peuplé et le plus riche des territoires africains" Faux
      "l’Algérie est le pays où les francophones sont les plus nombreux" Faux

      Commentaire


      • #4
        Les autorités algériennes ont constamment refusé ce concours.
        petit pays, l'Algérie a suffisamment de boulot face à son terrorisme local pour en plus aller combattre ceux qui s'en prennent à son arrogant ancien colonisateur

        la repentance , elle , n'a rien de tabou.

        excellence chrétienne elle est reconnue par les fautifs qui veulent se remettre sur le chemin du Christ

        et HOLLANDE n'est pas JESUS. Il ne lui est pas demandé de laver les pieds de BOUTEFLIKA devant les cameras de TF1 mais de se hisser au dessus des petits politiciens qui grenouillent dans son parlement et de redonner à son pays une aura ternie depuis des générations.

        hélas pour lui, se repentir c'est reconnaître toutes les fautes commises par la France dans la perte de son empire et son impuissance à se remettre au niveau de vie des trente glorieuses.

        BOUTEFLIKA, vieux francophile en demandant cette reconnaissance ne voulait que croire aux valeurs trahies et être à l'aise face à son peuple pour accorder à la France une place de choix dans ses relations internationales.

        avec la médiatisation la haine et le ressentiment de l'extrême droite française, même la repentance est désormais une bataille perdue pour HOLLANDE dont le gouvenement cumule les échecs.

        Commentaire


        • #5
          Khore

          Hollande n'est là que depuis 5 mois et il a fait mieux que Sarkozy en 10 ans
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

          Commentaire


          • #6
            @ zwina
            Hollande n'est là que depuis 5 mois et il a fait mieux que Sarkozy en 10 ans

            en quoi notes tu le mieux ?

            pour son pays, il va de reculade en reculade.

            Premier échec la discussion avec Merkel et la révision des accords économiques. Echec sur toute la ligne et menace de voir un droit de contrôle de l'EU sur le budget français.

            Dernier échec, discussion qu'il avait imposée aux médecins.

            pour les relations franco-algériennes, il est vrai que dans un communiqué "laconique" de l'Elysée notre politicien a reconnu la responsabilité de la République dans les crimes d'octobre 1961. Le moindre mal retenu par un homme attendu en Algérie pour y présenter la repentance exigée par BOUTEFLIKA. Une reconnaissance commerciale en prévision de la guerre déclarée au Mali.

            Commentaire


            • #7
              salam

              je pense qu'il a conscience de tout cela

              « Lorsqu’on voit ce que l’occupation allemande a fait comme ravage dans l’esprit français, on peut deviner ce que l’occupation française a pu faire en cent trente ans en Algérie.»
              Jean Daniel «Le temps qui reste» 1972

              Cette phrase résume à elle seule la tragédie de la colonisation. En réponse au négationnisme des «nostalgériques» quant à la clochardisation de la société algérienne, pour reprendre une expression de Germaine Tillon, nous voulons dans cette contribution, rapporter en honnête courtier, montrer que la colonisation française ne fut pas un long fleuve tranquille. Nous allons dans un premier temps décrire l’apport de l’Algérie pour le rayonnement des occupants pendant plus de deux mille ans.

              Tout au long de ces 132 ans, l’oeuvre coloniale ne fut pas positive car le fameux bréviaire décliné de toutes les façons possibles – Mise en valeur des territoires, diffusion de l’enseignement, fondation d’une médecine moderne, créations d’institutions administratives et juridiques, bref, les traces de cette oeuvre incontestable à laquelle la présence française a contribué – eurent lieu certes, mais ne profitèrent objectivement qu’à la population européenne et à la métropole, car il faut savoir que pour son malheur, l’Algérie n’eut pas d’industrie, elle fut pourvoyeuse de matières premières (blé, agrumes, liège, minerais, alfa, vin, dattes…) et bien plus tard en pétrole qui a financé une partie des frais de la «pacification» en Algérie à partir de la mise en production de Hassi Messaoud.

              Certes, nous l’avons écrit, à titre individuel des instituteurs, des médecins, des Européens admirables tentèrent d’alléger les souffrances des Algériens, mais ils furent, en petit nombre. Nous leur serons à jamais reconnaissants. Les rares Algériens instruits furent selon la belle expression de Jean El Mouhoub Amrouche, des voleurs de feu. Moins d’un millier d’Algériens formés en 132 ans, cela explique, les errements de l’Algérie après 1962.

