L'armée libyenne et des milices alliées ont pris le contrôle de bâtiments stratégiques à Bani Walid, ancien bastion de Mouammar Kadhafi, a annoncé mardi un porte-parole de l'armée alors que le pays célèbre le premier anniversaire de sa "libération".
Le colonel Ali al Chekhili a indiqué que l'armée, soutenue par un groupe de milices connu sous le nom du "Bouclier de Libye" et loyal au ministère de la Défense, avait envahi le centre de Bani Walid, une localité située à environ 170 km au sud-est de Tripoli.
"Nos forces ont atteint le centre de la ville et contrôlent l'aéroport, l'hôpital et d'autres lieux importants", a-t-il précisé. "Nous n'avons rencontré qu'une faible résistance et le pilonnage de la ville ne continuera que s'il y a une résistance", a-t-il ajouté.
Les forces progouvernementales ont été envoyées à Bani Walid ce mois-ci à la suite de la mort du combattant rebelle Omra Chaban après deux mois de détention. Ce dernier, originaire de la ville rivale de Misrata, est l'homme qui a débusqué Mouammar Kadhafi terré dans une canalisation à Syrte le 20 octobre 2011.
Selon ses proches, il a été blessé par balles et torturé par ses ravisseurs. Libéré à la suite d'une médiation, il a succombé le 24 septembre dans un hôpital parisien des suites de ses blessures. Le Congrès national libyen au pouvoir a ordonné aux ministères de la Défense et de l'Intérieur de retrouver ses ravisseurs.
Le siège de Bani Walid met en lumière l'incapacité du gouvernement à réconcilier des groupes opposés de longue date ainsi que son échec à placer sous son contrôle un grand nombre des milices qui ont destitué Mouammar Kadhafi.
Des milliers de personnes ont fui les violences qui ravagent la ville, isolée au sommet d'une colline et qui fut l'une des dernières à se rendre aux rebelles l'an dernier. Bani Walid a été ce mois-ci au coeur d'un affrontement sanglant et indécis entre des milices rivales dont la férocité a révélé l'étendue de l'instabilité qui règne dans le pays.
"La ville continue d'être bombardée aujourd'hui", a indiqué par téléphone Abdel-Hamid Saleh, membre d'une organisation de la société civile de Bani Walid. On pouvait entendre des tirs dans le combiné.
"Les milices ont pénétré dans les faubourgs avec des bulldozers et ont commencé à démolir les maisons sans raison. Une femme terrorisée m'a appelé hier en criant : 'Ils sont venus pour moi, ils sont venus pour moi.' La ville est en train de tomber sur nos têtes", a-t-il ajouté.
UN ANNIVERSAIRE ASSOMBRI
Le pays a été proclamé "libéré" quelques jours après la mort de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011. Bien que les nouveaux dirigeants soient parvenus à organiser des élections, ils peinent à imposer leur autorité sur l'ensemble d'un territoire regorgeant d'armes et de munitions.
"Notre bonheur n'est pas complet parce qu'il y a encore des villes qui ne sont pas totalement libérées", commente Basset al Charif, un vendeur de Benghazi âgé de 27 ans.
"Mais le 23 octobre reste un grand jour et nous allons (le) fêter. Nous allons profiter de cette occasion pour dire que Benghazi n'a toujours pas recouvré tous ses droits. Le gouvernement a encore des problèmes à régler", ajoute-t-il.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Benghazi pour fêter l'anniversaire de la libération mais demander également à ce que la capitale de la Cyrénaïque et berceau du soulèvement de l'an dernier devienne la capitale économique de la Libye après avoir souffert, assurent-ils, de décennies d'abandon sous Kadhafi.
Environ 300 personnes ont par ailleurs manifesté devant un hôtel contre la violence qui fait rage à Bani Walid. Barrant la rue, certains chantaient : "Où sont les Libyens quand ce massacre se produit ?"
A Tripoli, le climat de liesse a gagné du terrain dans la soirée quand des voitures arborant des drapeaux libyens et résonnant au son de musiques patriotiques ont rempli les rues au milieu de forces de sécurité renforcées. Des feux d'artifice ont illuminé le ciel au-dessus de la place des Martyrs, où des centaines de familles se sont réunies.
"Nous voulons exprimer des sentiments de bonheur que nous n'avons jamais ressenti avec une telle intensité auparavant", souligne Mouna Abdelsalam, un habitant de Tripoli venu sur la place avec ses filles. "Une révolution va être difficile et il y aura des problèmes mais malgré l'insécurité, la situation est meilleure pour nous aujourd'hui qu'il y a un an", ajoute-t-il.
"L'instabilité que nous voyons aujourd'hui n'est qu'une partie des douleurs grandissantes enfantées par notre révolution. Nous devons continuer à construire", estime pour sa part Souleiman al Chaouech, un fonctionnaire et le chef de l'organisation de jeunesse libyenne "Flame".
