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Internet: Piégé et harcelé, l'ado brestois se suicide

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  • Internet: Piégé et harcelé, l'ado brestois se suicide

    Il y a deux semaines, un jeune homme, âgé de18 ans, s'est suicidé à Brest, après avoir été victime d'un chantage organisé sur internet. Ses parents ont décidé de dénoncer le danger invisible qui a provoqué le geste désespéré de leur fils, alors que rien ne laissait présager un tel drame.

    > Les réseaux sociaux ? Pas que des amis !
    > Les deux arnaques à la mode sur la toile

    «C'est injuste mais c'est irréversible». Depuis presque quinzejours, les parents de Gauthier se heurtent sans cesse à cette vérité brutale. Depuis ce10 octobre où leur fils d'à peine 18 ans a décidé de mettre fin à ses jours à la suite d'une discussion sur le réseau Facebook. Ce jour-là, une inconnue l'a fait chanter pour une vidéo honteuse pour lui qu'elle aurait capturée par webcam interposée et qu'elle menaçait de rendre publique à tous ses contacts. À tous ses amis, comme on dit. Il ne l'a pas supporté. Dans un SMS d'adieu, limpide, il s'excuse. Et dit que «tout est de ma faute» à l'adresse de ses parents. Mais quelle faute?

    Un jeune homme sans histoires

    Dans le salon de cette discrète maison de ville, le père et la mère de Gauthier ont choisi de parler de ce jour affreux, d'abord pour avertir les autres parents d'adolescents. Non, Gauthier n'était pas un ado difficile, en proie à mille tourments. Non, Gauthier n'avait pas les yeux rivés sur l'écran et le pouce vissé à la souris vingt heures par jour. Il était un jeune homme plein de vie, sportif et sociable, scolarisé et entouré. Un garçon décrit par ses plus proches comme «prudent, sensible», et «protecteur» envers ses deux jeunessoeurs. «Les psychologues ont parlé de raptus», se raccroche son père, d'une «descente express». Tout s'est, en effet, passé très vite. Sa mère raconte. «Il est rentré du lycée assez tôt ce mercredi après-midi, il finissait à 14h30. Il est monté dans sa chambre, il a pris l'ordinateur portable. Comme pour tous les jeunes, sa chambre était son univers. Je suis montée le voir vers 16h et il m'a dit de le laisser. À 17h, je l'ai vu sortir, discutant au téléphone. Il avait l'airabsent». Il sera retrouvé par ses proches moins d'une demi-heure plus tard, entre la vie et la mort, dans le jardin familial. Gauthier décédera une semaine plus tard. Son ordinateur va parler pour combler le silence de l'heure où le drame s'est noué. C'est sur un site de «chat», de discussions entre adolescents, que tout commence.

    Les risques de «chatroulette»

    Le principe est simple. En deux clics, les interlocuteurs, qui ne se connaissent pas, entament une conversation «on-line». Si le contact ne convient pas, on le zappe et on passe au suivant. Le principe se nomme«chatroulette». Gauthier est entré en relation avec une fille qui, de fil en aiguille, l'a fait dévier sur Facebook. «J'imagine que c'était pour avoir accès à tous ses amis», devine son père. Par webcam interposée, l'adolescent et la jeune fille se sont livrés à un effeuillage corsé à distance. Puis ces mots violents, en anglais: «J'ai une vidéo porno de toi. Si tu ne me donnes pas 200€, je vais détruire ta vie». Et la menace claire de diffuser les images à ses fameux amis si jamais il venait à refuser. C'était quelques minutes avant 17h.

    L'intrus invisible

    Une plainte a été déposée, contre X. Contre un ordinateur identifié et émettant d'Abidjan (Côte d'Ivoire), avec onnesait qui derrière. Contre l'une de ces arnaques qui font le pire du net. «On nous a parlé de cette Canadienne qui s'est suicidée après avoir montré sa poitrine. Nous n'avions pas entendu l'information, nous étions dans le service de réanimation», témoignent dignement le père et la mère du jeune homme. Et de rebondir: «Le Canada, c'est loin, on se dit que ça n'arrivera jamais ici. Mais Brest, c'est tout près, ça peut arriver à n'importe qui». Au moment où, dans cette famille unie, chacun rejoue l'infâme après-midi en se disant que si..., une certitude poisseuse empoisonne l'atmosphère. «Quelqu'un est entré sous le toit de cette maison pour commettre des atrocités par le biais d'un ordinateur. Et il n'y avait pas de moyens pour l'arrêter». Même Gauthier, jeune homme paisible, avec ses copines, son basket, ses potes et sa famille, n'a rien vu venir.

    Steven Le Roy
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    C est triste..

    Commentaire

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