Les troupes éthiopiennes ont pris les devants et sont entrées en Somalie où les Forces islamiques ont prit le pouvoir et imposé la charia. Encore une région chaude du globe prête à s'embraser encore plus et à s'étendre aux pays voisins, notament L'Erythrée,ennemi de l'Ethiopie.
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Face à la progression inexorable des forces des Tribunaux islamiques en Somalie, l'Ethiopie a décidé d'agir. Une colonne éthiopienne est arrivée, jeudi 20 juillet, à Baidoa, dans le centre du pays, ultime bastion d'Abdullahi Yusuf, le président du gouvernement fédéral de transition (TFG), allié somalien d'Addis-Abeba.
Le chef du TFG, avec ses 1 500 hommes, son Parlement sans fonction et ses ministres sans pouvoir, réfugié dans un gros bourg dont il contrôle à peine les abords, avait bien besoin de l'appui de son puissant allié et voisin éthiopien pour résister à la poussée des forces des Tribunaux islamiques, qui étendent progressivement leur emprise sur l'ensemble du sud de la Somalie après avoir pris le contrôle de Mogadiscio, début juin.
Mercredi, le cheikh Mokhtar Robow, secrétaire adjoint chargé de la défense au sein du Conseil suprême islamique de Somalie (ICU), l'organisation qui rassemble les forces des Tribunaux islamiques, avait poussé avec ses propres troupes jusque Bur Hakaba, à 40 km de Baidoa, déclarant alors : "Rien ne nous empêchera d'aller jusqu'à Baidoa." Test, forfanterie ou aveuglement, dans tous les cas, la tension est aussitôt montée en flèche, avec l'entrée en Somalie d'une colonne éthiopienne volant à la rescousse d'Abdullahi Yusuf, retranché à Baidoa.
"Nous avons la responsabilité de défendre la frontière et le gouvernement somalien. Nous allons les réduire en bouillie", a déclaré à Addis-Abeba le ministre de l'information éthiopien, Berhan Hailu. Le département d'Etat américain, de son côté, s'est dit "gravement concerné" par cette escalade.
Grande est la peur de voir les forces de l'ICU entrer dans un conflit ouvert avec l'Ethiopie qui risquerait non seulement de mettre la Somalie à feu et à sang, mais aussi d'entraîner une déstabilisation de toute la région, en vertu d'alliances croisées. L'Erythrée, ennemi de l'Ethiopie, a, par exemple, tissé des liens discrets avec certains responsables des Tribunaux et leur livre des armes.
La réaction de l'Ethiopie a été d'autant plus rapide qu'Addis-Abeba a massé, depuis plus d'un mois, d'importants renforts le long de sa frontière avec la Somalie, appuyés par des hélicoptères d'attaque. Les troupes éthiopiennes s'étaient déjà livrées à des incursions en territoire somalien au cours des dernières semaines. Surtout, elles y sont intervenues à plusieurs reprises dans le passé, détruisant en 1993 et 1996 les camps d'entraînement du groupe islamiste Al-Ittihad Al-Islami, dont le chef militaire était cheikh Hassan Dahir Aweys, actuel chef de l'ICU.
POURPARLERS À KHARTOUM
Vendredi matin, néanmoins, le déploiement éthiopien ne pouvait encore être considéré comme une force en train d'envahir la Somalie. Sur les quelque cent vingt véhicules, transports de troupes, d'armes et de munitions tractant des pièces d'artillerie lourde entrés dans le pays la veille, une trentaine seulement est arrivée à Baidoa, tandis que le plus gros se dispersait dans des campements en brousse.
A Baidoa, les forces éthiopiennes se sont installées dans une caserne désaffectée du camp de Daynune, aux abords de la "capitale" du TFG. Ce faisant, relève une source informée de la région, l'Ethiopie envoie un "signal" aux Tribunaux pour les dissuader de tenter de s'emparer de Baidoa, ménageant ainsi une ultime possibilité aux deux camps somaliens qui doivent se retrouver, samedi, pour des pourparlers à Khartoum.