              L’oeuvre positive de l’Algérie à travers l’histoire

              Tout au long de son histoire, l’Algérie eut affaire à des envahisseurs successifs qu’elle a successivement boutés ou absorbés. Ce fut le cas des Phéniciens qui établirent sur les côtes et qui furent des marchands entretenant le commerce avec les autochtones et ceci pendant près de sept siècles après que Didon ait foulé le sol de l’Afrique à Carthage. Ce fut ensuite la période romaine. L’oeuvre «positive» de la colonisation romaine dura six siècles depuis la troisième guerre punique en 148 avant J.-C. Réciproquement, l’Algérie contribua au rayonnement d’abord par ses hommes de théâtre (Apulée, Lactance, Fronton…Térence) et ses hommes d’Eglise avec plus de 700 évêchés entre ceux des Donatistes et ceux de l’Eglise officielle représentée par l’un des pères de l’Eglise que fut saint Augustin. Pour le Christianisme, l’apport de saint Augustin dans la mise en place du canon romain. C’est dire si cette oeuvre ne fut pas positive pour la chrétienté.

              De plus, Rome fit de l’Algérie son grenier à blé que le colonisateur français n’eut aucune peine à exploiter… Au bout de six siècles, la présence romaine est de nos jours attestée par l’architecture libyco-romaine qui a une spécificité. Elle est encore toujours actuelle, fait l’objet d’un tourisme plus de 16 siècles après. Les autres invasions subies par l’Algérie n’eurent pas autant de dégâts que l’invasion coloniale du fait peut-être de sa proximité.

              Après l’arrivée des Arabes et l’islamisation de l’Algérie, des royaumes aux fortunes diverses virent le jour. L’avènement des Turcs, dont la présence se fit sur plus de trois siècles, il faut attester que les Turcs – exception faite de Kheïr Eddine qui fut à des degrés divers le fondateur de l’Etat algérien moderne en affermissant ses frontières à l’est et à l’ouest- ne furent pas des bâtisseurs, exception faite de la construction de mosquées qui furent de fait, des catalyseurs voire des stabilisateurs de leur occupation. Ils se contentaient de collecter l’impôt avec des modus vivendi avec les tribus rebelles, notamment en Kabylie.

              La seule grande réalisation à ma connaissance, outre quelques palais pour les deys, les beys, fut la construction du pont de Constantine sous le règne de Salah Bey. L’Algérie – La Régence d’Alger – fut cependant très respectée par tous les pays, qui payaient pour la plupart des tributs pour naviguer en Méditerranée. La Régence sauva la Révolution française – assaillie de toutes parts par les royautés européennes – en lui envoyant du blé; cette créance ne fut jamais payée. Mieux, elle donna prétexte à l’invasion coloniale!!! Cependant, il n’y eut pas ces exactions, meurtres par milliers, tentatives d’extermination que nous avons connus avec l’invasion française.

              Le devoir d’inventaire de la reconnaissance de l’œuvre algérienne pour la France

              Après la conquête brutale, la politique du talon de fer du sabre, et avant celle du goupillon, ce fut la curée, imaginez la Casbah dont le trésor fut évalué à plus de 200 millions francs or, pillé par une armée où chacun eut sa part proportionnelement à son grade. Tout fut bon pour être arraché à ses propriétaires, une née d’agioteurs mit en coupe réglée une Algérie ouverte à tout vents. On dit que le maréchal Clauzel voulut, en vain, démonter l’arc de Triomphe de Djemila et l’envoyer à Paris enrichir le patrimoine. Ce fait est symptomatique de tout le butin que renferment les musées de France et de Navarre qu’il faudra bien un jour restituer au même titre que les restes mortuaires notamment des crânes des révolutionnaires algériens tels que Boubaghla qui font l’objet d’un voyeurisme malsain des touristes et des Parisiens en mal de sensation forte et ceci depuis l’initiative de Geoffroy de Saint Hilaire qui, pour lutter contre le spleen des Parisiens, leur offrit à voir dans des cages les sujets de l’Empire Ce furent les zoos humains qui fleurirent d’ailleurs partout en Europe consacrant la supériorité de l’homme blanc qui regarde l’Autre encagé. Ceci dura pendant plus de Soixante dix ans jusqu’au célébrations du centenaire de la colonisation.

              Dans le même ordre du voyeurisme, il a fallu plus d’un siècle et demi grâce à la détermination de Nelson Mandela pour que la Venus Hottentote -une personne souffrant d’une difformité physique- soit restituée à sa tribu et enterrée pieusement sur la terre de ses ancêtres en Afrique du Sud.