Reuters
Le colonel Ali al Chekhili a indiqué que l'armée, soutenue par un groupe de milices connu sous le nom du "Bouclier de Libye" et loyal au ministère de la Défense, avait envahi le centre de Bani Walid, une localité située à environ 170 km au sud-est de Tripoli.
"Nos forces ont atteint le centre de la ville et contrôlent l'aéroport, l'hôpital et d'autres lieux importants", a-t-il précisé. "Nous n'avons rencontré qu'une faible résistance et le pilonnage de la ville ne continuera que s'il y a une résistance", a-t-il ajouté.
Les forces progouvernementales ont été envoyées à Bani Walid ce mois-ci à la suite de la mort du combattant rebelle Omra Chaban après deux mois de détention. Ce dernier, originaire de la ville rivale de Misrata, est l'homme qui a débusqué Mouammar Kadhafi terré dans une canalisation à Syrte le 20 octobre 2011.
Selon ses proches, il a été blessé par balles et torturé par ses ravisseurs. Libéré à la suite d'une médiation, il a succombé le 24 septembre dans un hôpital parisien des suites de ses blessures. Le Congrès national libyen au pouvoir a ordonné aux ministères de la Défense et de l'Intérieur de retrouver ses ravisseurs.
Le siège de Bani Walid met en lumière l'incapacité du gouvernement à réconcilier des groupes opposés de longue date ainsi que son échec à placer sous son contrôle un grand nombre des milices qui ont destitué Mouammar Kadhafi.
Des milliers de personnes ont fui les violences qui ravagent la ville, isolée au sommet d'une colline et qui fut l'une des dernières à se rendre aux rebelles l'an dernier. Bani Walid a été ce mois-ci au coeur d'un affrontement sanglant et indécis entre des milices rivales dont la férocité a révélé l'étendue de l'instabilité qui règne dans le pays.
"La ville continue d'être bombardée aujourd'hui", a indiqué par téléphone Abdel-Hamid Saleh, membre d'une organisation de la société civile de Bani Walid. On pouvait entendre des tirs dans le combiné.
"Les milices ont pénétré dans les faubourgs avec des bulldozers et ont commencé à démolir les maisons sans raison. Une femme terrorisée m'a appelé hier en criant : 'Ils sont venus pour moi, ils sont venus pour moi.' La ville est en train de tomber sur nos têtes", a-t-il ajouté.
UN ANNIVERSAIRE ASSOMBRI
Le pays a été proclamé "libéré" quelques jours après la mort de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011. Bien que les nouveaux dirigeants soient parvenus à organiser des élections, ils peinent à imposer leur autorité sur l'ensemble d'un territoire regorgeant d'armes et de munitions.
"Notre bonheur n'est pas complet parce qu'il y a encore des villes qui ne sont pas totalement libérées", commente Basset al Charif, un vendeur de Benghazi âgé de 27 ans.
"Mais le 23 octobre reste un grand jour et nous allons (le) fêter. Nous allons profiter de cette occasion pour dire que Benghazi n'a toujours pas recouvré tous ses droits. Le gouvernement a encore des problèmes à régler", ajoute-t-il.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Benghazi pour fêter l'anniversaire de la libération mais demander également à ce que la capitale de la Cyrénaïque et berceau du soulèvement de l'an dernier devienne la capitale économique de la Libye après avoir souffert, assurent-ils, de décennies d'abandon sous Kadhafi.
Environ 300 personnes ont par ailleurs manifesté devant un hôtel contre la violence qui fait rage à Bani Walid. Barrant la rue, certains chantaient : "Où sont les Libyens quand ce massacre se produit ?"
A Tripoli, le climat de liesse a gagné du terrain dans la soirée quand des voitures arborant des drapeaux libyens et résonnant au son de musiques patriotiques ont rempli les rues au milieu de forces de sécurité renforcées. Des feux d'artifice ont illuminé le ciel au-dessus de la place des Martyrs, où des centaines de familles se sont réunies.
"Nous voulons exprimer des sentiments de bonheur que nous n'avons jamais ressenti avec une telle intensité auparavant", souligne Mouna Abdelsalam, un habitant de Tripoli venu sur la place avec ses filles. "Une révolution va être difficile et il y aura des problèmes mais malgré l'insécurité, la situation est meilleure pour nous aujourd'hui qu'il y a un an", ajoute-t-il.
"L'instabilité que nous voyons aujourd'hui n'est qu'une partie des douleurs grandissantes enfantées par notre révolution. Nous devons continuer à construire", estime pour sa part Souleiman al Chaouech, un fonctionnaire et le chef de l'organisation de jeunesse libyenne "Flame".
Reuters
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