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Elisabeth Guigou: «Réchauffement avec l’Algérie ne veut pas dire rééquilibrage au détriment du Maroc

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  • Elisabeth Guigou: «Réchauffement avec l’Algérie ne veut pas dire rééquilibrage au détriment du Maroc

    La députée socialiste Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, entame une visite au Maroc du 31 octobre au 2 novembre. Elle doit rencontrer notamment le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, plusieurs des ses ministres ainsi que des membres du Parlement. Au programme aussi, des contacts avec des représentants de la société civile, des femmes politiques ainsi que des jeunes Marocains ayant signé l’appel au refus de la violence au lendemain du film pamphlet sur l’Islam. Entretien avec l’ancienne garde des Sceaux.

    - L’Economiste: L’arrivée des socialistes au pouvoir en France ne fait-elle pas redouter un risque de rééquilibrage des positions sur le Maghreb, du moins un tropisme plus franco-algérien que franco-marocain?
    - Elisabeth Guigou: La relation franco-marocaine est un sujet qui fait l’unanimité au sein du paysage politique français. C’est donc tout naturellement que les nouvelles autorités françaises ont à cœur, depuis leur arrivée au pouvoir, de consolider les liens exceptionnels qui existent entre nos deux pays mais également d’examiner de nouvelles pistes sur lesquelles nous pourrions travailler davantage ensemble. SM le Roi a ainsi été le premier chef d’Etat étranger à être reçu par le président Hollande à l’Elysée au lendemain de son élection. Les visites au Maroc de ministres et de parlementaires français depuis l’été se succèdent à un rythme élevé. Et des échéances importantes sont d’ores et déjà prévues à la fin de l’année avec le déplacement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l’occasion de la rencontre de haut niveau franco-marocaine, mais également en début d’année prochaine, avec la visite annoncée du président de la République François Hollande.
    S’agissant de l’Algérie, il est vrai que le nouveau gouvernement s’est fixé pour objectif de réchauffer des relations trop longtemps restées difficiles du fait des pesanteurs de l’histoire. Mais réchauffement des relations avec l’Algérie ne veut pas dire rééquilibrage des relations au détriment du Maroc. Ce n’est pas parce que nos relations avec l’Algérie seront meilleures qu’elles seront moins bonnes avec le Maroc. Bien au contraire, je crois qu’une relation apaisée entre la France et l’Algérie serait un atout pour l’ensemble de la région, car cela contribuerait à créer une dynamique favorable à une plus forte unité maghrébine, que le Maroc et les peuples de la région appellent de leurs vœux.
    - Qu’est-ce qu’il faut faire pour relancer une UPM quasi comateuse?
    - Le processus euro-méditerranéen est un projet visionnaire, en faveur duquel je suis engagée depuis de longues années. Je suis convaincue, du fait de mon parcours personnel peut-être, que nous avons tous, pays du Nord et du Sud confondus, beaucoup à gagner de l’approfondissement des liens euro-méditerranéens en termes de développement humain, social ou encore économique.Sur ce dossier, mon sentiment est que nous ne devons pas perdre de temps à défendre des schémas institutionnels particuliers ou à vouloir faire de la résolution de l’ensemble des différends politiques régionaux un préalable à toute avancée en matière d’intégration. Bien au contraire, nous devons axer notre travail sur des projets concrets qui sont dans l’intérêt de tous les citoyens du pourtour méditerranéen, ce que le président Hollande a qualifié de «Méditerranée des projets». Ainsi, nous lancerons une dynamique d’intégration méditerranéenne sur le terrain à laquelle les vieux conflits politiques qui minent cette région ne sauront résister.
    - Auprès des populations du sud, le processus Euromed manque de crédibilité, en particulier à l’aune de ses contradictions: liberté de circulation de marchandises, mais restrictions pour les migrations de personnes. Comment améliorer ces déficits de perceptions?
    - En commençant, précisément, par mettre en œuvre des projets concrets sur le terrain. Ces projets existent déjà et se multiplient. Le Maroc est bien placé pour le savoir puisqu’il a récemment accueilli une conférence euro-méditerranéenne sur l’énergie solaire, un sujet fédérateur et d’avenir qui parle à l’ensemble des citoyens du pourtour méditerranéen. Je m’en réjouis. La France souhaite également être force de proposition: le président Hollande a ainsi évoqué la possibilité de lancer un programme Erasmus pour les étudiants des pays de la rive sud de la Méditerranée, dans son discours de Malte le 5 octobre dernier. En ce qui concerne la circulation des personnes, je rêve comme vous d’un espace méditerranéen intégré où l’ensemble des citoyens, quel que soit leur pays d’origine, seraient libres d’aller et de venir. Dans l’immédiat, il faut permettre une meilleure mobilité pour les familles, les étudiants, les décideurs économiques. Mais là encore, l’accent sur les projets de terrain est porteur d’avenir. La construction européenne en est le meilleur exemple: c’est en commençant par le charbon et l’acier que nous avons, quelques décennies plus tard, fini par créer un espace formidable de liberté de circulation. J’espère que nous pourrons faire de même, bientôt, autour de la Méditerranée.
    - Dossier libyen, Syrie… comment évaluez-vous l’activisme de la diplomatie marocaine au niveau international?
    - De la Syrie à la Libye, en passant par les printemps arabes, le Maroc est une référence et pour nous un partenaire précieux. Les réformes qui ont été mises en place au Maroc depuis plus d’une dizaine d’années ont démontré à l’ensemble des autres pays de la région qu’un pays peut se réformer et se démocratiser dans le consensus et la stabilité. C’est là un excellent signal dans le contexte régional actuel.
    Le Maroc, partenaire précieux, défend sur la scène internationale des positions courageuses, cohérentes avec les évolutions qu’il vit sur le plan intérieur. Nos deux pays partagent d’ailleurs la même vision d’un ordre international donnant la primauté au droit et à la résolution pacifique des conflits. La présence du Maroc au Conseil de sécurité est à cet égard une grande chance pour continuer à promouvoir la vision commune du monde que nous défendons.
    - Pensez-vous à ce titre que le Maroc peut être un joker dans la résolution de conflits de ce type?
    - Je suis persuadée du rôle important que peut jouer le Maroc sur la scène internationale. Notre proximité de vues sur les solutions à apporter aux grandes crises que connaît la région nous permet d’agir de concert et de renforcer la portée de nos messages.
    Sur la Syrie, les autorités marocaines ont ainsi été parmi les premières à dénoncer les violences du régime et à appeler au départ de Bachar Al-Assad. L’apport du Maroc sur ce dossier est essentiel, notamment grâce au déploiement d’un hôpital de campagne en Jordanie, au profit des réfugiés syriens. La décision d’accueillir la prochaine réunion du groupe des amis du peuple syrien confirme également cet engagement sans faille. Sur le processus de paix israélo-arabe enfin, nous devons continuer à travailler ensemble pour recréer les conditions nécessaires à une relance du processus de paix au lendemain des prochaines élections présidentielles américaines. Ce conflit n’a que trop duré, nous ne pouvons plus attendre. Et le Maroc est un partenaire régional clé pour aider la communauté internationale à le résoudre.
    Sur le Mali, le Maroc a un rôle central à jouer compte tenu de la connaissance fine qu’il a de la région saharo-sahélienne et de la confiance dont il jouit auprès des pays de cette région.
    - Sur le dossier malien, la diplomatie française semble convaincue de la responsabilité de l’Algérie dans la résolution de la crise. Partagez-vous ce diagnostic?
    - Nous avons tous, communauté internationale et pays de la région, le même intérêt à une résolution rapide et durable de la crise malienne. Tout le monde subirait les conséquences de l’établissement d’une zone de non droit qui serait le terreau des extrémismes et des trafics en tout genre dans un pays qui a longtemps constitué un modèle pour l’Afrique subsaharienne. La résolution du Conseil de sécurité a fixé un cadre. Il appartient désormais aux pays de la région, et notamment à l’Algérie, de s’engager ensemble sur les modalités d’un processus qui permettrait de restaurer l’Etat de droit sur l’ensemble du territoire. La France est disposée à apporter son soutien matériel à cette intervention.
    - Le conflit du Sahara continue d’obérer le projet d’une Union pour le Maghreb arabe. Si de plus il faut compter avec la difficile transition politique en Libye, et dans une moindre mesure en Tunisie.

