Le Roi Mohamed VI a ordonné le report sine die du «macro procès» des 24 indépendantistes sahraouis présentés dans l’acte d’accusation du tribunal militaire qui doit les juger, comme des «civils marocains».
La date de ce procès, très suivi depuis l’étranger, était mal choisie puisque l’audience était prévue à la veille de l’Aïd El Adha. La justice marocaine a invoqué comme motif la nécessité d’«incorporer un nouvel accusé» au sein du groupe des accusés. Une explication qui ne convainc personne.
En tout cas pas les nombreux juristes internationaux présents à Rabat où ils devaient assister au «procès des indépendantistes». L´un de ces observateurs étrangers parmi lesquels des Espagnols qui ont qualifié de non crédible l’argument avancé de source officielle pour justifier ce report, a fait observer que ce nouvel accusé figurait sur la liste des accusés depuis un certain temps déjà.
La vraie raison
La vraie raison, il faut la chercher à New York. En effet, quelques heures auparavant, le Représentant de l’ONU contre la torture, l’Argentin Juan Mendez, avait accusé le Maroc de «tortures».
Une accusation qui n’a pas été passée sous silence dans les médias internationaux. En fait ce procès aurait donné plus d´échos encore aux accusations de l’ONU dans la mesure où tout le monde a encore en mémoire la féroce répression qui s’est abattue sur les populations sahraouies à la fin de l´année 2009, lorsque les forces armées marocaines avaient pris d’assaut, avec une rare brutalité, le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik, en décembre 2009.
Ce camp de toile situé aux abords d’Al Ayoune et où se trouvent 20 000 Sahraouis, est devenu un symbole de la répression marocaine au Sahara occidental, territoire que le Maroc occupe illégalement depuis nombre 1975.
Dans le rapport qu’il avait adressé au Conseil de sécurité, le mois de septembre dernier au terme de sa visite au Sahara occidental et au Maroc,
M. Mendez avait signalé les «nombreuses preuves de l’utilisation excessive de la force» par les autorités marocaines contre les civils, ajoutant que «chaque fois que la sécurité nationale est mise en question, il y a tendance à l’emploi de la force lors des interrogatoires».
Le spectre de Gdiem Izik
La venue dans la région de M. Christopher Ross entre le 27 de ce mois et le 15 novembre aurait pu donner encore plus d’échos à ce procès dans lequel ce groupe de jeunes est poursuivi selon l’acte d’accusation établi par le tribunal militaire, pour «manifestation illégale» de «destruction de biens publics et d’utilisation d’armes blanches et d’explosifs» durant les affrontements avec les forces de sécurité marocaines dont 11 membres auraient trouvé la mort selon la version officielle.
Le jour de l’ouverture du procès, des dizaines de Sahraouis encadrés par des représentants des organisations humanitaires internationales et même marocaines ont manifesté devant le tribunal contre le recours par le Gouvernement marocain à une juridiction d’exception et réclamé l’élargissement de la surveillance des droits de l´homme au Sahara occidental à la Minurso.
Les organisations humanitaires et la IV Commission de l’ONU ont plusieurs fois lancé un appel au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, l’invitant à confier cette mission à la Minurso, l’organisme onusien de surveillance du cessez-le-feu sur le terrain qui fait face aux obstacles dressés par le Maroc afin de paralyser ses activités.
Le Temps
La date de ce procès, très suivi depuis l’étranger, était mal choisie puisque l’audience était prévue à la veille de l’Aïd El Adha. La justice marocaine a invoqué comme motif la nécessité d’«incorporer un nouvel accusé» au sein du groupe des accusés. Une explication qui ne convainc personne.
En tout cas pas les nombreux juristes internationaux présents à Rabat où ils devaient assister au «procès des indépendantistes». L´un de ces observateurs étrangers parmi lesquels des Espagnols qui ont qualifié de non crédible l’argument avancé de source officielle pour justifier ce report, a fait observer que ce nouvel accusé figurait sur la liste des accusés depuis un certain temps déjà.
La vraie raison
La vraie raison, il faut la chercher à New York. En effet, quelques heures auparavant, le Représentant de l’ONU contre la torture, l’Argentin Juan Mendez, avait accusé le Maroc de «tortures».
Une accusation qui n’a pas été passée sous silence dans les médias internationaux. En fait ce procès aurait donné plus d´échos encore aux accusations de l’ONU dans la mesure où tout le monde a encore en mémoire la féroce répression qui s’est abattue sur les populations sahraouies à la fin de l´année 2009, lorsque les forces armées marocaines avaient pris d’assaut, avec une rare brutalité, le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik, en décembre 2009.
Ce camp de toile situé aux abords d’Al Ayoune et où se trouvent 20 000 Sahraouis, est devenu un symbole de la répression marocaine au Sahara occidental, territoire que le Maroc occupe illégalement depuis nombre 1975.
Dans le rapport qu’il avait adressé au Conseil de sécurité, le mois de septembre dernier au terme de sa visite au Sahara occidental et au Maroc,
M. Mendez avait signalé les «nombreuses preuves de l’utilisation excessive de la force» par les autorités marocaines contre les civils, ajoutant que «chaque fois que la sécurité nationale est mise en question, il y a tendance à l’emploi de la force lors des interrogatoires».
Le spectre de Gdiem Izik
La venue dans la région de M. Christopher Ross entre le 27 de ce mois et le 15 novembre aurait pu donner encore plus d’échos à ce procès dans lequel ce groupe de jeunes est poursuivi selon l’acte d’accusation établi par le tribunal militaire, pour «manifestation illégale» de «destruction de biens publics et d’utilisation d’armes blanches et d’explosifs» durant les affrontements avec les forces de sécurité marocaines dont 11 membres auraient trouvé la mort selon la version officielle.
Le jour de l’ouverture du procès, des dizaines de Sahraouis encadrés par des représentants des organisations humanitaires internationales et même marocaines ont manifesté devant le tribunal contre le recours par le Gouvernement marocain à une juridiction d’exception et réclamé l’élargissement de la surveillance des droits de l´homme au Sahara occidental à la Minurso.
Les organisations humanitaires et la IV Commission de l’ONU ont plusieurs fois lancé un appel au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, l’invitant à confier cette mission à la Minurso, l’organisme onusien de surveillance du cessez-le-feu sur le terrain qui fait face aux obstacles dressés par le Maroc afin de paralyser ses activités.
Le Temps
Commentaire