Par Le Monde
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Face à la progression inexorable des forces des Tribunaux islamiques en Somalie, l'Ethiopie a décidé d'agir. Une colonne éthiopienne est arrivée, jeudi 20 juillet, à Baidoa, dans le centre du pays, ultime bastion d'Abdullahi Yusuf, le président du gouvernement fédéral de transition (TFG), allié somalien d'Addis-Abeba.
Le chef du TFG, avec ses 1 500 hommes, son Parlement sans fonction et ses ministres sans pouvoir, réfugié dans un gros bourg dont il contrôle à peine les abords, avait bien besoin de l'appui de son puissant allié et voisin éthiopien pour résister à la poussée des forces des Tribunaux islamiques, qui étendent progressivement leur emprise sur l'ensemble du sud de la Somalie après avoir pris le contrôle de Mogadiscio, début juin.
Mercredi, le cheikh Mokhtar Robow, secrétaire adjoint chargé de la défense au sein du Conseil suprême islamique de Somalie (ICU), l'organisation qui rassemble les forces des Tribunaux islamiques, avait poussé avec ses propres troupes jusque Bur Hakaba, à 40 km de Baidoa, déclarant alors : "Rien ne nous empêchera d'aller jusqu'à Baidoa." Test, forfanterie ou aveuglement, dans tous les cas, la tension est aussitôt montée en flèche, avec l'entrée en Somalie d'une colonne éthiopienne volant à la rescousse d'Abdullahi Yusuf, retranché à Baidoa.
"Nous avons la responsabilité de défendre la frontière et le gouvernement somalien. Nous allons les réduire en bouillie", a déclaré à Addis-Abeba le ministre de l'information éthiopien, Berhan Hailu. Le département d'Etat américain, de son côté, s'est dit "gravement concerné" par cette escalade.
Grande est la peur de voir les forces de l'ICU entrer dans un conflit ouvert avec l'Ethiopie qui risquerait non seulement de mettre la Somalie à feu et à sang, mais aussi d'entraîner une déstabilisation de toute la région, en vertu d'alliances croisées. L'Erythrée, ennemi de l'Ethiopie, a, par exemple, tissé des liens discrets avec certains responsables des Tribunaux et leur livre des armes.
La réaction de l'Ethiopie a été d'autant plus rapide qu'Addis-Abeba a massé, depuis plus d'un mois, d'importants renforts le long de sa frontière avec la Somalie, appuyés par des hélicoptères d'attaque. Les troupes éthiopiennes s'étaient déjà livrées à des incursions en territoire somalien au cours des dernières semaines. Surtout, elles y sont intervenues à plusieurs reprises dans le passé, détruisant en 1993 et 1996 les camps d'entraînement du groupe islamiste Al-Ittihad Al-Islami, dont le chef militaire était cheikh Hassan Dahir Aweys, actuel chef de l'ICU.
POURPARLERS À KHARTOUM
Vendredi matin, néanmoins, le déploiement éthiopien ne pouvait encore être considéré comme une force en train d'envahir la Somalie. Sur les quelque cent vingt véhicules, transports de troupes, d'armes et de munitions tractant des pièces d'artillerie lourde entrés dans le pays la veille, une trentaine seulement est arrivée à Baidoa, tandis que le plus gros se dispersait dans des campements en brousse.
A Baidoa, les forces éthiopiennes se sont installées dans une caserne désaffectée du camp de Daynune, aux abords de la "capitale" du TFG. Ce faisant, relève une source informée de la région, l'Ethiopie envoie un "signal" aux Tribunaux pour les dissuader de tenter de s'emparer de Baidoa, ménageant ainsi une ultime possibilité aux deux camps somaliens qui doivent se retrouver, samedi, pour des pourparlers à Khartoum.
Par Le Monde
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