    . cela relève de la mission impossible?
    - Ce n’est pas une mission facile certes, mais les intérêts en termes de développement économique, social et humain sont trop importants pour que les dirigeants de la région puissent s’offrir le luxe de renoncer. Comme vous le savez, l’absence d’Union maghrébine a un coût significatif pour l’ensemble des pays de la région, qui s’élève à plusieurs points de PIB.
    Les autorités marocaines ont toujours été engagées en faveur de la relance du processus d’intégration maghrébine. Nous les soutenons pleinement dans cette démarche. La résolution du conflit au Sahara occidental, sans qu’elle constitue un quelconque préalable, favoriserait sans doute la relance du projet d’intégration maghrébine. Il importe à cet égard de relancer rapidement un processus de négociation sous l’égide des Nations unies. La proposition marocaine d’autonomie me semble aujourd’hui la piste la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible.
    - Comment évaluez-vous le bilan du gouvernement Benkirane et sur quelles réformes l’attendez-vous d’urgence?
    - La nomination en janvier dernier d’un gouvernement dirigé par le leader du parti ayant remporté le plus de suffrages lors des élections législatives montre d’abord que le Maroc a su prendre en compte les aspirations populaires qui se sont exprimées dans le cadre du printemps arabe. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
    Les défis auxquels fait face la coalition gouvernementale sont immenses. C’est d’autant plus vrai dans un contexte marqué par la faiblesse des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat en raison de la crise, ainsi que par le fait que les exigences des citoyens sont plus fortes que jamais, à la mesure de leur engagement dans le processus de démocratisation à l’œuvre dans le pays. Pour autant, je suis convaincue de la détermination du gouvernement à répondre aux défis économiques et sociaux auxquels fait face le pays. Et les autorités françaises sont naturellement disposées à apporter tout leur soutien au gouvernement marocain dans cette démarche.
    L'ECONOMISTE

  • #2
    Réchauffement avec l’Algérie ne veut pas dire rééquilibrage au détriment du Maroc
    Sa m'attriste tellement ce genre de declaration !

    On dirai une maman qui rassure ses deux enfant gates.:22:
    Communist until you get rich, Feminist until you get married, Atheist until the airplane starts falling ...

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    • #3
      Normal , la marocaine entre en jeu ???
      elle avait sentit quelque chose venir !!
      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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      • #4
        CITATION

        On dirai une maman qui rassure ses deux enfant gates.


        MALHEUREUSEMENT ,TU N'A QU'A FAIRE UN CLIN D’ŒIL SUR LES JOURNAUX DES DEUX PAYS POUR S'EN RENDRE COMPTE ,IL FAUT DIRE AUSSI QUE LES FRANÇAIS EXCELLENT DANS CE DOMAINE ,ILS CONNAISSENT LA MENTALITÉ DES MAGHRÉBINS

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