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Ta Mok, le boucher des Khmers rouges est mort

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  • Ta Mok, le boucher des Khmers rouges est mort

    Ta Mok était un des deux seuls cadres du régime des Khmers rouges en détention .Il était responsable de tant de massacres et d'exactions qu'il était surnommé le Boucher. Il est mort tranquillement à 80 ans sans s'expliquer sur ses fautes et était en attente d'un procès. Sous le régime de Pol Pot prés de deux millions de personnes ont été exécutées ou sont mortes de faim ou d'épuisement entre 1975 et 1979 sous le régime des Khmers rouges.

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    Ta Mok devait comparaître devant les «chambres extraordinaires» chargées de juger les dirigeants khmers rouges pour leurs crimes contre l’humanité. Attendues par le gouvernement cambodgien depuis 1997, ces chambres ont débuté leurs travaux le 4 juillet dernier. Mais 27 ans après la fin du régime, les cadres khmers rouges encore en vie sont vieux. « II faut donc à présent se dépêcher de les juger pour connaître la vérité sur cette période », souligne la présidente de la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme, Kek Galabru.

    RFI : Qui était Ta Mok dans la hiérarchie khmère rouge, et qu’attendiez-vous de sa comparution ?

    Kek Galabru : Ta Mok était le commandant de l’armée dans la région du Sud-Ouest pendant la dictature de Pol Pot et il a été un des principaux organisateurs des massacres de masse, ce qui lui a valu le surnom de «Boucher». En 1999, lors de son arrestation, il avait déclaré qu’il était prêt à dévoiler de nombreuses informations sur l’histoire du régime. Il avait dit : «Je parlerai. Vous saurez la vérité sur ce qui s’est passé pendant cette période». Nous avons donc perdu un témoin de poids, car nous supposons qu’il savait des choses que l’on ignore encore au Cambodge.

    RFI: Les autres dirigeants encore en vie peuvent-ils contribuer à dévoiler ces informations ?


    K.G: Oui, d’autres anciens dirigeants importants du régime khmer rouge sont encore en vie, comme Ieng Sary, l’ancien chef de la diplomatie, Nuon Chea , ancien bras droit de Pol Pot, ou Khieu Sampan, ex-chef d’Etat. Ainsi que «Duch», l’ancien responsable de la prison de détention S21, qui était le seul, avec Ta Mok, à comparaître détenu. Ils n’ont pas tous dit qu’ils livreraient leurs informations à la justice, mais on peut espérer qu’ils le feront, justement pour ne pas être tenus pour seuls responsables et accuser également les autres. Mais il faut que la justice se dépêche.

    Les deux co-Premiers ministres ont demandé la mise en place d’un procès international en juin 1997. Ce tribunal vient à peine de se mettre en place. Il est régi par les lois cambodgiennes, avec une participation internationale pour plus d’un tiers des effectifs et le procès ne commencera qu’à la mi-2007, après l’instruction. Or, ces responsables encore en vie ont presque tous 80 ans, et beaucoup sont morts dernièrement : l’ex-ministre de la Santé Thiounn Thouenn il y a quelques semaines, celui de la Défense Son Sen avant…

    RFI: Comment a été reçue la mort de Ta Mok au Cambodge ?

    K.G: Les Cambodgiens sont maintenant impatients, voire lassés d’attendre. Cela nous fait tellement mal de voir certains d’entre eux comme Ieng Sary en liberté en attendant le jugement. Nous sommes désolés de voir que seulement quelques-uns des responsables pourront être jugés, mais nous voulons ce procès pour le symbole et pour les nouvelles générations. Comment pourrions-nous construire un Etat démocratique si nos enfants voient que, après avoir tué près de 2 millions de personnes, les dirigeants khmers rouges sont restés libres ?

    Par RFI
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