              Nous allons brièvement rappeler quelques faits indéniables connus et insuffisamment reconnus voire niés par la France envers les sujets de l’Empire. Pascal Blanchard écrit:

              «Longtemps occultée, la participation des populations coloniales aux efforts de guerre de la France est aujourd’hui un véritable enjeu de mémoire au coeur des luttes politiques et juridiques des anciens combattants et des sans-papiers. Ces derniers ont contribué à sortir de l’oubli des milliers d’hommes dont les sacrifices ne sont toujours pas reconnus. Il reste que l’image du tirailleur libérateur de la France occupée ne permet pas d’appréhender, dans toute sa complexité, l’histoire des troupes coloniales.»(1).

              Pour l’histoire, des Algériens furent recrutés dans les troupes françaises depuis 1837 (les fameux turcos) on parle justement de ces zouaouas (Berbères) recrutés par tous les moyens – la famine, la peur-) que l’on appela les zouaves au point que la statue du zouave du pont de l’Alma indique les crues de la Seine. Ils furent ensuite envoyés lors la guerre du Levant en 1865, il existe un cimetière au Liban portant des mechhed avec des noms commençant par Aït. Les Syriens de l’époque étaient étonnés de voir ces blonds aux yeux bleus musulmans venir combattre d’autres musulmans…Ensuite, ce fut la guerre de Crimée, la guerre de 1870: parmi les plus braves, on cite les Algériens qui arrivèrent à enlever une colonne à Wissembourg, moins d’une centaine de rescapés sur les 800 du fait d’un chassepot allemand qui fit des ravages.

              Après le cauchemar de Verdun et du Chemin des dames, des milliers d’Algériens y laissèrent leur vie. Du fait de la conscription obligatoire, pratiquement chaque famille eut un soldat engagé, qui mourut ou qui revint gazé ou traumatisé à vie. (2) Moins de dix ans plus tard, ces Algériens se retrouvèrent à guerroyer dans le Rif pour combattre d’autres musulmans, notamment les troupes de l’émir Abdelkrim. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les troupes coloniales furent, d’emblée, massivement intégrées aux plans de bataille et, placées en première ligne, elles payèrent un très lourd tribut lors des combats de mai et juin 1940. Plus tard, les troupes alliées, en débarquant en Italie, sont remontées petit à petit vers le Nord. Elles furent cependant bloquées à Monte Cassino.

              On fit appel, une fois de plus, aux troupes coloniales françaises constituées de tirailleurs algériens et marocains. Elles défoncèrent, au prix de pertes très lourdes, les lignes allemandes le 22 mai 1944. Par la suite, sous le commandement du général de Lattre de Tassigny, 260.000 soldats, majoritairement nord-africains, débarquent en Provence et libèrent Toulon et Marseille le 15 août 1944. Il y eut 140.000 soldats algériens. Il y eut 14.000 morts et 42.000 blessés. Ce sont, en partie, ces soldats qui revinrent ensuite au pays, pour voir leurs familles massacrées un jour de mai 1945… Ensuite, les Algériens, à leur corps défendant, partirent en Extrême-Orient, en Indochine combattre pour l’Empire et là encore ils payèrent tribut. Il a fallu le film «Indigènes» pour que le président Jacques Chirac, touché par la sincérité du film, annonce une revalorisation des pensions des combattants. Ces pensions étaient cristallisées dit-on depuis près de cinquante ans.

              Commentaire


              • #8
                salam

                « A l’assaut des tranchées adverses, écrit René Naba, ployant sous un déluge d’obus, suffoquant sous l’effet des gaz mortels sur les champs de bataille brumeux et venteux du nord-est de la France, sous la glaciation hivernale des nuits noires de novembre, à des milliers de kilomètres de leur tropique natal, les grandes rasades d’alcool galvanisaient leurs ardeurs combatives à défaut d’exalter leur patriotisme… En ces temps-là, écrit René Naba «la chair à canon» carburait à la gnôle. Par un subterfuge dont la raison détient seule le secret, qui n’en révèle pas moins les présupposés d’un peuple, les ressorts psychologiques d’une nation et la complexion mentale de ses dirigeants, la revendication ultime préludant au sacrifice suprême – «Aboul Gnoul» – apporte l’alcool – finira par constituer, par un dévoiement de la pensée, la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs. «Bougnoule» tire son origine de l’expression argotique de cette supplique ante mortem.(3).

