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Le maire de New York assoit sa stature nationale en soutenant Obama

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  • Le maire de New York assoit sa stature nationale en soutenant Obama

    "Avec quelle force l'ouragan Sandy a-t-il déboulé sur New York ce week-end ? Assez fort pour pousser le maire Michael Bloomberg à afficher un soutien de dernière minute au président Barack Obama", ironise le site Internet américain Slate. L'annonce, jeudi 1er novembre, du soutien du maire de New York au président sortant a créé la surprise, note le New York Times. Depuis des semaines, l'indépendant Bloomberg, courtisé par les deux camps, répétait à l'envi qu'il ne prendrait partie pour aucun des candidats à la présidentielle, comme il s'était refusé à le faire en 2008.

    Pendant toute la campagne, le maire de New York n'a d'ailleurs pas ménagé ses critiques envers Barack Obama et son bilan, ainsi qu'à l'encontre de son rival républicain Mitt Romney, dénonçant une campagne terne, où aucun n'a su se démarquer sur les questions clés pour l'avenir du pays.
    S'engouffrant dans le sillage de l'ouragan Sandy et de l'arrivée de la question environnementale dans la campagne, Michael Bloomberg a finalement choisi son camp. "L'un des candidats considère le réchauffement climatique comme un problème urgent menaçant notre planète ; l'autre non. Je veux que notre président mette la vérité scientifique et la gestion du risque au-delà des questions politiciennes", a expliqué M. Bloomberg dans un éditorial publié sur son site d'opinion Bloomberg View.

    "S'il reste à l'écoute des personnes des deux camps et gagne la confiance des modérés, il peut être à la hauteur des espoirs qu'il a suscités il y a quatre ans et construire pour notre pays un meilleur avenir, pour mes enfants et les vôtres. Et c'est pourquoi, je voterai pour lui", a martelé le maire de New York.

    Lire : Michael Bloomberg soutient Obama et veut faire du changement climatique une priorité

    UN SOUTIEN DU BOUT DES LÈVRES

    Bien qu'affichant clairement son soutien, Michael Bloomberg n'en a pas moins réitéré certaines critiques envers le président Obama quant à son bilan mitigé en matière de contrôle des armes, d'immigration, de réforme fiscale ou de réduction du déficit. Des critiques qui pour certaines resteront d'anthologie, relève le site Internet américain Politico.

    "Le soutien de Bloomberg était fébrile en termes d'éloges pour le président sortant, note ainsi le Washington Post, en ce sens où il attaque Obama pour avoir "consacré peu de temps et d'efforts au développement et au soutien d'une coalition de centristes" et où il a qualifié les quatre dernières années de "décevantes"".

    Dans son éditorial, le maire de New York exprime également sa déception face au changement de position du candidat Romney sur le réchauffement climatique, l'immigration ou la santé. "Au final, Bloomberg semble en avoir conclu que Barack Obama est le moins mauvais choix des deux du fait de ses positions sur les droits des homosexuels, sur l'avortement et le changement climatique", poursuit le Washington Post. "Son éditorial de 17 paragraphes (...) ne trahit pas le dégoût qu'il éprouve pour les deux hommes et le peu de considération qu'il a pour les capacités de dirigeant de Barack Obama", renchérit le site américain Buzzfeed.


    SE DONNER UNE STATURE NATIONALE

    La gestion par Barack Obama de l'ouragan Sandy, qui a durement frappé la ville de New York, aura ainsi été déterminant dans le choix du maire de New York. M. Bloomberg est depuis longtemps engagé dans cette cause, au travers notamment de l'organisation C40, un réseau de villes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, dont il est président. Depuis des années, sa fondation tente de mettre cette question au cœur du débat, à grands renforts de billets verts, pour obtenir notamment la fermeture des centrales de charbon.

    Pour le site Buzzfeed, soutenir le candidat Obama est certainement une façon de forcer la main du président sortant pour qu'il fasse de la question environnementale une question centrale de son prochain mandat, s'il est réélu. Ce que les défenseurs environnementalistes ont bien perçu, ovationnant la prise de position de Michael Bloomberg.

    Lire : Présidentielle américaine : Sandy redonne une petite place à l'environnement dans la campagne

    La démarche du maire de New York va peut-être au-delà, suggère toutefois le New York Times. "Cette annonce est aussi la dernière d'une série de mesures que M. Bloomberg a pris pour asseoir son influence au niveau national alors qu'il s'approche de la fin de son dernier mandat de maire et qu'il semble désormais avoir abandonné tout espoir de devenir un jour président", commente le quotidien. Après douze ans et trois mandats à la tête de la mairie de New York, Michael Bloomberg quittera son poste le 31 décembre 2013.

    "Le premier objectif du soutien de Bloomberg à Obama est de polir son image de réformateur ayant des résultats à mettre à son crédit. Bloomberg est clairement intéressé à rester dans le débat politique national à l'issue de son troisième mandat en 2013 — ce que confirme sa décision de créer son superPAC — et en s'immiscant dans la course présidentielle, il poursuit cet objectif", estime le Washington Post. Avec son superPAC créé en octobre, Michael Bloomberg a investi des millions dans la course au Congrès pour appuyer des candidats défendant des questions qui lui tiennent à cœur, à l'instar du mariage homosexuel, du contrôle des armes et de la réforme de l'éducation, rapporte le site Internet Politico.

    "LE GRAND GAGNANT EST BLOOMBERG"


    Pour le Washington Post, il ne fait aucun doute que "le grand gagnant du soutien de Bloomberg est Bloomberg lui-même." En effet, note le NYT, l'impact de son soutien sur la candidature de Barack Obama est plus difficile à mesurer. La ville de New York est déjà largement acquise aux démocrates et l'influence nationale de Michael Bloomberg ne dépasse pas certaines questions dont il s'est fait la figure de proue.

    Un sondage ABC News/Washington Post réalisé en décembre a révélé que 30 % des Américains ont une image positive du maire de New York, 26 % une image négative tandis que 44 % d'entre eux n'avaient aucune opinion à son sujet. Son soutien ne devrait pas précipiter les électeurs vers les urnes, renchérit le site Internet Buzzfeed, Michael Bloomberg étant avant tout une personnalité dans le couloir de l'Acela, entre New York et Washington. Région où il y a peu d'enjeux électoraux, à la différence des "swing states" (Etats-clés) où analystes et commentateurs politiques estiment qu'il a peu d'influence, indique Buzzfeed.

    Cependant, poursuit ce dernier site, "le soutien de Bloomberg va dominer la fin du débat électoral et il représente la caution de l'homme d'affaires technocrate modéré, image sous laquelle Romney essaie de se présenter." Par ailleurs, note le Washington Post, "certains électeurs indépendants ou non alignés qui voient Bloomberg comme un guide pourraient être influencés par sa décision de soutenir Obama".

    Ce qui explique que Barack Obama et Mitt Romney aient travaillé dur pour obtenir son soutien. Le président sortant s'est empressé de saluer (dans un communiqué en anglais) le "soutien du maire Bloomberg" et de réitérer sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique, "une menace pour l'avenir de nos enfants."

    Hélène Sallon-LEMONDE
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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