                Les «trente glorieuses» réussirent aussi grâce à l’apport des Algériens qui, après avoir versé leur sang pour la France, aidèrent massivement pour sa reconstruction jusqu’au jour où le président Giscard d’Estaing décide de les «expulser». Ce fut le «million Stoléru» pour solde de tout compte d’un siècle d’humiliation et de rapine. On lit dans un communiqué: «Si aujourd’hui la grosse artillerie politico-médiatique est sortie pour la reconnaissance des tirailleurs venus des colonies, il n’en est pas de même pour les – «guerriers «- du BTP, des mines ou de la sidérurgie…» La France n’arrive toujours pas à sortir de son hypocrisie coloniale. C’est trop facile de vouloir toujours réécrire l’histoire… Cela devient insupportable qu’une telle omerta règne dans notre pays sur le sort réservé aux vieux travailleurs immigrés maghrébins» (4).

                On ne peut passer sous silence l’apport culturel de l’Algérie. Pourtant malgré tout ce déni de personnalité , l’Algérie eut aussi sa part, souvent la plus terrible dans le rayonnement de la France à la fois pour défendre ses frontières , développer son économie, et participer par l’enseignement du français au rayonnement culturel de la France qui peine à résister- même avec la francophonie- à l’anglais- la vulgate planétaire- selon le bon mot de Pierre Bourdieu.

                Les Algériens ont fait fructifié le « butin de guerre » que fut la langue française, à telle enseigne que l’Algérie paradoxalement est le deuxième pays francophone, elle a donc non seulement défendu la langue l’a enrichi en lui adjoignant des termes spécifiquement algériens mais cerise sur le gâteau offert à l’Académie française une écrivaine de talent en la personne d’Assia Djebbar. Enfin la France ne peut pas ignorer qu’une grande partie des pièces archéologiques qui ont la mémoire de l’Algérie sont quelques part dans tous les musées de France. La France s’honorerait à restituer ce patrimoine notamment les ossements et les cranes des combattants algériens de la liberté.

                Les Algériens qui ont sauvé les Français de confession juive

                Un fait ignoré à dessein et l’apport des Algériens à la résistance française à une époque où des Français abandonnèrent leurs concitoyens de confession juive. Que dire en effet, de ces émigrés qui, malgré leurs conditions sociales désastreuses, eurent le courage de risquer leur vie pour sauver des Français juifs abandonnés par tous du fait de la répression allemande. Le tract suivant résume mieux que cent discours l’empathie de ces, «Justes». Nous lisons «Hier à l’aube, les juifs de Paris ont été arrêtés. Les vieux, les femmes et les enfants. En exil comme nous, travailleurs comme nous. Ils sont nos frères.

                Leurs enfants sont comme nos propres enfants – «ammarach nagh» -. Celui qui rencontre un de ces enfants doit lui donner un abri et la protection des enfants aussi longtemps que le malheur – ou le chagrin – durera. Oh, l’homme de mon pays, votre coeur est généreux.» Ce tract rédigé en tamazigh circulait parmi les émigrés algériens kabyles lors de la rafle des juifs le 16 juillet 1942 à Paris. Ainsi, les émigrés algériens – sous-prolétariat français – pendant la colonisation, avaient décidé d’aider les Juifs à s’enfuir et les ont cachés. «Ammarache nagh», «Ce sont comme nos enfants» traduisant par là le sacrifice à faire pour sauver des enfants juifs…qui sont comme nos enfants!

                On se souvient, en effet, qu’il y a vingt ans, dans un documentaire de 29 minutes intitulé La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, réalisé pour l’émission «Racines de France 3» en 1991, Derri Berkani rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, la Mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du FTP (Francs-tireurs partisans) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Les FTP ont par la suite, porté assistance à des familles juives, des familles qu’ils connaissaient, ou à la demande d’amis, en les hébergeant dans la mosquée, en attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. (5) (6)

                Qu’ en conclure ?

                L’apport de l’Algérie à la défense de «la mère patrie» avec notamment les régiments tirailleurs algériens, les sacrifices pendant l’occupation allemande, la participation décisive à l’oeuvre de reconstruction de la France dévastée, tout ceci, assurément, est objectivement à mettre sur le compté de l’oeuvre positive de l’Algérie pour la France. Si on y ajoute aussi la dimension culturelle par l’utilisation de la langue – à l’indépendance très peu de personnes parlaient français. En 2012, d’une façon ou d’une autre, 36 millions d’Algériens parlent pensent et achètent à des degrés divers français sans faire partie de la francophonie qui a pour les Algériens des relents de France-Afrique. C’est dire si l’Algérie a contribué pour le rayonnement de la langue française. Mieux encore, une grande partie de la matière grise est attirée par la France qui reçoit ainsi, sans avoir dépensé un sous, la fine fleur de l’Algérie.

                Ce plaidoyer n’avait pas pour but de faire dans la concurrence des mémoires, mais seulement pour informer en honnêtes courtiers sur ce que fut le compagnonnage de l’Algérie et de la France pendant 132 ans. Le peuple de France doit savoiur qu’au sortir de la guerre , l’Algérie était profondément meurtrie sur une population de 8 millions d’habitants , 2 millions de personnes furent déplacées et regroupées pour couper les combattants algériens de leur base arrière, 10.000 villages furent brûlés, ce fut une intégrale de l’horreur une sorte de condensé sur huit ans des horreurs de l’invasion pendnt les cinquante premières années.

                Si on ajoute un autre accélérateur de l’anomie , l’OAS qui a contribué d’une façon décisive à élargir le fossé, les ingrédients de l’explosion étaient réunies et comme l’écrit si bien Mouloud Mammeri : « Quand trop de sécheresse brûle les cœurs. Quand la faim tord trop d’entrailles. Quand on rentre trop de larmes. Quand on bâillonne trop de rêves. C’est comme quand on ajoute bois sur bois, sur le bûcher à la fin, Il suffit du bout de bois d’un esclave pour faire Dans le ciel de Dieu, et dans le coeur des hommes. Le plus inextinguible incendie. »

                A bien des égards, les perturbations existentielles qui nous occupent, sont des répliques d’un tremblement de terre qui a eu lieu le 5 juillet 1830… Notre société, qui a été profondément déstructurée, n’a pas pu participer en son temps au mouvement de l’histoire et de la première révolution industrielle. Qui sait si nous n’aurions pas évolué d’une façon plus positive, s’il n’y avait pas eu l’invasion! A bien des égards, notre gap technologique vient de notre état de colonisé pendant plus d’un siècle et trente ans. Nos interrogations sur le choix de société, pendant que les autres vont à la conquête de la science, nous vient du retard accumulé. Qui sait si nous n’aurions pas évolué comme les nations actuelles dites développées, si nous n’avions pas subi la colonisation inhumaine! Il est immoral que la France considère qu’elle a soldé ses comptes en 1962. C’est cela aussi la vraie dette de la France.

                Pr. Emérite Chems Eddine Chitour

                Ecole Polytechnique enp-edu.dz

                Commentaire


                • #9
                  Mais tout est changé aujourd’hui. Lorsque François Hollande et son ministre des Affaires étrangères prennent leurs responsabilités, ils trouvent dans le dossier l'urgence absolue des pourparlers ultra-secrets avec les organisations qui ont pris en otages quatre Français et réclament des sommes fabuleuses pour les libérer.
                  Même pas un secret puisque les plus avisés savent que les quatre otages ont été enlevés par un groupe terroriste créé par les services secrets Français afin de justifier l'implication de la France dans un dossier qui ne la concerne ni de près ni de loin.
                  Chacun sait qu’Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi) est une organisation islamiste d’origine algérienne de plus en plus repoussée vers l’extrême sud.
                  L'Algérie utilise elle aussi ces groupes terroristes pour s'imposer dans cette zone. Pauvre Mali. On espère surtout qu'il n'y aura pas retour de manivelle sur nous.
                  "l’Algérie est le plus grand" Vrai
                  "le plus peuplé et le plus riche des territoires africains" Faux
                  "l’Algérie est le pays où les francophones sont les plus nombreux" Faux
                  C'est le RDC qui a tous ces superlatifs.

                  Commentaire


                  • #10
                    C'est le RDC qui a tous ces superlatifs
                    concernant les francophones seulement ! Je ne sais pas si le journaliste s'est mal renseigné par manque de professionnalisme en survolant le wiki ou alors il se donne volontairement au caressage de poils.

                    Commentaire


                    • #11
                      concernant les francophones seulement ! Je ne sais pas si le journaliste s'est mal renseigné par manque de professionnalisme en survolant le wiki ou alors il se donne volontairement au caressage de poils.
                      Jean Daniel a fumé un joint avant d'écrire son article. Le RDC qui est aussi atteint de la Maladie Hollandaise possède la deuxième réserve mondiale en cuivre, les plus importantes réserves de Cobalt, le 4e producteur mondial de diamants, détentrice des 3/4 réserves mondiales de coltan, une grande réserve de l'Uranium et de l'or, producteur de pétrole, 13% du potentiel mondial hydroélectrique, d'abondantes ressources en eau, la plus importante forêt d'Afrique...et j'en passe.

                      Le RDC est la première terre rare au monde pour tout dire.

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X